Lot 109
  • 109

Elisabeth-Louise Vigée Le Brun

Estimate
120,000 - 150,000 EUR
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Description

  • Elisabeth-Louise Vigée Le Brun
  • Portrait de Mrs Spencer Perceval
  • Signé et daté en bas à droite LeBrun / 1804
  • Pastel

Provenance

Collection de Joseph-Hyacinthe-François-de-Paule de Rigaud, comte de Vaudreuil ;
Sa veuve, Victoire-Joséphine-Marie-Hyacinthe de Rigaud de Vaudreuil;
Collection du Comte Charles-Philippe-Louis-Joseph-Alfred de Vaudreuil ;
Sa vente, Paris, 20 mai 1881 ;
Collection Vicomtesse de Courval ;

Condition

The pastel is in relatively good state of preservation. The pastel is framed on a stable frame. The pigment are well preserved in the face and in the drapery but also in the hair. The uniform background is well preserved. There are some slight worm area around the signature and the date on the lower right corner.
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Catalogue Note

Louise-Élisabeth Vigée, dite Madame Vigée-Lebrun, est considérée comme étant la plus grande portraitiste de l’Europe de son temps. Son amour pour la peinture se manifesta très jeune. Dès l’âge de six ans, Elisabeth qui était alors au couvent crayonnait sans cesse et partout. « Mes cahiers d’écriture, et même ceux de mes camarades, étaient remplis à la marge de petites têtes de face ou de profil ; sur les murs du dortoir je traçais avec du charbon des figures et des paysages… dans les moments de récréations je dessinais dans le sable, tout ce qui me passait par la tête» [1] nous révèle-t-elle dans ses mémoires.  Son père, pastelliste et membre de l’Académie de Saint-Luc l’initia très tôt à la peinture ; il décéda lorsque sa jeune « élève » n’avait encore que onze ans. Encouragée par les amis artistes de la famille, Elisabeth poursuit sa formation auprès du peintre d’histoire Gabriel-François Doyen puis chez Gabriel Briard. Dans l’atelier de ce dernier, qui se trouve au Louvre, elle rencontra Joseph Vernet et Jean-Baptiste Greuze qui lui prodiguèrent différent conseils. Forte de sa formation et de ses connaissances, la jeune peintre réalisa à l’âge de quinze ans, son premier chef-d’œuvre, le portrait de sa mère Madame Le Sèvre (collection particulière).

Dans les années 1770, Elisabeth s’installa comme peintre et devint rapidement l’artiste favorite de deux dames d’influence à La Cour, Madame de Verdun et Louis-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre. C’est en 1776 qu’elle entra dans le cercle fermé des peintres de la Cour grâce au Portrait en pied de Marie-Antoinette tenant une rose à la main (musée national du Château de Versailles). Ce tableau lui valut l’amitié de la reine ainsi que le titre de portraitiste officielle. Dès lors, toute la haute société se plu à la fréquenter et à se faire portraiturer par elle. Cette nouvelle position à la cour, lui permit de faire les portraits des personnalités les plus distinguées et les plus en vue d’Europe. Elisabeth toucha les plus grands par sa manière de peindre, par sa touche si douce et légère qui rendait ses tableaux captivants. 

Son œuvre appartient au monde féminin, la douceur qui se dégage de ses modèles fit sa réputation, et était son atout incontournable. Elle savait voir la beauté des femmes et savait surtout la représenter, ce Portrait de Mrs Spencer Perceval en témoigne.
Peintre de son temps elle s’exila et voyagea à travers l’Europe au moment de la Révolution. Sa renommée avait franchi les frontières et elle fut accueillie partout avec joie. Elle séjourna ainsi à Florence, Rome, Venise puis en 1791 à Vienne. Sur invitation de l’ambassadeur de Russie elle va à Saint Petersbourg en 1795. Sur son chemin retour pour la France elle s’arrêta à Dresde puis à Berlin. De retour à Paris en 1800,  elle peindra les portraits de la famille de l’empereur. Vigée-Lebrun n’avait pas particulièrement d’affinités avec la France impériale, après quelques années à peindre ces princesses qu’elle jugeait capricieuses, Elisabeth partit pour l’Angleterre. Espérant oublier les chagrins de la Révolution que lui évoquaient Paris, elle s’installa à Londres et y demeura trois ans.

Ce portrait en buste d’une Irlandaise [2], titre que lui donne l’artiste dans la liste qu’elle rédige de ses œuvres, a été réalisé lors du séjour d’Elizabeth en Angleterre. La haute société anglaise lui réserva un accueil chaleureux et sa peinture y trouva un public hospitalier. Mais plus encore, l’artiste française se sentit à l’aise parmi ses compatriotes. « Je retrouvai en Angleterre une grande quantité de compatriotes que je connaissais depuis longtemps … dans une réunion chez lady Parceval, qui recevait beaucoup d’émigrés »[3].
Lady Parceval citée par Elisabeth dans ses Souvenirs est en réalité, notre Irlandaise Mrs Spencer Perceval, née Jane Wilson, fille du Lieutenant General Sir Thomas Spencer Wilson.  Jane épousa Spencer Perceval, fils cadet du Comte d’Egmont, mais son union avec ce jeune avocat sans droit de succession ne fût pas célébrée par ses parents, contrairement au mariage de sa sœur aînée avec le frère de son mari, qui lui, était héritier du Comte d’Egmont. Heureusement, Spencer Perceval se fît vite remarquer en politique et sa carrière connut une accession rapide jusqu’à être élu au poste de Premier Ministre en 1809.

Jane et Spencer Perceval eurent treize enfants  dont douze survécurent jusqu’à l’âge adulte. Lorsque Vigée Lebrun peignit ce pastel en 1804, Jane était enceinte de son onzième enfant et Spencer Perceval était alors encore procureur-général et membre dirigeant du Pitt party, partisan de l’ancien régime Français. Il n’était donc pas étonnant que Jane fasse partie du cercle d’amis d’Elisabeth, un cercle d’amis qu’elle se vantait d’avoir formé selon son propre goût.
Il existe un autre portrait de Mrs Spencer Perceval, où elle est assise. Cette œuvre a été réalisée par le peintre Anglais John Hoppner, et vendue chez Bonhams à Londres en décembre 2012 (voir ill. ci-dessous).

Nous remercions Mr Neil Jeffares de son aide pour la rédaction de cette notice. 


1 E. Vigée-Lebrun, Souvenirs I. Editions Des femmes, 6 rue de Mézières, Paris, 1984, p.24
2  Vigée-Lebrun, Souvenirs II. Editions Des femmes, 6 rue de Mézières, Paris, 1984, p.352
3 idem, p.135


Louise-Elisabeth Vigée also known as Mme Vigée-Lebrun is considered as one of the most celebrated European portraitists of her time. Her love for painting began very early. At the age of six, while still at the convent, her passion manifested itself through little sketches and drawings here and there. In her memoirs she reveals her fascination with drawing: “My notebooks and those of my classmates were filled in the margins with sketches of little faces and profiles; on the walls of our dormitory, I drew little figures and landscapes with charcoal… during my playtime, I traced all sorts of images that came to my mind in the sand". Her father, a pastel artist and a member of the Académie de Saint Luc was her first mentor, when he passed away our young learner was only eleven of age. Prompted by the compliments of her family, Elisabeth pursued her apprenticeship alongside history painters Gabriel-François Doyen and Gabriel Briard. At the Louvre, in the workshop of the latter, she became acquainted with Joseph Vernet and Jean-Baptise Greuze who bestowed upon her priceless advice and counsel.  At the age of fifteen, applying her knowledge and skill she produced her very first masterpiece, a portrait of her mother, Madame Le Sèvre now in a private collection.

In the 1770s, Elisabeth established herself as a well-known painter and quickly became the favourite artist of two influential ladies, Madame de Verdun and Louis-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre. In 1776, she was welcomed amongst the elitist circle of court painters with her Full length portrait of Marie-Antoinette holding a rose (Musée national du château de Versailles). This portrait earned her the title of official portraitist as well as the friendship of the queen. Henceforth, her career blossomed and all of Paris’ high society wished to be acquainted with her and painted by her.  Her new position at court allowed her to paint the portraits of Europe’s most distinguished personalities. Through her delicate and light touch, Elizabeth’s captivating paintings have touched and moved the greatest personalities of her time.

Elisabeth’s world was feminine, thus her reputation was made by the gentleness and softness which she masterly exudes in her paintings. Her talent resided in the way she saw, recognised and portrayed the beauty of her models.

As a royalist and portraitist of Marie-Antoinette, fearing for her life, Elisabeth fled France during the Revolution. Her reputation and fame amongst Europe’s aristocratic clientele earned her invitations in all of Europe where she lived and worked for some years in Florence, Rome and Venice and in Vienna in 1791.  In 1795, she travelled to Saint Petersburg upon invitation from the Russian ambassador, where she was received by the nobility and painted numerous aristocrats. On her way back to France, Elisabeth made a detour through Dresden and Berlin.  Upon returning to Paris in 1800, she painted the portraits of the newly appointed imperial family. As might be expected, Elisabeth was not fond of the new regime and after a couple of years of inharmonious relationships with her new imperial sitters; she decided to leave France for England.  Hoping to distract herself from her mournful memories of the French Revolution she moved to London where she lived for three years. 

This bust portrait of an “Irlandaise” was executed during our painter’s stay in England. Elisabeth was warmly received by London’s high society and nobility who particularly valued her talent. Furthermore, Elisabeth felt at home amongst her closest compatriots. “In England, I found myself surrounded by many of my compatriots, whom I had been familiar with for quite a while… at a gathering held by Lady Parceval who often received émigrés”.  

Lady Parceval, as stated by Elisabeth in her Souvenirs is none other than our Irish sitter Mrs Spencer Perceval, born Jane Wilson, daughter of Lieutenant General Sir Thomas Spencer Wilson.  She married Spencer Perceval, younger son of the Earl of Egmont. Although a match of Jane’s eldest sister with the heir to the Earl of Egmont was celebrated, the marriage of Jane to the younger son, a lawyer with no prospects was not seen as a profitable union. Fortunately, Spencer Perceval’s career in politics knew a rapid rise to power and he became Prime minister in October 1809. 

Jane and Spencer Perceval had thirteen children, of whom twelve survived. In 1804 when this pastel was made, our sitter was pregnant with her 11th child and Spencer Perceval was attorney general as well as a leading politician in the conservative Pitt administration, supporters of the French old regime. Hence it comes as no surprise that Jane was closely acquainted with Elisabeth. Their friendship must have been important to Elisabeth whose sitters were mostly émigrés rather than English.

There is another portrait known of Mrs Spencer Perceval painted in half-length by English painter John Hoppner and sold by Bonhams in London on December 2012 (see ill. below).