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Broderie armoriée Enée et Anchise, travail sino-portugais, probablement Macao, début du XVIIe siècle, vers 1620
Description
- Haut. 370, larg. 405 cm
- Height 145 2/3 in, width 159 1/2 in
Provenance
Vente à Paris, Hôtel Drouot, 19 mars 1982, lot n° 96
Collection Akram Ojjeh, vente Christie's à Monaco, les 11 et 12 décembre 1999, lot 11
Literature
C. Briend, Musée des Beaux-Arts de Lyon, Guide des collections. Les Objets d’art, Paris, R.M.N., 1992 et réed. 1998
Condition
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Catalogue Note
La scène représentée sur notre broderie est une référence directe à l’Énéide de Virgile. Selon la légende, Énée, fils d’Anchise et de Vénus, et l’un des principaux chefs de la ville de Troie, aurait obéit aux recommandations de sa mère qui lui serait apparue pendant le sac de la ville et l’aurait engagé à se soustraire au danger. On le découvre ici fuyant Troie incendiée, sauvant par la même occasion son vieux père aveugle et son fils Ascagne.
Le contraste entre la thématique du sujet puisant directement ses sources au cœur de la mythologie occidentale, et le rendu effectif de la scène – style d’ensemble et de nombreux détails orientalisant des paysages et des ornements – permettent d’attribuer ces broderies à un atelier chinois.
Le traitement de ces pièces constitue un exemple concret de la confrontation entre cultures occidentale et extrême-orientale. A l’évidence, les cartons utilisés par les brodeurs chinois ont probablement été exécutés d’après des gravures européennes. Quant aux rendus des visages - traités à part sur des pièces de satin de soie peintes, puis rapportées et collées - ils indiquent clairement que si la clientèle européenne acceptait bien volontiers une influence locale dans le traitement des paysages et des ornements purement décoratifs, elle restait cependant attachée au modelé à l’occidentale pour le traitement des visages et des membres visibles du corps. Une restauration effectuée sur les deux broderies conservées à Lyon a d’ailleurs permis de retrouver sous ces pièces de satin, une inscription en chinois et des visages visiblement tracés par des mains locales, que l’on avait donc pris soin de masquer (voir C. Briend, op. cit. pp. 77-78).
Le commanditaire de cette suite de broderies fut probablement Dom Francisco Mascarenhas, gouverneur portugais de Macao de 1623 à 1626, ce qui permettrait d’attribuer plus précisément cette étonnante suite de broderies à un atelier de cette ville, symbole des échanges entre deux cultures, et enclave portugaise depuis 1557.