Lot 88
  • 88

[Bousquet, Joë]

Estimate
1,500 - 2,500 EUR
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Description

  • [Bousquet, Joë]
  • 7 lettres adressée à Joë Bousquet par Max Ernst, Marcel Jouhandeau, Marie Laurencin et Paul Valéry.
  • ink on paper
Ernst, Max. Carte postale autographe signée. Sans date. "Je crois vous connaître assez profondément pour n’avoir qu’un regret : celui de ne pas pouvoir visiter avec vous cette exposition. […] de toutes façons, je vous envoie ces deux photos de Loplop pour que vous le voyiez. Je ferai suivre bientôt j’espère un livre que je viens de terminer. Est-il nécessaire de vous dire que j’attends le vôtre avec impatience". Il lui transmet les bonnes amitiés de sa compagne Marie-Berthe Aurenche. 1 page in-8 (carte illustrée de la photographie d'une de ses oeuvres : torse antique de femme peint du chiffre "68").

Jouhandeau, Marcel. Lettre autographe signée. [Paris] 15 juin Octave de la Fête-Dieu [1939]. (1 p. ½ in-8, enveloppe). L’assurant de son amitié, il se dit touché de sa note sur le Jardin de Cordoue : "Je ne dis pas que je comprends toutes vos allusions, j’en devine quelques-unes, mais ce que je sais bien, c’est qu’il n’y avait pas une autre manière de parler de ce livre : à livre secret commentaire encore plus secret".



Laurencin, Marie. 3 lettres autographes signées, dont une avec dessin. [Paris, 8 décembre et 31 décembre 1933, et 19 juin 1934] (3 p. in-8 et 2 pages in-4, enveloppes, une petite déchirure restaurée). Belles lettres amicales évoquant ses tableaux de fleurs, son amour pour l’Île de France et sa maison de Champrosay où elle a pu travailler après avoir lu une revue sur les poètes élisabéthains, citant ses amis Valentine Tessier, les Jouhandeau, Gaston Gallimard à qui elle a dit "l’ennui que m’inspirait la littérature Malraux". Elle se plaint du monde moderne, du téléphone, du bruit, des "sales T.SF qui ont dégoûté le monde du travail fait à la main". Elle parle avec une véritable affection de sa chienne Dinah, sa bête à chagrin, "si tendre si féminine – et une odeur de forêt en elle", et elle la dessine, endormie sur un sofa : "elle a l’air d’une femme surtout les pattes de devant. Je vous en ferai d’autre".



Valéry, Paul. 2 lettres autographes signées. [Paris, 28 novembre 1934 et Marrault par Magny , 24 octobre 1939] (1 p. ½ et 4 pages in-8, enveloppes). -- En 1934, Valéry répond à un article que Bousquet a consacré sur L’Idée fixe, avouant n’en avoir pas saisi tous les points : "Ce sont ceux qui s’expriment par des mots dont je n’use pas ou je n’use qu’entre guillemets -- et avec quelque malaise. Ainsi : matérialisme. Je vous avoue ne pas bien comprendre non plus que votre développement sur la rétine. […] Mais vous savez ce qu’est ce volume... Il a été fait sans brouillon, sur ma machine, et avec si peu de prévision que j’ai composé les premières pages, ignorant que j’allais à un dialogue, qu’un médecin y paraîtrait et que l’ouvrage tournerait à la farce. Voilà ce que les circonstances de la vie moderne imposent à des hommes fort bien doués pour ne rien faire, c.à.d pour hésiter deux ans sur le choix d’un mot". Il a aussi été intéressé par ce qu’a écrit Bousquet sur les rêves, lui-même y ayant beaucoup réfléchi "bien avant que l’on parle de Freud, et dans un tout autre esprit. Je n’aime pas du tout celui de la "psychanalyse" et son langage. J’ai écrit des quantités de notes sur ces questions et sur bien d’autres -- avec une manie bizarre de rigueur". -- En 1939, il tâche de se reposer à la campagne, chez un ami médecin. Il n’a pas encore lu Le Mal d’enfance et évoque Monsieur Teste. "Comment se rétablir, d’ailleurs, dans cette atmosphère européenne. Mais quant à M. Teste, s’il a engendré, pourquoi n’aurait-il point plaisir à considérer sa progéniture ? Je l’ai marié, (sur le tard, il est vrai) et je ne puis lui défendre de se reproduire. J’en suis flatté".



[On joint :]
Petite photographie représentant Marcel Jouhandeau, allongé sur son lit (88 x 62 mm).