Louis-Léopold Boilly

Probablement vente après décès du comte [Pierre-Vincent ] Benoist (1758-1834), ancien ministre d’état et directeur des contributions, Paris (Determes), 19 janvier 1835, n° 2 ; Probablement vente [Symphorien] Boittelle (1813-1897), sénateur, anc. préfet de police, Paris (Pillet), 24-25 avril 1866, n° 8 (1 450 frs.)
Selon l’indication manuscrite dans le catalogue, acquis par Mme A. Normand;
Acquis par les arrières-grands-parents des propriétaires actuels à la fin du XIXe siècle (vers 1850-1860).

The painting is in overall very satisfactory state of conservation. It has been relined about fifty years ago, in a proper manner. It is under a very dirty varnish which was formerly cleaned where the character stands. There is no retouch visible to the bare eye. Under UV light, there is a thick green varnish which was cleaned where the female character stands. There is a round point of retouching, two centimetres wide, around the upper edge on the middle.
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Louis-Léopold Boilly, peintre et lithographe français né le 5 juillet 1761 a construit sa réussite autour des scènes quotidiennes de la vie parisienne entre l’Ancien Régime et la Première République qu’il a peint avec une grande exactitude et un fort réalisme. Issue d’un milieu simple, il réussit grâce à son talent, développé très jeune, à s’imposer comme un peintre renommé. Avant d’arriver à Paris, il passa quelques années à Arras où il apprit l’art du trompe-l’œil. Il excella aussi dans l’art du portait qu’il pratiqua beaucoup après son installation dans la capitale en 1785. Lors de sa première exposition au salon d’art et sculpture au Louvre en 1791, le peintre présenta des portraits ainsi que des peintures en trompe-l’œil mais aussi des scènes de genres aux thèmes galants qui lui permirent  de se créer un réseau et une nouvelle clientèle. Suite à la Révolution sa façon de peindre évolua. En effet il se mit à réaliser des œuvres avec une foule très dense et de nombreux personnages contrairement aux scènes de boudoirs qu’il avait l’habitude de réaliser auparavant. Il accomplit des tableaux sociaux et politiques qui permettent de caractériser la déchéance morale qui s’opère pendant la période du Directoire. Ainsi ses œuvres constituent un riche patrimoine documentaire permettant aux historiens de mieux comprendre et visualiser les changements sociaux qui s’effectuèrent de son temps.

Le tableau représente une femme assise dans un décor riche agrémenté notamment d’un lit à baldaquin ou encore de différents objets placés à la gauche de la femme. Ce type de décor mais aussi de situation se retrouvent dans de nombreux tableaux de Boilly. La poitrine dénudée ainsi que la robe de satin blanche attirent tout de suite le regard car cette blancheur crée un contraste avec le reste du tableau qui est plus dans les tons bruns. Boilly a souvent représenté des scènes telles que celles-ci où une femme attend la venue de son amant ou au contraire est triste de son départ. En effet la femme représentée sur ce tableau semble regretter quelque chose ou quelqu’un. Son regard est tourné vers une cage suspendue sur le côté contenant deux oiseaux blancs qui peuvent représenter sa pureté.
Ce type de scène galante ou parfois même libertine a beaucoup été réalisé par Boilly à son arrivée à Paris c’est-à-dire majoritairement pendant les années 1785-1791.

Nous remercions Pascal Zuber et Etienne Breton pour leur aide à la rédaction de cette notice. Le tableau sera inclus dans le catalogue raisonné de l'oeuvre de l'artiste actuellement en préparation par messieurs Zuber et Breton.