Lot 139
  • 139

Bureau plat en marqueterie de cuivre et ébène et ornementation de bronze doré d'époque Régence, attribué à André-Charles Boulle, vers 1710-1720

Estimate
200,000 - 300,000 EUR
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Description

  • ebony, oak, gilt-bronze, leather
  • Haut. 80 cm, larg. 182 cm, prof. 89 cm
  • Height 31 1/2 in; width 71 3/4 in; depht 35 in
à décor en contre-partie de rinceaux et arabesques, la façade centrée d'un masque de satyre ouvrant par trois tiroirs, reposant sur des montants cambrés sommés de masques de Democrite et terminés par des sabots en enroulement, le plateau gainé de cuir noir ceint d'une lingotière ; trois entrées de serrure remplacées 

Provenance

Vente Sotheby's Londres, le 21 juin 1974, lot 61

Vente Christie's Londres, le 6 juillet 2006, lot 200

Literature

Références bibliographiques

P. Kjellberg, Le Mobilier français du XVIIIe siècle, Paris, 1989, p. 110

A. Pradère, Les Ebénistes français de Louis XIV à la Révolution, Tours, 1986

J. N. Ronfort et all, André-Charles Boulle, 1642-1732, Un nouveau Style pour l'Europe, cat. expo. Frankfurt, 2009

Condition

Overall condition is reasonnably good. The bureau plat has been restored under the previous decades ; as expected on such piece some restorations have been undertaken and therefore some elements of the marquetry replaced. Structure is solid. The marquetry : the brass inlaid is slightly lifting in places, particularly to the legs and the edges. The ebony veneer with some minor missing elements and a few lifting bits. The marquetry probably quite dry. One wooden piece on the edge of the back left leg (just under the bronze mask) needs to be refixed. The brass inlaid possibly with replacements in places. The gilt bronze mounts: Most of them have traces of mercury gilding and expected wear. They are some differences in the chasing, for example the masks and the corners mounts are chased differently than the feet. The chasing is fine. The four escutcheons with female heads have been replaced and possibly the 3 locks. The screw of the mounts replaced. The leather top with cracks and wear. The drawers in walnut with expected cracks. Attractive model attributed to André-Charles Boulle, as said in expected restored condition, which will benefit a restoration. Estimate reflects condition.
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Catalogue Note

André-Charles Boulle (1642-1732), ébéniste, ciseleur, doreur et sculpteur du Roi en 1672

Un dessin à la plume lavée de bistre très certainement de la main d'André-Charles Boulle, conservé au musée des Arts décoratifs (inv. 723 B 2), reproduit ci-dessous fig. 1 et représentant projet de bureau plat, est à mettre en rapport avec notre bureau ; le dessin se distingue notamment par trois détails qui n'existent pas sur les exemples connus de ce type de bureau : la forme légèrement concave à l'extrémité des tiroirs latéraux, les entrées de serrure ainsi que les sabots à double acanthe.  On connait près d'une dizaine d'exemplaires, tant en première qu'en contre-partie :

-celui appartenant aux collections du duc de Buccleuch au château de Drumlanrig (écaille et première partie),

- celui de l'ancienne collection Tannouri, vente Ader Picard Tajan, le 15 novembre 1983, lot 42 (ébène et première partie),

-celui de la vente Christie's à Londres, le 23 juin 1999, lot 130 (première partie)

-celui de la vente Christie's à Londres, le 6 juillet 2006, lot 200 (ébène et première partie),

-celui de  la vente étude Ader à la galerie Charpentier, Paris, le 30 novembre 1955

-celui de la vente étude Martin, Versailles, le 17 février 1974, lot 226 (ébène et contre-partie),

celui de la vente étude Joron-Derem, hôtel Drouot, le 8 décembre 2008, lot 310 (écaille et contre-partie),

-celui de la vente étude Versailles Enchères, le 19 décembre 2010, lot 61 (ébène et contre-partie),

ainsi qu'une variante en placage d'ébène et amarante :

-celui de l'ancienne collection Jacques Doucet, vente à Paris, les 7/8 juin 1912, lot 317 ;

-celui avec son cartonnier, autrefois au château de Bercy, vente Christie's à Monaco, le 15 décembre 1995, lot1 36.

Les bureaux plats furent l'un des spécialités d'André-Charles Boulle qui les déclina en marqueterie de laiton et d'écaille, d'ébène ou d'amarante. En 1720, son atelier fut dévasté par un incendie et un inventaire des meubles qui en échappèrent fut établi cette année là :

 « Ouvrages sauvés appartenant au duc de Bourbon, un bureau de six pieds de long couvert en maroquin ».

(voir Read, Richard, Lacordaire et Montaiglon, in Archives de l’Art Français, 1855-56, p. 336 ; J.P. Samoyault, André-Charles Boulle et sa famille, 1979, p. 24, n.18). A cette date, l’atelier était engagé dans la production de plusieurs autres bureaux plats comme le montre l'inventaire des meubles détruits :

« Ouvrages de commande brûlés et péris : cinq bureaux de cinq à six pieds de long de marqueterie d’écaille de tortue et de cuivre, et deux de bois de couleur très avancés.

Ouvrages qui ne sont point de commande, brûlés et péris : douze bureaux de six pieds de long plus ou moins avancés » ;

Ce document attire également l’attention sur le fait que l’atelier de Boulle les réalisait en plusieurs dimensions échelonnées entre 1m60 et 1m95 et qu’il en proposait aussi des versions en bois de placage.

 Le décor des rinceaux et arabesques sur la ceinture est pratiquement toujours le même et suit l'harmonie générale présente sur le projet. Les masques en bronze doré sont récurents dans l'oeuvre de Boulle, les masques de satyre sur les chutes se retrouvent en particulier sur les tables à six pieds (Grande table sur la cinqième planche des Nouveaux Deisseins) tout comme les masque des philosophes Democrite et Heraclite mentionnés dans l'inventaire après décès réalisé en 1732 ( voir J-P.  Samoyault, André-Charles boulle et sa famille, Genève, 1979).