Lot 36
  • 36

Pierre Subleyras

Estimate
30,000 - 40,000 EUR
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Description

  • Pierre Subleyras
  • La flagellation du Christ
  • Huile sur papier marouflé sur toile

Provenance

Appartenait en 1775 à « M. Cammas père » (Guillaume, 1698-1777) ;
Appartenait  en 1784 à « M. Lucas professeur » très vraisemblablement François Lucas (1736-1813) l’un des fondateurs du musée de Toulouse ;
Appartenait  en 1868 « à M. Pellot » ;
Vente anonyme, Paris, Hôtel Drouot le 19 juin 1931, n°19 ;
Acquis à cette vente par les ancêtres des actuels propriétaires.

Exhibited

Salon, Toulouse, musée des Beaux-Arts, 1775, n°154 ;
Salon, Toulouse, musée des Beaux-Arts, 1784, n°89 ;
Le Havre, 1868 (catalogue non retrouvé);
Exposition Subleyras, Paris, Musée du Luxembourg 20 février - 26 avril 1987 et Rome, Académie de France, Villa Médicis, 18 mai - 19 juillet 1987, n°10

Literature

P. Mantzs, “Le musée retrospectif à l’exposition du Havre”, in Gazette des Beaux-Arts, Tome XXV, 1868, p. 473
R. Mesuret, Les expositions de l’Académie Royale de Toulouse de 1751 à 1791, Toulouse, 1972, pp. 277 et 431
O. Michel et P. Rosenberg, Subleyras 1699-1749, Paris, 1987, reproduit p.161

Condition

To the bare eye, the painting is in a very beautiful state of conservation. It is painted on a paper laid down on canvas and it is slightly distended in the upper right corner. The painting appears under a uniform and dirty varnish. The matter, very well preserved, has a very beautiful, transparent and vibrant quality. Under UV light, the varnish appears green and uniform and there is no retouching visible.
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Catalogue Note

Cette merveilleuse petite esquisse est à rapprocher directement du tableau La Flagellation du Christconservé au musée Ingres à Montauban. Il s’agit d’une esquisse préparatoire pour le tableau daté autour de 1735, peu de temps avant le départ de Subleyras pour Rome. Ce dernier arriva en Italie en 1728 après avoir remporté à Paris le très convoité prix de Rome. Le palais Mancini, qui accueillait les jeunes élèves de l’Académie, logea en cette première moitié du XVIIIème un grand nombre de peintres français très talentueux parmi lesquels on retrouvait les trois Vanloo, Boucher ou encore Bouchardon, une génération vouée à assurer à Paris une prééminence européenne.

Subleyras perfectionna son art aux cotés de ces grands artistes. A partager les mêmes leçons et le même toit, il se créait entre tous ces artistes un lien, que l’on retrouve dans leurs œuvres. Subleyras, qui n’avait pas été formé à Paris mais à Toulouse se distingue d’eux par son traitement plus robuste, moins artificiel, plus sincère bien qu’ils peignaient des sujets similaires. En effet son origine Toulousaine l’éloignait du style rococo apprécié par ses professeurs français. Vleughels, à l’époque directeur de l’Académie disait même de lui en 1731: « Dans la province où il a séjourné, le goût qu’il a pris n’est pas celui qu’on voit ici ».
Le jeune peintre s’inspira cependant de ses aînés notamment lorsqu’il met en place la composition du tableau de Montauban (et donc de notre esquisse) qui dérive d’une flagellation exécutée par Jean-Baptiste Vanloo (Rome, Santa Maria, Monticelli). Mais Subleyras, par sa touche pleine de sincérité, par sa justesse dans le modelé, par ses coloris, fit de son tableau une œuvre parfaitement indépendante et dissociable de l’œuvre de son ami.
Son génie à mettre en place ses compositions séduisit et il réussit à obtenir des commandes importantes. Ainsi il exécuta en 1740 le portrait du pape Benoît XIV (dont il existe plusieurs versions). Il passa alors sous la protection du souverain pontife ce qui lui permit d'obtenir, en 1743, sa commande la plus prestigieuse, une immense toile de Saint Basile célébrant la messe de rite grec devant l'empereur Valens, arien, pour la basilique Saint-Pierre-de-Rome (Aujourd’hui conservé à Sainte-Marie-des-anges). Il est l’un des rares français à avoir reçu une commande pour la célèbre basilique, illustrant le succès fulgurant qu’il rencontra de son vivant et l’élevant au statut de grand peintre d’Histoire. 

Nous savons que Subleyras multipliait les études avant d’entreprendre la réalisation d’un tableau. Nous avons connaissance, pour la composition qui nous intéresse, de l’existence de deux dessins plus nerveux, conservés tous deux dans des collections privées parisiennes et une esquisse sur papier conservée à Dijon au musée Magnin (voir opus cité infra : cat.1938, n°86).
Notre esquisse pour la Flagellation présente des variantes avec le tableau de Montauban. Le bourreau qui lie les mains du Christ et le décor architectural seront modifiés dans la peinture aboutie. L’esquisse est bien plus personnelle que le tableau et fut d’ailleurs tout autant admirée puisqu’elle fut exposée au salon de Toulouse dès 1786.