- 165
Proust, Marcel
Estimate
8,000 - 12,000 EUR
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Description
- Proust, Marcel
- Lettre autographe signée à René Boylesve. 102 bd Haussmann, [probablement 1914].
- leather/ paper
Lettre inédite à propos de Swann : "je n'aime pas ce livre".
5 p. in-12 (182 x 134 mm). Filigrane "Imperial Diadem" couronné. Signée Marcel Proust.
Boylesve, madeleine de Proust : le simple fait de penser à l'oeuvre de Boylesve fait remonter en lui -- comme la madeleine de la Recherche -- des "souvenirs, plus particuliers, plus indélébiles, que ceux de ma vie personnelle, les souvenirs de la vie que vous m'avez fait connaître." Et, par exemple, telle "allée sinueuse" du roman Mon Amour lui rappelle un souvenir lointain : "J'étais déjà fort malade et je souffrais de ne pouvoir me lever non parce que cela m'empêchait d'aller visiter des cités fameuses. Mais je rêvais d'être un jour assez bien pour aller jusqu'à Auteuil tâcher de trouver quelque petit jardin où l'on ne peut faire que vingt pas de long en large et tout de suite coupé par un mur." Proust prétend vouloir troquer "tout [s]on gros volume pour le petit morceau d'attelage qu'aperçoit votre héroïne dans son appartement du parc Monceau à la fenêtre [...]. Il y a tel mot de vous, telles appositions pour lesquelles je donnerais des volumes".
Sans doute exagère-t-il quelque peu, si l'on se souvient de l'opinion qu'il émettait à propos d'un autre de des romans de Boylesve : "d'un terne !", "sans intérêt" (lettre à Lauris ; Kolb, XI, 88), mais l'admiration qu'il prétend éprouver pour ces romans contraste avec ce qu'il dit de son Swann : "Je n'aime pas ce livre, sauf à la fin du second chapitre quelques phrases sur la jalousie où il me semble que le fer est resté, comme dans une plaie, et un peu avant, quelques phrases sur la musique." Et, parlant de la division de son roman en trois volumes qui "empêchera jusqu'à l'achèvement de l'ouvrage d'en saisir la composition", il évoque les renversements qui surviendront à la fin du récit : "Peut-être à ce moment-là, s'il arrive jamais, aura-t-on l'impression d'assister à un de ces renouvellements de société".
5 p. in-12 (182 x 134 mm). Filigrane "Imperial Diadem" couronné. Signée Marcel Proust.
Boylesve, madeleine de Proust : le simple fait de penser à l'oeuvre de Boylesve fait remonter en lui -- comme la madeleine de la Recherche -- des "souvenirs, plus particuliers, plus indélébiles, que ceux de ma vie personnelle, les souvenirs de la vie que vous m'avez fait connaître." Et, par exemple, telle "allée sinueuse" du roman Mon Amour lui rappelle un souvenir lointain : "J'étais déjà fort malade et je souffrais de ne pouvoir me lever non parce que cela m'empêchait d'aller visiter des cités fameuses. Mais je rêvais d'être un jour assez bien pour aller jusqu'à Auteuil tâcher de trouver quelque petit jardin où l'on ne peut faire que vingt pas de long en large et tout de suite coupé par un mur." Proust prétend vouloir troquer "tout [s]on gros volume pour le petit morceau d'attelage qu'aperçoit votre héroïne dans son appartement du parc Monceau à la fenêtre [...]. Il y a tel mot de vous, telles appositions pour lesquelles je donnerais des volumes".
Sans doute exagère-t-il quelque peu, si l'on se souvient de l'opinion qu'il émettait à propos d'un autre de des romans de Boylesve : "d'un terne !", "sans intérêt" (lettre à Lauris ; Kolb, XI, 88), mais l'admiration qu'il prétend éprouver pour ces romans contraste avec ce qu'il dit de son Swann : "Je n'aime pas ce livre, sauf à la fin du second chapitre quelques phrases sur la jalousie où il me semble que le fer est resté, comme dans une plaie, et un peu avant, quelques phrases sur la musique." Et, parlant de la division de son roman en trois volumes qui "empêchera jusqu'à l'achèvement de l'ouvrage d'en saisir la composition", il évoque les renversements qui surviendront à la fin du récit : "Peut-être à ce moment-là, s'il arrive jamais, aura-t-on l'impression d'assister à un de ces renouvellements de société".