Lot 23
  • 23

Coffret en cuivre doré et corail rouge, travail sicilien, Trapani, fin du XVIIe siècle

Estimate
40,000 - 60,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Haut. 10 cm, larg. 36 cm, prof. 27.5 cm
  • Height 4 in; width 14 1/4 in; depth 10 3/4 in
de forme rectangulaire, ouvrant par un tiroir frontal coulissant, la bordure godronnée, orné de plaques de cuivre ajourées partiellement rehaussées de corail rouge, sur fond de damas de soie, le dessous finement gravé de rinceaux fleuris

Literature

A. Daneu, L'arte trapanese del corallo, Palerme, 1964

M. Concetta di Natale ed., Il corallo trapaneses nei secoli XVI e XVII, Brescia, 2002

Condition

Illustration is quite acurate, coral is slightly too red. Overall condition is fairly good despite minor coral pieces missing (visible on images). The silk material is slightly lifting on the front. The mahogany drawer needs to be refixed. Precious object. Detail of the back provided with fine engraving on brass. (No key)
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Catalogue Note

Situé au sud-ouest de la Sicile, Trapani était le centre de production le plus important des objets en corail pendant les XVIIe et XVIIIe siècles. Grâce à sa position géographique et à l’exploitation de ses ressources naturelles, Trapani devint aussi un des principaux ports commerciaux de la Méditerranée. Cette expansion attira de grands marchands qui, soutenus par le clergé, développèrent le travail du corail et de l’orfèvrerie. En 1628, la guilde des artisans du corail, appelée Arte dei Corallari,fut créée à Trapani, mais après les répressions de 1672, les artisans se dispersèrent dans d’autres centres méditerranéens.  

Au XVIe siècle, le corail était considéré comme un matériau très précieux à cause des difficultés de son extraction. Cette époque était aussi particulièrement portée sur les sciences naturelles et tout amateur se devait d’en posséder dans son cabinet de curiosités. Le corail était recherché autant pour sa superbe couleur rouge que pour sa texture particulièrement inhabituelle et on lui prêtait depuis l’antiquité le pouvoir d’éloigner le mauvais œil du diable. Les Métamorphoses d’Ovide décrivent la naissance du corail (livre IV) : Persée ayant tué et décapité Méduse, une des trois Gorgones, dont le regard pétrifiait ceux qui la dévisageaient, vit naître de son sang Pégase, le cheval blanc ailé. Monté sur Pégase et portant la tête de la Gorgone enfermée dans un sac, il survola une île où il aperçut Andromède enchaînée à une falaise et menacée par un monstre marin. Il tua le monstre, délivra Andromède et commença à se laver les mains pour les débarrasser du sang du monstre. Il posa la tête de Méduse au bord de l'eau, sur un lit d'algues. Son sang transforma celles-ci en une pierre rouge, le corail, et les naïades, saisies d'admiration, trempèrent d'autres algues dans le sang pour obtenir plus de corail. Alors qu’il était précédemment plutôt présenté dans son intégralité comme des branches de corail, il faudra attendre le XVIe siècle pour qu’il soit découpé et utilisé comme ornements d’objets de très grand luxe.