Lot 120
  • 120

Proust, Marcel

Estimate
12,000 - 18,000 EUR
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Description

  • Proust, Marcel
  • Lettre autographe signée à Lucien Daudet. [Annotation postérieure au crayon la datant de janvier 22].
  • paper
4 p. in-8 (182 x 138 mm) à l’encre noire, signées "Ton Marcel".

Lettre inédite très émouvante, écrite par un Marcel Proust affaibli par la maladie, qui revient avec nostalgie sur son passé et sur les relations qui l’unirent au "cher petit".



"Je suis bien en retard pour te remercier de tes gentils souhaits, croisés avec nos vœux "oraux" de l’autre soir. Nous avons été, je le crois du moins, tellement amis, que ce peu à quoi se sont réduites nos relations me donne toujours quand nous nous voyons l’impression que l’engrenage fonctionne à vide. Si j’étais mieux portant, si je pouvais parler, sortir, recevoir (je ne peux pas dire donner des fêtes mais recevoir des visites), peut-être arriverais-je à revenir et à obtenir que tu reviennes au point d’où nous sommes partis pour commencer à nous écarter. Mais puisque la fatalité de ma santé, (que ton Père dans sa divination m’avait prédite comme obstacle à ma destinée) […]. La conséquence est que tu es physiquement tellement le même qu’autrefois que je me permets de t’embrasser, mon rat (lettre fort m.g. pour qui ne saurait que nous ne nous sommes jamais embrassés). Ton Marcel". (Voir aussi le lot 113).



Au cours du mois de juin 1922, Lucien Daudet rendra une dernière visite à Marcel Proust. "M. Proust", dira Céleste, "le préférait à son frère, Léon, le politique. Il était d'une extrême sensibilité, qu'il mettait tout à l'admiration et à la dévotion pour M. Proust. C'est peut être l'un des rares que M. Proust ait aimés bien pour lui-même, sans jamais songer à l'utilité pour un personnage de son livre. Mais peut être aussi n'offrait-il pas un type assez marquant" (Monsieur Proust, p. 270).