Masque mvai, Peuple Iatmul, Moyen Sepik, Papouasie Nouvelle-Guinée

Collection Georges Frédéric Keller (1899-1981), Paris (inv. n° G.F.K. 325), vers 1930
Collection Paolo Morigi, Lugano
Collection Frum, Toronto

Socle de Kichizô Inagaki
"G.F.K. 325" inscrit au dos, à l"'encre blanche

Georges F. Keller, qui posséda ces deux masques (lots n° 33 et 34), débuta sa carrière de marchand d'art moderne à Paris dès les années 1920, dans les galeries Barbazanges-Hodenberg, Pierre Colle, puis Georges Petit (appartenant entre autres aux frères Bernheim et à Etienne Bignou). A son impressionnante collection d'art moderne répond dès cette époque une passion nourrie pour les arts d'Afrique et d'Océanie. En 1931, il est l'expert, avec Charles Ratton et Louis Carré, de la célèbre vente Breton-Eluard et c'est très vraisemblablement à cette époque qu'il fit l'acquisition de ces deux masques, soclés par Kichizô Inagaki avant 1939, année de son retour au Japon.   

Cet ancien masque, sculpté aux outils de pierre, se rattache au corpus des masques mvai illustrant, dans l'association du visage humain et du nez se prolongeant en forme de bec d'oiseau,  « la formidable virtuosité et plasticité avec laquelle les artistes de [cette région] ont retravaillé et réinventé l’image humaine » (Kjellgren, Oceania : Art of the Pacific Islands in the Metropolitan Museum of Art, 2007, p. 98). Dansés par paires fixés à un support conique, les masques mvai évoquent des ancêtres claniques sous la forme de frères et de sœurs.