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Figure de reliquaire, Kota-Obamba, Gabon
Description
- wood, brass
- haut. 42,5 cm
- 16 3/4 in
Provenance
Olivier Le Corneur, Paris
Collection Robert Burawoy, Paris
Bernard Le Dauphin, Paris
Philippe Ratton, Paris, 1982
Collection privée, New York
Sotheby's, New York, 9 novembre 1993, n° 107
Lance et Roberta Entwistle, Londres / Paris
Collection privée, New York
Numéro d'inventaire inscrit au dos à la craie rouge : "16"
Exhibited
Literature
Chaffin et Chaffin, L'Art Kota. Les figures de reliquaire, 1979, p. 158, n° 66
Arts d'Afrique Noire, n° 44, 1982, p. 4 (Publicité Philippe Ratton)
LaGamma, Eternal Ancestors : The Art of the Central African Reliquary, 2007, p. 238, n° 68
Catalogue Note
Dans leur ouvrage fondateur dédié à La sculpture nègre primitive (1929), Paul Guillaume et Thomas Munro ne sélectionnèrent, parmi les quarante-trois œuvres censées définir les principes essentiels de l’art du continent africain, qu’une seule figure de reliquaire Kota : le « Fétiche ‘M’Gallé’ des Bakota » de la collection Paul Guillaume. Eminemment apparenté à notre œuvre, il y rendait compte de la découverte, par les artistes modernes cherchant à rompre avec les canons classiques de la représentation, « que des effets semblables avaient déjà été obtenus avec un succès remarquable dans l’art primitif africain » (idem, p. 8). Parmi les artistes, marchands et collectionneurs qui célébrèrent ce style remarquable de la statuaire Kota, s’impose au premier rang le critique, directeur de revues, marchand d’art moderne et collectionneur Félix Fénéon (1861-1944). Cette œuvre figurait parmi les nombreuses figures d’ancêtre de l’ancien Congo français illustrant dans sa prodigieuse collection l’audace de son goût (cf. Fang Mabea, Sotheby’s, Paris, 18 juin 2014, n° 36) et son engagement notoire pour la reconnaissance des « Arts lointains ».
Cette figure de reliquaire s’affirme comme l’apogée de ce rare corpus. Elle se distingue à la fois par l’ampleur du visage, la tension de sa construction géométrique et la densité de l’impact visuel, née de la concentration des traits et de la mosaïque métallique qui les singularise. La force du dessin incisif s’exprime en particulier dans le rare motif des lamelles en fer signifiant les dents. Les volumes, magistralement traités en une succession de plans, s’articulent dans un subtil enchainement de formes convexes et concaves. « Si l’on ajoute la coiffe à cimier et coques latérales enveloppantes, on aboutit à une œuvre d’un expressionnisme déconcertant, reflet de l’imaginaire sans limites des artistes kota » (Perrois, Kota, 2012, p. 150).
This work stands out within the large corpus of Kota reliquary figures, for the brilliant singularity of its style. “Although rare, pieces from this Southern Kota (Obamba and Wumbu) variant were singled out by the first advocates of ‘negro art’ as early the 1920s, perhaps because of their more ‘cubist' appearance” (Perrois, Kota, 2012, p. 150).
In their founding publication on primitive negro sculpture (La sculpture nègre primitive,1929), Paul Guillaume and Thomas Munro selected, among forty-three pieces that were supposed to define the essential principles of the art of the African continent, only one Kota reliquary figure: the “M'Gallé 'Fetish' of the Bakota" from the Paul Guillaume collection. Closely related to the present figure, it demonstrated how modern artists, seeking to break with the traditional canons of representation, had ascertained “that similar effects had already been obtained with a remarkable success in African primitive art” (ibid, p. 8). First among the artists, dealers and collectors who celebrated the remarkable style of the Kota statuary, was the critic, magazine editor, modern art dealer and collector Felix Fénéon (1861-1944). This piece was one of the many ancestor figures from the former French Congo in his prodigious collection and exemplifies the boldness of his taste (see Fang Mabea, Sotheby's, Paris, June 18, 2014, No. 36) and his well-documented commitment towards the recognition of the "Distant Arts".
This reliquary figure emerges as the epitome of this rare corpus. It stands out for the scale of its face, the tension of its geometrical construct and the density of the visual impact, achieved by the concentration of the features and the metal mosaic that marks them out. The forcefulness of the incisive outline is particularly expressed in the rare pattern of the iron bands figuring the teeth. The volumes, beautifully treated in a series of successive planes, are articulated in a subtle sequence of convex and concave shapes. “With the added elements of the crested coiffure and the enveloping lateral lobes, the end result is a disconcertingly expressionist piece, a reflection of the boundless imagination of Kota artists” (Perrois, Kota, 2012, p. 150).