Lot 212
  • 212

[Poe, Edgar Allan] -- Sarah Helen Whitman

Estimate
1,000 - 1,500 EUR
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Description

  • [Poe, Edgar Allan] -- Sarah Helen Whitman
  • 2 lettres autographes signées à Stéphane Mallarmé. Providence, 18 mai 1876 et 6 février 1877.
  • ink on paper
4 p. in-12 (210 x 132 et 194 x 133 mm). Papier quadrillé. Enveloppes. En anglais.

De la muse de Poe à Mallarmé.



Sarah Helen Whitman, poète américaine, fut fiancée à Edgar Poe en 1848. Dans sa traduction des Poèmes d'Egard Poe, Mallarmé cite son nom à plusieurs reprises ; ainsi, dans les Scolies du poème "A Hélène", on lit : "Ce n'est point un mystère que l'Hélène qui suscita l'encens divin du chant d'amour laissé par Poe est l'une des plus brillantes poétesses d'Amérique, Mrs Sarah Helen Whitman, morte depuis peu et avec qui le poète songea à se remarier en 1848. La première fois qu'il la vit, solitaire et errant de nuit dans une des rues de Providence [...] avant de rentrer à son hôtel, ce fut à travers la grille d'un beau jardin : il resta longtemps à respirer la beauté de la dame et de l'heure." (Œuvres complètes, II, p. 783). Mallarmé cite aussi les commentaires de la critique sur Poe et la considère digne d'être répertoriée dans les "Plus belles pages du XIXe siècle" de ses Beautés de l'Anglais (idem, p. 1426). Bien qu'elle eut rompu ses fiançailles avec Poe, Sarah Helen Whitman défendit la mémoire du poète dans son ouvrage E.A. Poe and his Criticis (Providence, 1860) qu’elle envoya à Mallarmé. De son côté, celui-ci se fit un devoir de lui adresser un exemplaire du Corbeau illustré par Manet : "Quoi qu’on fasse pour honorer la mémoire du génie le plus divin que le monde ait connu, ne doit-on pas d’abord obtenir votre suffrage. […] J’espère que cet essai aura votre approbation", lui écrit-il en avril 1876 (Correspondance, II, p. 112).



18 mai 1876 (2 p). En réponse à la lettre ci-dessus, Sarah Helen Whitmann remercie Mallarmé de l'envoi du Corbeau, qu’elle n’a pas encore reçu. "I shall no less treasure your eloquent words about our poet & your expression of long cherished interest in one who most gratefully appreciates all that you & your country-men have done & are doing to illustrate his name". Le Corbeau ne lui parviendra qu’en janvier 1877.



Longue lettre sur les illustrations et la traduction du Corbeau.
6 février 1877 (4 p.) Elle admire la traduction de Mallarmé et les illustrations de Manet, malgré quelques réserves : "The Corbeau has become my room-mate, my fire-side companion, a presence as real to me as my dream while you are dreaming it. Two of the etchings not only illustrate the walls of my boudoir, but shed … their glamour through all the mind’s “chamber’s of imagery” -- one where the Raven is seen swooping down over the roofs of the towered city to the open windows of the poet". Mallarmé lui répondra le 31 mars 1877 (Correspondance, II, p. 148).



Exposition : Mallarmé, Musée d'Orsay, 1998, cat. 53 (pour la lettre du 6 février 1877).