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Hubert Robert
Description
- Hubert Robert
- Lavandières dans une architecture romaine
- Signé et daté en bas à droite H / Robert / 1804
- Huile sur sa toile d’origine
Provenance
Condition
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Catalogue Note
« Les idées que les ruines réveillent en moi sont grandes. Tout s’anéantit, tout périt, tout passe. Il n’y a que le monde qui reste. Il n’y a que le temps qui dure. Qu’il est vieux ce monde ! Je marche entre deux éternités. De quelque part que je jette les yeux, les objets qui m’entourent m’annoncent une fin et me résignent à celle qui m’attend. »
Au seuil de sa vie, Hubert Robert écrivait ces bouleversantes proclamations à ses sujets de toujours, ses modèles immuables, enfin ses architectures éternelles : les édifices romains. Les corrélations entre les glorieux monuments qu’il passa sa vie à magnifier et l’approche irrévocable de sa fin prochaine, ne pouvaient que motiver, celui qui s’apprêtait à rédiger son testament sous le nom de « Robert des ruines », à s’appesantir une dernière fois sur ses premiers émois d’artiste, les temples latins.
Hubert Robert n’avait que vingt et un an lorsqu’il découvrit la ville éternelle et si on insista longtemps sur l’influence de son professeur de perspective Giovanni Paolo Pannini (1691-1765), la rencontre la plus marquante de sa carrière était plutôt à chercher du côté de Piranèse (1720-1778) qui transmit à ce jeune élève passionné, le goût de la grandeur architecturale.
A l’instar de Piranèse, les ruines d’Hubert Robert n’étaient pas l’illustration résonnante d’un drame se jouant dans une toile et ses bâtiments décrépits ne servaient pas à attester de l’accablement d’un personnage représenté. Bien au contraire, les édifices compilés de Robert ne présentaient pas une fin, une tragédie, mais l’éternité d’une beauté, d’une pensée qui se devait d’accompagner tout esthète.
Le monument de notre peinture emprunte aux perspectives du mont Aventin, récupère une vision de la statue d’une déesse romaine, la Bona Déa, tout en les mêlant au quotidien prosaïque de jeunes femmes occupées à la domesticité. Loin de donner simplement l’échelle de grandeur d’un monument de toute façon fantasque et sublimé, ces personnages rappellent surtout le message de toujours de Robert, à savoir une quête infaillible d’une réalité idéalisée. Peinte en 1804, notre peinture survient après les renversements de l’Empire qui auront chassé le peintre de sa chair de conservateur éphémère du Louvre (arrêt du 28 brumaire, an XI) et invite déjà à cette mélancolie doucereuse que reprendront les premiers romantiques.