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Rare commode "à la grecque" en placage de padouk et bronze doré de la fin de l'époque Louis XV, estampillée RVLC
Description
- wood
- Haut. 89 cm, larg. 146 cm, prof. 64 cm
- Height 35 in; width 57 1/2 in; depth 25 1/4 in
Condition
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Catalogue Note
Cette superbe commode s'inspire du célèbre modèle dit « à la grecque » mis au point par Jean-François Oeben qui en livra dix-sept à madame de Pompadour pour son château de Ménars. La terminologie "commode à la grecque" a été étudiée par A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989). Celle-ci renvoie à un modèle de commode bien précis à ressaut central encadré par des vantaux mis au point par Jean-François Oeben dont la particularité réside dans un système de verrouillage élaboré, à serrure unique, commandant tous les tiroirs et vantaux de la façade. Une description sommaire apparaît en 1763 dans l'inventaire après-décès de Jean-François Oeben, qui fut sans conteste l'ébéniste attitré de madame de Pompadour, "Item, deux corps de commode de bois d'acajou massif, (...) garnis chacun de de trois tiroirs, dans le milieu deux petites portes sur le côté, prisés ensemble 220 livres".
Toutes ces commodes du château de Ménars n’étaient pas pourvues de vantaux latéraux comme le montre celle qui fut vendue chez Sotheby's Paris le 10 novembre 2009, lot 81 (110 000 Euros). Notre commode reprend le même dessin avec un gabarit plus important que les commodes de la Pompadour qui étaient aussi dépourvues de riches montures de bronze doré. En revanche, les sabots de notre commode sont identiques à ce groupe et témoigne encore du style Louis XV. Les chutes à frise de poste de notre commode se retrouvent aussi sur plusieurs commodes à la grecque estampillées par Jean-François Oeben dont une vendue à l’hôtel Drouot, Paris, le 12 mars 2004, lot 75.
Cette similitude stylistique s’explique par le fait que l’une des sœurs de Roger Vandercruse dit Lacroix, Françoise Marguerite avait épousé Jean-François Oeben. RVLC et Oeben ont collaboré sur plusieurs projets comme le montre l’inventaire après décès d’Oeben rédigé en 1763 où RVLC est mentionné parmi ses créanciers. RVLC travailla par la suite pour la famille royale par l’intermédiaire de Joubert qui lui confiait bon nombre de ses commandes (voir notamment les commodes livrées respectivement pour la comtesse d’Artois et la comtesse de Provence reproduites dans A. Pradère, op. cit., p. 217).
La richesse de montures de bronze ainsi que le gabarit imposant de notre commande suggèrent une commande d’un client prestigieux à RVLC. La présence de l'estampille de Pierre Roussel s'explique sans doute par l'intervention de ce dernier en tant que restaurateur sur notre commode, la paternité de RVLC étant incontestable.