Lot 47
  • 47

Hubert Robert

Estimate
30,000 - 50,000 EUR
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Description

  • Hubert Robert
  • Lavandières dans une architecture romaine
  • Signé et daté en bas à droite H / Robert / 1804
  • Huile sur sa toile d’origine

Provenance

Collection privée parisienne depuis le début du XXe siècle

Condition

To the naked eye : The painting is in overall good condition. It is on its original canvas and probably on its original stretcher. The canvas appears very slightly loosened on the edges. We can also notice very slightly the stretcher mark at the back which generates cracks following the movement. The thin preparation of the canvas makes the pictorial matter passing through a little and shows the canvas weave structure. We can notice an old restoration following an accident (little piece of canvas at the back) of 1,5 cm. diameter, in the center column on the right at 15 cm. down from the upper edge. Under UV light: The painting appears under an old green uneven varnish. We can notice the 1,5 cm. restoration already mentioned. In conclusion: We can say that the painting is in an overall good condition. It needs to be cleaned and the varnish to be restored to become regular. The potential is high as long as the painting is restored by the good restorer.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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Catalogue Note

Nous remercions Madame Sarah Catala d'avoir confirmé l'authenticité de l'oeuvre d'après un examen de visu.


«
Les idées que les ruines réveillent en moi sont grandes. Tout s’anéantit, tout périt, tout passe. Il n’y a que le monde qui reste. Il n’y a que le temps qui dure. Qu’il est vieux ce monde ! Je marche entre deux éternités. De quelque part que je jette les yeux, les objets qui m’entourent m’annoncent une fin et me résignent à celle qui m’attend. »

Au seuil de sa vie, Hubert Robert écrivait ces bouleversantes proclamations à ses sujets de toujours, ses modèles immuables, enfin ses architectures éternelles : les édifices romains. Les corrélations entre les glorieux monuments qu’il passa sa vie à magnifier et l’approche irrévocable de sa fin prochaine, ne pouvaient que motiver, celui qui s’apprêtait à rédiger son testament sous le nom de « Robert des ruines », à s’appesantir une dernière fois sur ses premiers émois d’artiste, les temples latins.

Hubert Robert n’avait que vingt et un an lorsqu’il découvrit la ville éternelle et si on insista longtemps sur l’influence de son professeur de perspective Giovanni Paolo Pannini (1691-1765), la rencontre la plus marquante de sa carrière était plutôt à chercher du côté de Piranèse (1720-1778) qui transmit à ce jeune élève passionné, le goût de la grandeur architecturale.

A l’instar de Piranèse, les ruines d’Hubert Robert n’étaient pas l’illustration résonnante d’un drame se jouant dans une toile et ses bâtiments décrépits ne servaient pas à attester de l’accablement d’un personnage représenté. Bien au contraire, les édifices compilés de Robert ne présentaient pas une fin, une tragédie, mais l’éternité d’une beauté, d’une pensée qui se devait d’accompagner tout esthète.

Le monument de notre peinture emprunte aux perspectives du mont Aventin, récupère une vision de la statue d’une déesse romaine, la Bona Déa, tout en les mêlant au quotidien prosaïque de jeunes femmes occupées à la domesticité. Loin de donner simplement l’échelle de grandeur d’un monument de toute façon fantasque et sublimé, ces personnages rappellent surtout le message de toujours de Robert, à savoir une quête infaillible d’une réalité idéalisée. Peinte en 1804, notre peinture survient après les renversements de l’Empire qui auront chassé le peintre de sa chair de conservateur éphémère du Louvre (arrêt du 28 brumaire, an XI) et invite déjà à cette mélancolie doucereuse que reprendront les premiers romantiques.