- 111
Proust, Marcel
Estimate
8,000 - 12,000 EUR
Log in to view results
bidding is closed
Description
- Proust, Marcel
- Lettre autographe signée à Georges de Lauris. Splendide Hôtel, Evian-les-Bains Haute Savoie [vers le 8 ou 9 (?) septembre 1903].
- PAPER
8 p. in-8 (177 x 114 mm), signées "Marcel Proust", avec enveloppe sur papier de deuil portant de la main de Proust Evian-Vezelay. Monsieur le Comte Georges de Lauris, 27 rue de Berri.
Trace de pliures.
Les impressions de voyage de Proust à travers la France.
"Je n'ai pas songé à dormir dans le train. J'ai vu se lever le soleil ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps et est une belle chose, une inversion plus charmante à mon gré du coucher. Au matin un désir fou de violer des petites villes endormies (lisez bien villes et non des petites filles endormies !) celles qui étaient à l'occident dans un reste mourant de clair de lune, celles qui étaient à l'orient en plein soleil levant, mais je me suis retenu, je suis resté dans le train. Arrivé à Avallon vers onze heures, visité Avallon, pris une voiture et au bout de trois heures de voiture arrivé à Vézelay mais dans un état fantastique". Il visite Vézelay, puis Semur et enfin Dijon. Il s'inquiète pour Bertrand de Salignac-Fénelon "de ces choses de Turquie et j'attend le journal avec une triste impatience". Dans son post scriptum, il mentionne Anna de Noailles, Bertrand et Antoine [Bibesco].
Proust s'inspirera de ces impressions de voyage pour celui que le narrateur effectue en train jusqu'à Balbec (A l'ombre des jeunes filles en fleurs, I, 654-655).
Proche de Bertrand de Salignac-Fénelon, Lauris rencontra Proust en 1902 par l'intermédiaire des frères Bibesco. Il prendra la succession de Louis d'Albufera dans l'amitié que lui portera Proust et fut un de ses proches confidents, avec Reynaldo Hahn, jusqu'en 1913. Il fut de précieux conseils lors de la rédaction du Contre Sainte-Beuve.
Le roman de Georges de Lauris, Ginette Chatenay, publié chez Grasset le 24 avril 1910, est un des premiers livres à faire allusion à Proust puisque son héroïne Ginette, y lit la nuit des poèmes extraits des Plaisirs et les Jours. Lauris prêta certains de ses traits à Saint-Loup dans la Recherche.
Références : Kolb, Correspondance , III, n° 240.
Trace de pliures.
Les impressions de voyage de Proust à travers la France.
"Je n'ai pas songé à dormir dans le train. J'ai vu se lever le soleil ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps et est une belle chose, une inversion plus charmante à mon gré du coucher. Au matin un désir fou de violer des petites villes endormies (lisez bien villes et non des petites filles endormies !) celles qui étaient à l'occident dans un reste mourant de clair de lune, celles qui étaient à l'orient en plein soleil levant, mais je me suis retenu, je suis resté dans le train. Arrivé à Avallon vers onze heures, visité Avallon, pris une voiture et au bout de trois heures de voiture arrivé à Vézelay mais dans un état fantastique". Il visite Vézelay, puis Semur et enfin Dijon. Il s'inquiète pour Bertrand de Salignac-Fénelon "de ces choses de Turquie et j'attend le journal avec une triste impatience". Dans son post scriptum, il mentionne Anna de Noailles, Bertrand et Antoine [Bibesco].
Proust s'inspirera de ces impressions de voyage pour celui que le narrateur effectue en train jusqu'à Balbec (A l'ombre des jeunes filles en fleurs, I, 654-655).
Proche de Bertrand de Salignac-Fénelon, Lauris rencontra Proust en 1902 par l'intermédiaire des frères Bibesco. Il prendra la succession de Louis d'Albufera dans l'amitié que lui portera Proust et fut un de ses proches confidents, avec Reynaldo Hahn, jusqu'en 1913. Il fut de précieux conseils lors de la rédaction du Contre Sainte-Beuve.
Le roman de Georges de Lauris, Ginette Chatenay, publié chez Grasset le 24 avril 1910, est un des premiers livres à faire allusion à Proust puisque son héroïne Ginette, y lit la nuit des poèmes extraits des Plaisirs et les Jours. Lauris prêta certains de ses traits à Saint-Loup dans la Recherche.
Références : Kolb, Correspondance , III, n° 240.