Lot 41
  • 41

Statuette-pendentif en bronze représentant Saint Antoine (Toni Malau), Kongo, République Démocratique du Congo, XVIIIe siècle

Estimate
30,000 - 50,000 EUR
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Description

  • bronze
  • haut. 9 cm
  • 3 1/2 in

Provenance

Collection Léopold Dupret, acquis in situ entre 1926 et 1930
Transmis par descendance
Collection privée, Luxembourg

Exhibited

Tervuren, Musée du Congo belge / Musée Royal de l’Afrique Centrale (prêt 1953-1973)
Paris, Musée du quai Branly-Jacques Chirac, Du Jourdain au Congo. Art et christianisme en Afrique Centrale, 23 novembre 2016 - 2 avril 2017

Literature

Volper, Du Jourdain au Congo. Art et christianisme en Afrique Centrale, 2016, p. 111, n° 72

Catalogue Note

Les statues représentant Saint Antoine (Toni Malau / Ntoni Malawu) comptent parmi les images les plus rares et singulières de l’influence de l’iconographie chrétienne sur l’art et la culture Kongo (cf. Volper, Du Jourdain au Congo. Art et christianisme en Afrique centrale, 2017). Miniaturisées sous la forme de pendentifs, en métal – comme ici – ou en ivoire (Sotheby’s, Paris, 11 décembre 2013, n° 8, provenant aussi de la collection formée par Léopold Dupret avant 1930), elles en constituent également les plus vibrants témoignages.

« Lorenzo da Lucca vit de ses propres yeux l’usage que des ‘prêtres’ antonionistes faisaient de représentation de saint Antoine. C’est en 1705 que ce fameux père capucin présent dans la principauté de Sohio/Soyo/Sonyo témoigna de l’arrestation d’un de ces zélotes de Kimpa Vita qui utilisait, lors de ses ‘messes’, une petite figurine en métal de Saint Antoine qu’il enjoignait de vénérer » (Volper, idem, p. 103).

Le mouvement antonioniste fut fondé au Kongo à la fin du XVIIsiècle. Dans cette période d’effritement du royaume, Dona Béatrice Kimpa Vita (1684-1706), grande prêtresse Kongo, puisa dans le catholicisme, et notamment dans la figure de Saint Antoine de Padoue, les préceptes d’un mouvement visant à l’instauration d’un nouveau pouvoir (Gonçalves, La Symbolisation politique : le ‘prophétisme’ kongo au XVIIIe siècle, 1980, p. 118). Elle fut brûlée vive le 2 juillet 1706, mais le culte survécut au Congo de manière clandestine et se propagea, porté par les esclaves Kongo, jusqu’en Caroline du Sud.

Cette miniature en alliage de cuivre se distingue par la virtuosité de sa sculpture et de sa fonte. Elle s’affirme tant dans la prestance de la pose et le mouvement de l’enfant Jésus, que dans les détails anatomiques et le rendu de l’habit franciscain. Ces qualités indiquent non seulement l’importance de son propriétaire mais aussi une datation remontant, selon Julien Volper, au XVIIIe siècle (idem, p. 111).