Lot 28
  • 28

Crochet porte-crânes, Groupe Kerewa, Golfe de Papouasie, Papouasie Nouvelle-Guinée

Estimate
80,000 - 120,000 EUR
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Description

  • Crochet porte-crânes, Groupe Kerewa, Golfe de Papouasie
  • WOOD AND PIGMENT
  • haut. 91,5 cm
  • 36 in

Provenance

Collecté in situ par Thomas Schultze-Westrum, vers 1966
Collection privée, Belge
Lance et Roberta Entwistle, Londres
Collection Frum, Toronto

Exhibited

Artempo. Where Time Becomes Art, Palazzo Fortuny, Venice, 2007

Catalogue Note

A la fin des années 1960, le biologiste allemand Thomas Schultze-Westrum emprunta l'itinéraire des premières expéditions dans le golfe de Papouasie - celles de l'explorateur australien Frank Hurley (milieu des années 1920) puis du journaliste américain John W. Vandercook (1936). Il y collecta de très nombreuses œuvres - dont plusieurs formèrent par la suite le cœur de l'ensemble consacré à cette région dans la collection Jolika de John et Marcia Friede, aujourd'hui au de Young Museum de San Francisco. 

Conçu en deux dimensions, le personnage s'adapte aux contraintes de sa fonction : les bras filiformes parallèles aux "jambes" retournées servant de crochets de suspension. A la modernité d'une anatomie "réinventée" répond la remarquable dynamique des lignes, qui concentre l'attention sur le visage aux yeux ronds cernés par un motif "en larme" caractéristique. S'ajoute la beauté du décor pictural, l'ensemble personnalisant l'être-esprit représenté, rencontré dans un rêve par le sculpteur (Bell in Peltier et Morin, Ombres de la Nouvelle-Guinée. Arts de la grande île d'Océanie dans les collections Barbier-Mueller, 2006, p. 423). 

Placée dans la maison cérémonielle des hommes (dubu daima), l'effigie agiba servait à accrocher des crânes humains - trophées de guerre - suspendus par un lien de roseau. Les crânes étaient aussi parfois déposés devant les agiba, allant par paire - faisant ainsi office de reliquaire. Voir Rubin ("Primitivism" in 20th Century Art, 1984, p. 103), pour un exemplaire comparable dans les collections du Metropolitan Museum of Art. 

 

In the late 1960s, the German biologist Thomas Schultze-Westrum embarked on an expedition which followed the route of the first expeditions to the Gulf of Papua - those of the Australian explorer Frank Hurley (mid 1920s) and the American journalist John W. Vandercook (1936). Schultze-Westrum collected many objects in this area, including several which later formed the core of the group devoted to this area within the Jolika collection of John and Marcia Friede, now in the de Young Museum, San Francisco.

Conceived in two dimensions, the figure is adapted to the constraints of its function, with the spindly arms parallel to the "legs" which were used as suspension hooks. The modern appearance of the "reinvented" anatomy is complimented by the remarkable and dynamic lines, which focus attention on the face, with the round eyes surrounded by a characteristic "teardrop" motif. The beautiful pictorial decoration personifies the spirit represented, which would have appeared to the sculptor in a dream (Bell in Peltier and Morin, Ombres de la Nouvelle-Guinée. Arts de la grande île d'Océanie dans les collections Barbier-Mueller, 2006, p. 423.).

Placed in the ceremonial men's house (dubu daima), agiba effigies were used to suspend  human skulls, which were kept as war trophies. The skulls were sometimes laid before the agiba in pairs, the agiba thus acting as reliquary. See Rubin ("Primitivism" in 20th Century Art, 1984, p. 103) for a comparable example in the collections of the Metropolitan Museum of Art, New York.