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Tambour, Îles Marquises, Polynésie Française
Description
- wood and vegetal fibers, Oceanic Shark = Squalidae spp
- haut. 71 cm
- 28 in
Provenance
Catalogue Note
Creusé d’une seule pièce dans un tronc cylindrique et recouvert d’une peau de requin tendue par une ligature de fibres de coco, ce tambour pahu incarne l’idéal de l’art marquisien : la recherche de la perfection technique. « Cet art est celui d’une catégorie d’artisans habiles, obligés de se conformer à des modèles traditionnels, et qui trouvaient une compensation dans la précision du trait, la rapidité d’exécution et la spécialisation locale » (Guiart, Océanie, 1963, p. 364). La hauteur de ces tambours varie d’une trentaine de centimètres à plus de deux mètres, mais tous respectent une même architecture. Si les plus grands étaient réservés aux cérémonies religieuses, les pahu de la taille de cette œuvre étaient utilisés lors des nombreuses célébrations qui rythmaient la vie des Marquisiens : « Quand la terre change de main suite à un mariage, on organise un banquet dans toute la vallée, à base de cochons, de fruits de l’arbre à pain, de popoi… A cette occasion, on passe la journée à chanter des chansons réservées à des occasions spéciales, accompagnées de tambours, de battements de mains… La naissance d’enfants de haut rang, les festivités au moment de la puberté des jeunes princesses, les fêtes liées à la circoncision ou destinées à célébrer la fin d’un tatouage, les funérailles étaient autant de raisons de partager un banquet » (Crook cité in Ivory, Matahoata. Arts et société aux îles Marquises, 2016, p. 169).
Ce tambour pahu se distingue d’emblée par la beauté et la variété de son décor incisé à la pierre s’épanouissant sur la quasi-totalité de la surface. Le sculpteur a joué sur les multiples possibilités offertes par l’assemblage de lignes géométriques pour composer une mosaïque évoquant les arts polynésiens du tapa et du tatouage. De surcroît, la beauté des ligatures, la patine lissée du bois et l’utilisation de la peau de requin amplifient son raffinement tout en attestant de son ancienneté. Il s’apparente étroitement à un exemplaire conservé au Bishop Museum, publié en 1923 (Linton, The Material Culture of the Marquesas Island, p. 146, pl. LXXII, n° A), et à un second, identifié par Tara Hiquily, appartenant aux collections du musée de Tahiti et des îles (inv. n° 156).
“Nothing reminds old men of the ‘good old times’ like the sound of the drums. Without the drums, they say, life has no value. To their mind, the drums are somehow human.” (Von de Steinen, Les Marquisiens et leur art, 2005 (1928), p. 73).
Carved in one piece from a cylindrical trunk and covered with sharkskin stretched by a ligature of coconut fibres, this pahu drum embodies the ideal of Marquesan art: the search for technical perfection. "This is the art of a class of skilful craftsmen, forced to conform to traditional patterns, and who find compensation in the unerring accuracy of their hand, their speed of execution, and their local specialization." (Guiart, Océanie, 1963, p. 364). The size of these drums varies from about thirty centimetres to more than two metres in height, but they all abide by the same architecture. Although the largest were reserved for religious ceremonies, pahus as large as this one were used during the many celebrations that punctuated the Marquesans’ life: "When land changes hands after a wedding, a banquet is organized throughout the valley, with pig meat, breadfruit, popoi… On this occasion, the day is spent singing songs reserved for special occasions, accompanied by drums, clapping hands... The birth of children of high rank, festivities celebrating the puberty of young princesses, festivals related to circumcision or designed to celebrate the end of a tattoo, or funerals were all reasons to share a banquet " (Crook cited in Ivory, Matahoata. Arts et société aux îles Marquises, 2016, p. 169).
This pahu drum is unusual for the beauty and variety of its decoration, incised with a stone and spreading across almost the entire surface. The sculptor made use of the numerous possibilities offered by assembling geometric lines to compose a mosaic that evokes the Polynesian arts of tapa and tattooing. In addition, the beauty of the ligatures, the smooth patina of the wood and the use of shark skin heighten its refinement whilst also attesting to its age. It is closely related to en exemplar preserved in the Bishop Museum, published in 1923 (Linton, The Material Culture of the Marquesas Island, 146, pl LXXII, No. A), and to another, identified by Tara Hiquily, and which belongs to the collections of the Museum of Tahiti and the Islands (inv. No 156).