Lot 250
  • 250

Beau fauteuil à châssis en bois laqué crème rechampi or d'époque Louis XV, vers 1768, attribué à Louis Delanois

Estimate
40,000 - 60,000 EUR
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Description

  • wood
  • Haut. 93,5 cm, larg. 64 cm, prof. 60 cm
  • Height 37 1/2 in; width 25 1/4 in; depth 23 2/3 in
à dossier cabriolet de forme médaillon, richement sculpté de rais-de-coeur, d'un tor de feuilles, graines et fleurettes, et d'une frise de perles ; les supports d'accotoir en console renversée rehaussée de tiges grainées ; reposant sur des pieds fuselés à cannelures rudentées ; garni à châssis et recouvert de velours vert à motif floral

Literature

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

- Svend Eriksen, Louis Delanois, menuisier en sièges (1731-1792), Paris, 1968
- Svend Eriksen, Early neo-classicism in France, Londres, 1974
- Bill G.B. Pallot, L'Art du siège au XVIIIe siècle en France, Paris, 1987
- Bill G.B. Pallot, "Les Sièges de la collection Karl Lagerfeld" in L'Estampille-L'Objet d'art n°346, avril 2000

Condition

The illustration is accurate. Good overall condition despite the usual minor chips, dents and losses to the gilding and to the patina. The seatrail has been reinforced underneath by later wooden blocks. The construction is now firm and sound. As visible on the illustration, the upholstery has to be changed. Superb model from a prestigious suite of seats.
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Catalogue Note

En juillet, puis en septembre de l'année 1768, Delanois, secondé par le sculpteur Denis Coulonjon, livrait successivement deux importants ensembles de sièges dont certains modèles se distinguaient par leur radicale nouveauté. La première commande émanait du comte Grimod d'Orsay ; la seconde, suivant  les ordres de l'architecte Victor Louis, avait été exécutée d'après les dessins de Jean-Louis Prieur, afin de renouveler l'ameublement du palais royal Lazienki, alors résidence du roi Stanislas Auguste Poniatowski à Varsovie.
Dans le mémoire de Delanois adressé au comte d'Orsay était fait mention, entre autres, de quatre fauteuils «  les dossiers oval et les pieds à gaine », qui n'avaient donc plus guère en commun avec les sièges rocaille traditionnels. Quant au palais Lazienki, sous l'influence de Louis et Prieur, il devint le reflet fidèle des dernières modes parisiennes ; déjà en 1764, lors d'une première campagne d'acquisitions menée à Paris par l'homme de confiance du roi,  Casimir Czempinski, ce dernier avait affirmé : « Dans tous les achats que je fais, je donne la préférence au bel antique, au Grec décidé ». Les sièges de Delanois connurent un tel succès à Varsovie que des artisans polonais furent chargés de réaliser de nouveaux exemplaires afin de compléter l'ameublement de la demeure royale.

Le palais Lazienki conserve toujours une partie de ce mobilier. A quelques variantes près, notamment dans la sculpture de la ceinture, il s'agit du même modèle que le fauteuil présenté ici : sa principale caractéristique réside dans l'emploi de la console renversée comme support d'accotoir. D'autres sièges estampillés de Delanois présentent une structure similaire :
- une suite de sièges conservée au Metropolitan Museum de New York (ill. dans Eriksen, Louis Delanois, menuisier en sièges (1731-1792), pl. XXXV)
- une suite de six fauteuils (fig. 2 et 3) et un canapé (fig.1), autrefois dans la collection Lopez-Willshaw, puis celle de Karl Lagerfeld, vente Christie's à Monaco, les 28 et 29 avril 2000, lot 47, le canapé vendu ensuite chez Sotheby's à Paris, le 30 novembre 2011, lot 66
- une suite de six fauteuils conservée dans une collection particulière parisienne (ill. dans Eriksen, Early neo-classicism in France, pl. 165)
- une paire de fauteuils, autrefois dans la collection Ogden Phipps, vendue chez Sotheby's à New York, le 19 octobre 2002, lot 134
- un fauteuil conservé dans une collection particulière parisienne (ill. dans Pallot, L'Art du siège au XVIIIe siècle en France, p. 288)

En exécutant cette série de sièges, Delanois traduisait à sa façon le goût grec en menuiserie. Au même moment, Heurtaut donnait une autre interprétation, moins tranchée,  du mobilier néoclassique avec l'ensemble livré à la duchesse d'Enville pour son château de La Roche-Guyon (aujourd'hui conservé au Louvre) : la corne d'abondance y remplaçait la console renversée.  Ces deux productions firent date et jouèrent un rôle décisif dans l'élaboration du style qui devait pleinement s'épanouir sous Louis XVI.


In July and September 1768 Delanois, seconded by the wood-carver Denis Coulonjon, delivered two major seating ensembles of radically novel design. The first was commissioned by Comte Grimod d’Orsay; the second, to the designs of Jean-Louis Prieur, was commissioned by the architect Victor Louis for the Łazienki Palace in Warsaw, home to King Stanislas Augustus Poniatowski.

A note from Delanois to Comte d’Orsay refers to four fauteuils with ‘oval backs and tapered legs’ that had virtually nothing in common with traditional rocaille chairs. Meanwhile, thanks to Louis and Prieur, the Łazienki Palace had become a showcase for the latest Paris fashion; in 1764, while on a buying spree in the French capital, the King’s advisor Casimir Czempinski proclaimed that ‘everything I buy shows a preference for le bel antique and anything that looks decidedly Greek.’ Delanois’s chairs were so popular in Warsaw that Polish craftsmen were instructed to produce matching ones to complete the palace furniture.

Some of this furniture remains in the Palace to this day and, with a few minor exceptions (notably to the carving of the apron), it has the same design as the fauteuil presented here, with its distinctive arm-rest formed by an inverted bracket. Similar chairs with the Delanois stamp include:
- a seating ensemble in the New York Metropolitan Museum (Eriksen: Louis Delanois, menuisier en sièges 1731-92, pl. XXXV)
- a set of six fauteuils (figs 2 & 3) and sofa (fig. 1) formerly in the Lopez-Willshaw Collection; then Karl Lagerfeld Collection, sold at Christie’s Monaco on 28/29 April 2000 (lot 47); sofa re-sold at Sotheby’s Paris on 30 November 2011 (lot 66)
- a set of six fauteuils in a Paris private collection (Eriksen: Early Neo-Classicism in    France, pl. 165)
- a pair of fauteuils formerly in Ogden Phipps Collection, sold at Sotheby’s New York on 19 October 2002 (lot 134)
- a fauteuil in Paris private collection (Pallot: L’Art du siège au XVIIIe siècle en    France, ill. p. 288)

These chairs reflect Delanois’s personal take on the ‘Greek style.’ Heurtaut favoured aless rigid interpretation of neo-classical furniture, as shown by the ensemble (now in the Louvre) which he supplied to the Duchesse d’Enville at the Château de La Roche-Guyon, with a horn of plenty replacing the inverted bracket. Both designs made a considerable impact – and played a decisive role in fostering a style that would blossom under Louis XVI.