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Jean Barbault
Description
- Jean Barbault
- La vénitienne
- Huile sur toile
Condition
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Catalogue Note
A la mort de l’artiste, son souvenir ne fut pas relayé dans les mémoires. Pourtant sa singularité mérite l’attention. Les deux œuvres que nous présentons reflètent la production personnelle et la sensibilité fantaisiste de l’artiste, en marge des exercices académiques obligatoires traditionnels. Il développa un goût accru pour le pittoresque, l’observation attentive des mœurs italiennes et s’intéressa notamment au carnaval romain, conférant à son œuvre une qualité ethnographique. Il a peint deux célèbres séries de costumes : les orientaux et les italiens. Nos deux tableaux résultent de la seconde série. Rome drainait l’intérêt des peintres européens pour ses ruines antiques synonyme de gloire, mais ici c’est la modernité de la ville qui a capté l’œil de Barbault. D'après Paul Mantz [1], sa série des portraits italiens lui aurait été commandée par Abel-François Poisson, marquis de Vandières (1727 - 1781), futur directeur des bâtiments du roi et frère de la marquise de Pompadour. Une lettre de Jean-François de Troy adressée à ce dernier mentionne une série de six tableaux, faisant parti de la commande du marquis comportant douze toiles, réalisées à partir de 1750. Barbault fit de nombreuses répliques avec variantes de ses séries de costumes qui devaient rencontrer un vif succès.
Encouragé par l’émulation autour des arts théâtraux vivifiés par la dynastie Bibiena en Italie, l’artiste a également été influencé par l’ambition érudite des Lumières qui cherchaient à définir les sociétés contemporaines dans une quête du progrès et de la vérité.
En 2010, Dominique Jacquot répertorie six versions de la vénitienne [2]. L’une d’elles présente exactement la même composition que notre tableau inédit. Les autres illustrent une femme en costume vénitien se tenant tournée vers la droite ou vers la gauche, sur des fonds qui ne sont plus des monochromes gris mais des paysages côtiers à la lumière chaude. Barbault réalisait beaucoup de variantes pour chaque réplique, notamment concernant les fonds et la pose des sujets, avec une recherche des effets des étoffes.
[1] P. Mantz, Jean Barbault, La Chronique des arts et de la curiosité, mars 1863
[2] voir catalogue d’exposition Jean Barbault, théâtre de la vie italienne, musée de la ville de Strasbourg, 22 mai – 22 août 2010