- 40
André Masson
Description
- André Masson
- Massacre
- huile sur toile
- 38 x 61 cm ; 15 x 24 in.
Provenance
Galerie Louise Leiris, Paris
Collection particulière, Paris
Collection particulière, Paris
Literature
André Masson, La Mémoire du Monde, Genève, 1974, reproduit pp.44-45
Guite Mason, Martin Masson, Catherine Loewer, André Masson, Catalogue raisonné de l'oeuvre peint 1919-1941, n.1933-3, reproduit p.155 (avec une date et des dimensions inexactes qui feront l'objet d'un amendement dans l'addendum du tome 2 de la seconde partie du Catalogue Raisonné en préparation)
Condition
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."
Catalogue Note
"Sortir de soi, aller vers la bacchanale, vivre des choses dangereuses, se donner à l’ivresse et arriver aux portes de la mort, voilà ce qui m’a toujours fasciné." André Masson
S’il est un cycle symptomatique des passions et préoccupations du peintre, c’est bien celui des Massacres. Après les tableaux de sable et les dessins automatiques qui s’ancrent dans la période officiellement surréaliste de Masson, le bestiaire préexistant dans son œuvre s’exacerbe en même temps que s’exaspèrent les tensions.
A cette époque, celui qui conserve depuis son premier séjour en Italie le souvenir du choc visuel des fresques d’Ucello à Santa Maria Novella et des grandes batailles de Rubens aux Offices, fréquente les abattoirs de Paris. Après Georges Bataille qui écrit dès 1929 un article sur le sujet dans la revue Documents, Masson semble trouver en ces lieux et en cette période où le traumatisme de la Guerre est à vif, le symbole de la confrontation de l’ordre et du désordre.
Cycle majeur de l’œuvre de Masson, Les Massacres sont le lieu d’expression – d’explosion pourrait-on dire – des antagonismes qui tourmentent celui-ci et caractérisent celui-là. Première ambiguité : l’abandon d’une palette sourde (qui domine dans les œuvres antérieures) et le choix d’un chromatisme chatoyant (c’est avec Les Massacres que Masson se révèle être un grand coloriste) pour traiter d’un sujet macabre. Une autre ambivalence résulte dans la conjonction plastique de formes géométriques morcelées post-cubistes et de formes quasi-biomorphiques, d’angles aigus et de lignes sinueuses. Les toiles les plus remarquables du cycle des Massacres rendent en outre particulièrement lisible la tension rythmique et poétique binaire qui irrigue l’essentiel de l’œuvre du peintre : genèse et éclosion versus dissolution et destruction. D’un point de vue sémantique, si aucun élément narratif ne permet d’identifier la raison d’être du carnage, on devine a contrario les considérations d’ordre moral du peintre.
Incorporant la mythologie et la métamorphose, Les Massacres sont les terres d’avant la Genèse et d’après la Guerre où Masson parvient au traitement éminemment décoratif d’une thématique foncièrement violente. A travers les étreintes du chaos, c’est la beauté qu’il atteint.
“Getting out of oneself, reaching towards bacchanalia, living dangerous things, giving oneself over to drunkenness and arriving at death’s door, this is what has always fascinated me.”
If there ever was a cycle symptomatic of the painter’s preoccupations and passions, then it was surely Massacres. After the sand paintings and automatic drawings that are anchored in Masson’s official Surrealist period, the preexistent bestiary in his work increases, at the same time as it provokes, the tensions.
During this period, marked by his first trip to Italy and the memory of the visual shock provoked in him by the sight of Ucello’s Santa Maria Novella and Ruben’s great battles at the Uffizi, Masson often visited the slaughter houses of Paris. After Georges Bataille who wrote an article on the subject in the revue Documents in 1929, Masson seemed to find in these places and at that time, when the trauma of the War was still acute, a symbol of the confrontation between order and disorder.
A major cycle in Masson’s work, Les Massacres are places of expression – even of explosion one could say – of the antagonisms that tormented and characterized the painter. First ambiguity: the abandon of a muted palette (that dominated his earlier works) and the choice of sparkling colour (it is with Les Massacres that Masson revealed himself to be a great colorist) to depict a macabre subject. Another ambivalence results from the material conjunction of broken up, geometric, post-cubist forms and almost biomorphic forms, sharp angles and curvy lines. In addition, the most remarkable canvases of the Massacres cycle render legible the binary, rhythmic and poetic tension that irrigates most of the painter’s works: genesis and blossoming versus dissolution and destruction. From a semantic point of view, if no narrative element allows for the identification of a purpose to this carnage, the moral considerations of the painter can, on the contrary, be deciphered.
Incorporating mythology and metamorphosis, Les Massacres represent the earth before Genesis and after the War where Masson succeeds in giving an eminently decorative depiction of a fundamentally violent theme. He reaches beauty through the clasp of chaos.