Lot 18
  • 18

Flaubert, Gustave

Estimate
6,000 - 8,000 EUR
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Description

  • Flaubert, Gustave
  • Lettre autographe signée à Ernest Feydeau. [Croisset, fin décembre 1860].
  • PAPER
2 p. in-8 (204 x 135 mm) à l'encre brune sur papier bleu.

Etonnante lettre à propos de Salammbô.
Flaubert lui présente ses voeux pour la nouvelle année : "gloire, argent, santé et ce qui vaut mieux que tout cela : bonne humeur". Il lui souhaite beaucoup de patience pour sa pièce : "Tu vas avoir [...] une série d’emmerdements fantastiques, et tu entendras sur la moindre de tes scènes bien plus de bêtises qu’il n’en fût imprimé sur tous tes livres". Il s'agit probablement de la pièce Un coup de bourse, qui ne fut jamais jouée mais parut en 1868.
Quant à lui, il travaille à Salammbô : "je ne vois personne, je ne lis rien. Je barbouille de midi à 3 heures du matin et je me rôtis horriblement les tibias, voilà tout. -- Mlle Salammbô fait maintenant, toute nue, des langues fourrées avec un crocodile -- par un clair de lune superbe. -- & dans le chapitre qui va devenir (le XIe) elle va enfin tirer un coup".

Ernest Feydeau se remaria le 30 janvier 1861 et donna naissance au dramaturge Georges Feydeau. Une étroite amitié le lia à Gustave Flaubert qu'il retrouvait aux dîners Magny. Leur entente se gâta cependant lorsque Feydeau, pour des besoins d'argent, se lança dans une littérature que Flaubert jugea licencieuse. Il était devenu célèbre par son roman Fanny (1858), dont le sujet était proche de Madame Bovary. Feydeau offrit un exemplaire à Flaubert avec cet envoi : "A Gustave Flaubert que j'admire comme un maître et que j'aime de tout mon coeur comme un frère, E. Feydeau" (Cat. exposition Gustave Flaubert, BnF, Paris, 1980, n° 271).
Au dos de la lettre, figurent d'étranges notes à la mine de plomb d'une autre écriture.



Références : G. Flaubert, Correspondance, Pléiade, III, p. 128-129 et p. 1111-1112.