Statue, Téké, République du Congo

Collection Jacques Viault, Paris, acquis en 1978

Lehuard, Les Arts Batéké, 1996, p. 365, n° 118

Les sculptures dites « à charge conique en argile » s’imposent comme les plus rares du large corpus de la statuaire Téké (Dupré, Batéké, 1998, p. 170-177). Provenant de la rive droite du fleuve Congo, elles furent décrites dès 1887 par le Dr. Mense qui les attribua à des sculpteurs Wuum – anciens Téké qui se mêlèrent, sur la rive sud du Malébo, aux populations Kongo et travaillaient sur commande des villages Téké voisins. A la beauté abstraite de la volumineuse charge en argile - « véhicule de valeurs éthiques, politiques et même juridiques » (Lecomte et Lehuard, Batéké, Les Fétiches, 2014, p. 41) – répond ici la puissance de la tête qui en émerge. La dynamique des scarifications linéaires envahissant le visage accentue la tension du – rare - mouvement qui l’étire vers l’arrière. S’ajoute la sensibilité picturale des aplats de pigments ocre animant la charge bilongo.