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Statue féminine, Chokwe, Angola
Description
- Chokwe
- Statue féminine
- wood, human hair
- haut. 35,5 cm
- 14 in
Provenance
Collection privée, Portugal
Transmis par descendance
Lance et Roberta Entwistle, Londres / Paris
Collection Daniel et Marian Malcolm, Tenafly, New Jersey, acquis en novembre 2004
Exhibited
Literature
Patton et Freyer, Treasures, 2004, n. p.
Neyt, Fleuve Congo. Art d’Afrique Centrale, 2010, p. 350, n° 234
Schweizer, Visions of Grace: 100 Masterpieces from the Collection of Daniel and Marian Malcolm, 2014, p. 202, cat n° 80
Condition
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Catalogue Note
A l’apogée de l’histoire des arts d’Afrique siège la statuaire ancienne de l’Ucokwe, pays d’origine des grandes chefferies Chokwe. Son corpus, aussi restreint qu’emblématique, est aujourd’hui essentiellement conservé dans des institutions muséales. Datées des XVIIIe et XIXe siècles et pour la plupart parvenues en Europe avant 1900, ces effigies aristocratiques marquent le triomphe d’un art dédié à l’exaltation du pouvoir. Ancré dans le matrilignage, puisant dans l’épopée mythologique et la sacralité ancestrale, garant de l’équilibre de la société et de sa vitalité, ce pouvoir s’incarne en la personne du chef. Parmi les chefs-d’œuvre qui l’illustrent se distinguent quelques très rares effigies témoignant du rôle éminent de la femme en Ucokwe. La reine Chokwe de la collection Malcolm en conte magistralement la primordiale essence.
Héros et chefs : les icônes de l’ancienne statuaire Chokwe
Les Chokwe adoptèrent le mythe fondateur de l’empire Lunda, contant l’union de la reine Lueji et du chasseur errant Chibinda Ilunga. Ce prince Luba est célébré pour avoir apporté la prospérité à travers l’art cynégétique et les usages de la royauté sacrée. Au héros-chasseur répond la figure essentielle de Lueji, considérée comme l’ancêtre royale de tous les peuples de filiation Lunda. « Tshibinda Ilunga est surtout connu comme époux de la cheffesse Lueji et père de celui qui fonda la dynastie des Mwata Yamvo, il y a plus de 350 ans, en pays Lunda » (Bastin, La sculpture Tshokwe, 1982, p. 35-36).
Les célèbres effigies cheffales de l’Ucokwe furent acquises essentiellement au XIXe siècle, au bout de la route caravanière qui, de la côté atlantique jusqu’aux sources du Kwango et du Kasaï, traversait le lointain pays Chokwe. Leur attribution au peuple Chokwe et leur association à la figure sacrée du chef (mwana-ngana, ou « seigneur du pays ») reposent sur les travaux contemporains de l’historienne de l’art Marie-Louise Bastin. D’après le témoignage d’un devin Chokwe qu’elle recueillit en 1956 et en se fondant sur les mythes d’origine de la région2, elle identifia en particulier les emblématiques statues arborant des attributs guerriers, à des représentations du héros mythique Chibinda Ilunga. Selon Wastiau (Chokwe, 2006, p. 28), elles pourraient également, sous les traits de Chibinda Ilunga, être des représentations génériques des ancêtres fondateurs.
Par extension, les effigies féminines, beaucoup plus rares et souvent représentées sans attribut (à l’exception d’une statue féminine portant réceptacles ; Etnologische Museum, Berlin, inv. III.C. 1886), sont assimilées soit à la reine Lueji - épouse de Chibinda Ilunga-, soit à la Reine Mère, soit à l’épouse principale du chef. Ces trois figures puissantes incarnent la haute signification symbolique de la femme en pays Chokwe.
Trois femmes puissantes2 : les visages féminins du pouvoir en Ucokwe
« L’arc appartenait à une femme et lui fit pris par un homme » (proverbe Lunda, in Wastiau, Mahamba, 1997, p. 138). Les versions du mythe diffèrent quant à l’appropriation par Chibinda Ilunga du bracelet lukano – insigne et symbole essentiel du pouvoir royal, transmis à Lueji par son père, Yala Mwako. Demeure la figure légendaire de la femme chef, garante du pouvoir temporaire, dont l’écho s’incarne dans l’une des plus grandes souveraines de l’histoire africaine : la princesse Nzinga, qui dirigea au XVIIe siècle, également dans l’actuel Angola, la lutte des royaumes de Ngondo et de Matamba contre les Portugais.
« Outre leurs obligations politiques, militaires et judiciaires, les chefs Chokwe ont eu une fonction importante dans les rites de propitiation destinés à la chasse et à la fécondité des femmes » (Wastiau, Chokwe, 2006, p. 29). A la croisée de ces rites s’élève l’autel chipanga, réminiscence de l’originel enclos chipanga de Lueji – gardienne primordiale des esprits tutélaires - qui abrita la première rencontre entre les deux héros. De cet épisode historique les Chokwe conçurent un idéal culturel de gouvernance, symbolisé par l’équilibre parfait entre les sphères masculine et féminine, et imagé dans la statuaire par quelques représentations de couples (mythique, ancestral et/ou cheffal, in LaGamma, Heroic Africans : Legendary Leaders, Iconic Sculptures, 2012, p. 201-202).
L’épouse principale (mwata mwari) et plus encore, la Reine Mère, incarnaient les figures fondamentales du système de filiation et d’organisation sociale. La transmission matrilinéaire du pouvoir au sein des lignages dispersés à travers le pays Chokwe dépassait le champ politique. Elle touchait à la sacralité des chefs héritée, par voie féminine, des ancêtres claniques.
Quelques chefs-d’œuvre de l’art Chokwe, au rang desquels la statue féminine de la collection Malcolm, traduisent ainsi, dans l’évocation de ces femmes puissantes, « la vénération du sculpteur chokwe pour celle qui ouvre la porte des ancêtres » (Neyt, Fleuve Congo, 2010, p. 345).
Utotombo. Une beauté souveraine
Le vocable utotombo se rapporte, chez les Chokwe du pays d’origine, à ce qui est « exécuté avec habileté, adresse, amour, un soin minutieux dans la facture, une application à faire parfait » (Leiris, Afrique Noire, la création plastique, 1967, p. 42). La statue Malcolm et l’étroit corpus d’œuvres auquel elle se rattache témoignent de cette quête de la beauté que vient exacerber l’expression de la royauté sacrée. Illustrant le talent prodigieux des artistes qui ont assis la renommée de l’ancien art Chokwe, elle s’interprète au travers de son étroite parenté avec les statues cheffales de l’Ucokwe dont, très directement, plusieurs représentations de Chibinda Ilunga.
De ces statues souveraines, elle adopte la pose, les proportions et les attributs: debout, l’absolue symétrie du geste s’animant dans la dynamique des genoux fléchis et des coudes rejetés en arrière, et dans la projection de la tête, des seins et des mains. Le mouvement, contenu par la parfaite maîtrise du rythme, se libère dans la démesure les mains et des pieds, et dans l’épanouissement de la coiffure. Cette dernière constitue l’apanage principal des statues de chefs Chokwe. A la parure de tête mutwe wa kayanda qui leur était réservée répond ici l’ample coiffure faite de cheveux naturels, qui distingue également la célèbre effigie de l’Etnologisches Museum de Berlin, collectée en 1886 par Gustav Nachtingal (inv. n° III.C.2969). Deux autres statues féminines, dont l’une conservée au musée de Dundo (Bastin, idem, p. 171), arboraient vraisemblablement une coiffure analogue, aujourd’hui disparue.
Le visage concentre les signes anciens de la beauté aristocratique en pays Chokwe : inscrit dans un ovale parfait, le front « haut et dégagé en ogive selon la mode de se raser les cheveux au-dessus du front pour en accentuer la longueur » (Carvalho, 1890). Les yeux mi-clos aux paupières dessinées soulignent l’ouverture de l’œil « sur les statues les plus élaborées. […] Le nez épaté régulier, à l’extrémité arrondie, aux ailes fortement renflées et relevées [caractérisent, comme ici] les statuettes anciennes » (idem, p. 183). Tandis que le tatouage mikonda dessiné sur le pubis, ainsi que le motif ponctuant le dos (également présent sur la statue du musée de Dundo) constituaient la principale parure des femmes, les ongles, comme ici très soignés, étaient une prérogative aristocratique. Au même titre, les rides reliant les commissures de la bouche aux ailes du nez se retrouvent sur quelques statues de chef, en particulier dans les représentations de Chibinda Ilunga. Selon Bastin (Bastin, idem), elles étaient signes, de « maîtrise de soi, d’autorité ».
Le souvenir des maîtres-sculpteurs qui ont rendu célèbres les arts royaux de l’Ucokwe s’est estompé dans les grandes migrations du peuple Chokwe. Demeurent, au sein du style homogène caractérisant cet art royal qui s’est épanoui aux XVIIIe et XIXe siècles, les variantes régionales des deux centres névralgiques de la nation chokwe : Mussamba et Moxico. La souplesse de la silhouette associée à la dynamique des lignes de même que l’expressivité rendue par le naturalisme du visage, permettent d’attribuer la statue Malcolm à un artiste de l’école de Moxico. Elle s’apparente en particulier étroitement au chef joueur de Sanza (Museu Paraense, Belem, cf. Bastin, idem, p. 136, n° 75) dont la parure mutwe wa kayanda est exceptionnellement accompagnée d’une coiffure faite de cheveux naturels, et à la statue de Chibinda Ilunga conservée au Museu de Antropologia da Universidade de Porto, collectée dans la région de Moxico en 1904-1906. Le prodigieux talent de son auteur se dévoile tant dans l’expression de la puissance que dans celle de l’utotombo, beauté émanant de la perfection de la facture (notamment les détails des phalanges et des ongles, des clavicules rarement signifiées, des apophyses articulaires et des lèvres délicatement teintées de rouge).
La tradition orale, tout comme les récits des premiers voyageurs, demeurent muets quant à l’usage des icônes cheffales de l’Ucokwe. La présence de cheveux naturels (à l’instar des brins de barbe sur les statues de chefs masculins) lui conférait-elle une force vitale favorisant l’intercession des ancêtres fondateurs ? Fut-elle autrefois associée à une effigie de Chibinda Ilunga ? Au-delà de ces hypothèses contextuelles s’impose l’évidence d’une image cheffale et l’insigne rareté de son genre féminin. La reine Chokwe de la collection Malcolm, œuvre maîtresse de l’art de l’ancien Ucokwe, exalte l’hommage autrefois rendu au pouvoir temporel, ancestral, spirituel et sacré de ses souveraines.
[1] En particulier Henrique Augusto Dias de Carvalho, Descripçao da viagem a Mussemba do Muatianwa, 1890-1894, 4 vol.
[2] Emprunté au titre de l’ouvrage de Marie Ndiaye, Trois femmes puissantes, 2009
Chokwe female figure, Angola
The Chokwe Queen from the Malcolm Collection
At the apex of African art history sits the ancient sculpture of Ucokwe, the homeland of the great Chokwe chiefdoms. The corpus of Ucokwe sculptures, which is as small in number as it is great in emblematic significance, is now primarily in museum and institutional collections. Dating from the 18th and 19th century and for the most part having arrived in Europe before 1900, these aristocratic effigies mark the triumphant point of an art dedicated to the exaltation of power. Anchored in a matrilineal society, and drawing on the epic mythology and the sacrosanct position of ancestors, who held the balance of life and the social order, this power was embodied in the person of the chief. Amongst the masterpieces which illustrate chiefly power are very rare effigies which demonstrate the important role of women in Ucokwe. The Chokwe Queen from the Malcolm collection masterfully displays the female’s primordial significance.
Heroes and Chiefs: Icons of Ancient Chokwe Sculpture
In the past, the Chokwe adopted the founding myth of the Lunda Empire, which relates the union of Queen Lueji and the wandering hunter Chibinda Ilunga. This Luba prince brought prosperity and he is celebrated both in hunting sculpture and in the customs of divine kingship. The hunting hero is also associated with the essential figure of Lueji, the royal ancestor of all people affiliated with the Lunda. “Tshibinda Ilunga is best known as the husband of the chieftaness Lueji and father of the founder of the Mwata Yamvo dynasty over 350 years ago in the Lunda country." (Bastin, La sculpture Tshokwe, 1982, pp. 35-36).
The famous Ucokwe chief effigies were mostly acquired in the 19th century, along the caravan route which traverses the distant Chokwe country from the coast of the Atlantic to the sources of the Kwango and Kasai rivers. The attribution of the sculptures to the Chokwe and the association with the sacred figure of the Chief (mwana-ngana or "lord of the country") is based upon the 20th Century work of the art historian Marie-Louise Bastin. According to evidence from a Chokwe diviner, which Bastin recorded in 1956, and to the founding myths of the region, Bastin identified the emblematic figures which wear the attributes of warriors as representations of Chibinda Ilunga, the mythical hero. According to Wastiau (Chokwe, 2006, p. 28), these figures could equally be generic representations of the founding ancestors.
By extension, female effigies, which are much rarer and which are generally represented without attributes (with the exception of a female figure carrying vessels, Ethnologisches Museum, Berlin, inv. no. III.C. 1886), are either associated with Lueji, the wife of Chibinda Ilunga, or with the Queen Mother, or the chief’s principal wife. These three powerful figures embody the great symbolic significance of women in the Chokwe country.
Three Powerful Women: the Female Faces of Power in Ucokwe
“The bow belonged to a woman and was taken from her by a man” (Lunda proverb, in Wastiau, Mahamba, 1997, p. 138). The versions of the myth differ in the appropriation by Chibinda Ilunga of the lukano bracelet, the emblem and symbol of royal power which was given to Lueji by her father, Yala Mwako. There remains the legendary figure of the female leader, guardian of provisional power, whose echo is embodied in one of the greatest sovereigns in African history: Princess Nzinga, who during the 17th century, also in what is now Angola, led the struggle of the Ngondo and Matamba kingdoms against the Portuguese.
“Apart from their political, military and judicial duties, Chokwe chiefs had an important function in the propitiation rites related to hunting and female fertility.” (Wastiau, Chokwe, 2006, p. 29). At the heart of these rites lies the chipanga altar, reminiscent of the original chipanga enclosure of Lueji, the primordial guardian of the tutelary spirits. It was in this enclosure that the first meeting took place between the two heroes. From this historic episode the Chokwe conceived a cultural ideal of governance, symbolized by the perfect balance between the masculine and feminine spheres, represented sculpturally in some images of couples (mythical, ancestral and/or chiefly; see LaGamma, Heroic Africans: Legendary Leaders, Iconic Sculptures, 2012, pp. 201-202).
The principal wife (mwata mwari) and, still more, the Queen Mother, embodied the fundamental figures of the Chokwe system of filiation and social organization. Matrilineal transmission of power within lineages scattered across the Chokwe country went beyond the political domain. It touched on the sacrosanct character which chiefs inherited by the female line from from clan ancestors.
Some masterpieces of Chokwe art, including this female figure from the Malcolm collection, reveal, in the veneration of powerful women, “the veneration of the Chokwe sculptor for that which opens the door to the ancestors” (Neyt, Fleuve Congo, 2010, p. 345).
Utotombo, a Sovereign Beauty
The term utotombo relates (in the homeland Chokwe,) to that which is “executed with skill, address, love, meticulous care in the making, the application to make it perfect” (Leiris, Afrique Noire, la creation plastique, 1967, p. 42). The figure from the Malcolm collection and the small corpus of related works, exemplify this quest for beauty in exaltation of the notion of divine kingship. Illustrating the prodigious talent of the sculptors who sealed the renown of ancient Chokwe art, the female images can be interpreted in the light of their close relationship with chiefly Ucokwe sculpture, particularly the numerous representations of Chibinda Ilunga. From those sovereign sculptures the figure from the Malcolm collection adopts its pose, proportions, and attributes. The total symmetry of the standing pose is animated by the bent knees, the elbows thrown back, and the projecting head, breasts, and hands. The movement, contained in a perfect mastery of rhythm, is freed in the exaggerated heands and feet, and in the flourish of the coiffure. This last aspect is the great prerogative of figures of Chokwe chiefs. The mutwe wa kayanda coiffure which is the preserve of those figures is rivalled here by an ample coiffure of actual hair, a feature which also distinguishes the famous effigy in the Ethnologisches Museum, Berlin, collected in 1886 by Gustav Nachtingal (inv. no. III.C.2969). Two other female sculptures, including the figure from the Dundo Museum (Bastin, ibid., p. 171) probably had a similar coiffure, now missing from the Dundo figure.
The face is the focus for ancient symbols of aristocratic beauty amongst the Chokwe. In a perfectly oval form, the forehead is “high, the hair shaved according to the fashion, so as to accentuate its elongation” (Carvalho, 1890). The half-closed, finely defined eyelids, emphasise the opening of the eyes “on the most elaborate statues [… whilst] the flat, regular nose, with its rounded end, strongly curved sides is characteristic [as here] of old sculptures” (Bastin, ibid. p. 183). Whilst the mikonda tattoo on the pubis and the motif on the back (also present on the Dundo figure) were the main adornment of women, well manicured nails, as here, were an aristocratic prerogative. The lines which connect the corners of the mouth to the sides of the nose, are also found on chiefly figures, especially those representing Chibinda Ilunga, and were signs of “self-control and authority” (Bastin, op. cit.).
During the great migrations of the Chokwe people the memory of the master-carver who made the royal arts of Ucokwe famous faded.What remained of the homogeneous style, characteristic of this royal art that flourished in the 18th and 19th centuries, were regional variations in the two nerve centres of the Chokwe nation: Mussamba and Moxico. The supple silhouette, dynamic lines, and expressivity of the naturalistic face allow us to attribute the figure from the Malcolm collection to an artist from the Moxico School. The figure relates closely to another figure of a chief playing a sanza (Museu Paraense Emílio Goeldi, Belém; see Bastin, ibid., p. 136, no. 75) whose mutwe wa kayanda adornment is accompanied by a headdress made of actual hair; and the figure of Chibinda Ilunda in the Museu da História Nacional at the University of Porto, collected in the Moxico region in 1904-1906. The prodigious talent of the creator of the figure from the Malcolm collection is revealed both in the sculpture’s expression of power and in its quality of ututombo, its beauty emanating from the perfection of such details as the finger-bones and nails, the clavicles (rarely represented), the joints, and the lips, with their delicately red tint.
Recorded oral tradition, like the accounts of the first travelers to the Chokwe country, say nothing on the use of these iconic sculptures. Does the presence of actual hair (also used for the beards of some male figures) on this figure provide a vital force promoting the intercession of the founder ancestors? Was it somehow associated with an effigy of Chibinda Ilunga? Beyond these assumptions stands the evidence of a chiefly image of rare female form. The Chokwe Queen from the Malcolm collection, a master work of ancient Ucokwe art, exalts the deference that was once paid to the temporal, ancestral, spiritual, and sacred power of Chokwe sovereigns.