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Proust, Marcel
Estimate
7,000 - 10,000 EUR
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Description
- Proust, Marcel
- Lettre autographe signée Marcel Proust à Horace Finaly. [1921].
- PAPER
4 p. in-8 (181 x 136 mm), à l'encre noire, signées "Marcel Proust".
Emouvante lettre, inédite, de condoléances écrite à la suite de la mort de Mme Horace Finaly
Mon cher Horace, (Permets à quelqu'un que ta douleur fait sangloter de te redonner le prénom par lequel il s'adressait jadis à toi), je suis bouleversé par ce que je viens d'apprendre, je n'ai pas l'égoïsme de ne pas penser tout d'abord à toi, à ton désespoir, à la charmante femme que je vis il y a un mois, si belle, à son fils orphelin [...] j'aime mieux l'avoir vue, causé avec elle, parce que je me sens plus près de ton coeur, de ta souffrance. Et je te serai moins étranger parce que tu penseras que je l'ai vue, que je te comprends mieux. Je ne me souviens pas exactement du nom de ton beau-fils [...] mais je t'en pris dis lui que je sais ce que c'est d'avoir perdu sa mère (j'ai perdu la mienne dans des circonstances affreuses)". Il propose de lui écrire, déplore de ne pouvoir se rendre chez lui mais sa santé est bien trop mauvaise. "Je me figure que ta douleur est de celles qui veulent la solitude entière mais je ne serais pas bien gênant, je ne te parlerais pas et me contenterais de pleurer près de toi". Il lui envoie une gerbe : "Tu la déposeras pour moi sur un tombeau. Tout à toi, fais que ma pensée puisse te détacher un instant de toi et d'elle. Marcel Proust".
Petit neveu d'Horace de Landau (voir lot 104), Horace Finaly (1871-1945) fut le condisciple de Proust en classe de philosophie à Condorcet. Directeur général de la Banque de Paris et des Pays-Bas (Paribas) entre 1919 et 1937, il donna toute sa vie de précieux conseils financiers à Proust et servit de modèle au personnage d'Albert Bloch.
En 1915, il avait épousé Marguerite Pompée, jeune veuve de guerre, mère d'un fils. Malheureusement elle décèda en 1921.
Emouvante lettre, inédite, de condoléances écrite à la suite de la mort de Mme Horace Finaly
Mon cher Horace, (Permets à quelqu'un que ta douleur fait sangloter de te redonner le prénom par lequel il s'adressait jadis à toi), je suis bouleversé par ce que je viens d'apprendre, je n'ai pas l'égoïsme de ne pas penser tout d'abord à toi, à ton désespoir, à la charmante femme que je vis il y a un mois, si belle, à son fils orphelin [...] j'aime mieux l'avoir vue, causé avec elle, parce que je me sens plus près de ton coeur, de ta souffrance. Et je te serai moins étranger parce que tu penseras que je l'ai vue, que je te comprends mieux. Je ne me souviens pas exactement du nom de ton beau-fils [...] mais je t'en pris dis lui que je sais ce que c'est d'avoir perdu sa mère (j'ai perdu la mienne dans des circonstances affreuses)". Il propose de lui écrire, déplore de ne pouvoir se rendre chez lui mais sa santé est bien trop mauvaise. "Je me figure que ta douleur est de celles qui veulent la solitude entière mais je ne serais pas bien gênant, je ne te parlerais pas et me contenterais de pleurer près de toi". Il lui envoie une gerbe : "Tu la déposeras pour moi sur un tombeau. Tout à toi, fais que ma pensée puisse te détacher un instant de toi et d'elle. Marcel Proust".
Petit neveu d'Horace de Landau (voir lot 104), Horace Finaly (1871-1945) fut le condisciple de Proust en classe de philosophie à Condorcet. Directeur général de la Banque de Paris et des Pays-Bas (Paribas) entre 1919 et 1937, il donna toute sa vie de précieux conseils financiers à Proust et servit de modèle au personnage d'Albert Bloch.
En 1915, il avait épousé Marguerite Pompée, jeune veuve de guerre, mère d'un fils. Malheureusement elle décèda en 1921.