Lot 24
  • 24

Crochet anthropomorphe, probablement Sawos, Moyen Sepik, Papouasie Nouvelle-Guinée

Estimate
70,000 - 100,000 EUR
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Description

  • Crochet anthropomorphe, probablement Sawos, Moyen Sepik
  • Wood
  • haut. 102 cm
  • 40 1/8 in

Provenance

Collection Pierre Verité (1900-1993), Paris, avant 1945
Collection Claude Verité, Paris
Collection Marcia et John Friede, New York 
Sotheby's, New York, 15 mai 2009, n° 147
Collection Frum, Toronto

"VERITE 12" inscrit sur une étiquette apposée au dos. 

Exhibited

Paris, galerie Leleu, Magie du décor dans le Pacifique, 1955, n° 27  (très vraisemblablement)

Catalogue Note

Ce superbe crochet anthropomorphe se distingue par l'archaïsme de la sculpture, la marque des outils de pierre animant la surface et la profonde patine sombre, attestant d'un usage et d'une ancienneté remarquables. Il est lié à deux figures majeures de l'histoire de la reconnaissance des arts de Nouvelle-Guinée : Pierre Vérité, à Paris dans les années 1950, et John et Marcia Friede, dont la "Jolika Collection" constitue l'un des joyaux du de Young Museum de San Francisco.

Dès les années 1930, Pierre Vérité fréquente le groupe des Surréalistes et le marchand Pierre Loeb, dont les expositions à la galerie Pigalle traduisaient l'engouement de ces artistes et collectionneurs pour les arts mélanésiens. Sa première exposition, Arts de l'Océanie, organisée en 1951 à la galerie parisienne La Gentilhommière fut aussi la première, en France, à être consacrée exclusivement aux arts océaniens et en particulier à ceux de l'actuelle Papouasie Nouvelle-Guinée (dont plusieurs œuvres acquises de Pierre Loeb). En 1955, la "Collection P.S. Vérité" d'art océanien est exposée à la galerie Leleu (Magie du décor dans le Pacifique, 1955). Sous le numéro 27 du catalogue est listé un "Crochet. Longue figure humaine en bois patine brune. Bas Sepik".  

Traduisant les liens vitaux entre le clan et les ancêtres, entre le visible et l'invisible, les crochets anthropomorphes Samban sont étroitement liés à la maison cérémonielle des hommes, considérée par les Iatmul et les peuples apparentés (dont les Sawos) comme une émanation du monde des ancêtres créateurs (Kaufmann in Peltier et Morin, Ombres de Nouvelle-Guinée. Arts de la grande île d’Océanie dans les collections Barbier-Mueller, 2006, p. 111-112). Suspendue (par le trou ménagé au sommet de la tête) dans la maison cérémonielle, cette sculpture servait à accrocher les offrandes présentées à l'ancêtre clanique. Voir Peltier et Morin, (idem, p. 100, n° 37), pour un masque stylistiquement très apparenté et offrant une qualité de sculpture et d'ancienneté comparables, provenant de l'ancienne collection Arthur Speyer, attribué par Kaufmann à la région Sawos. 

For English version see sothebys.com

This beautiful anthropomorphic hook is distinguished by its archaic character, with marks from stone tools animating the deep and dark patina of the surface, all attesting to its remarkable age and prolonged use.  The  provenance connects two of the most important figures in the recognition of art from Papua New Guinea: Pierre Vérité in Paris in the 1950s, and John and Marcia Friede, whose "Jolika Collection" is the jewel of the de Young Museum in San Francisco.

From the 1930s the collector and dealer Pierre Vérité was close to the French Surrealists and to the dealer Pierre Loeb. Loeb's exhibitions at the galerie Pigalle in this period reflected the enthusiasm these artists and collectors felt for Melanesian art. Vérité’s first exhibition, Arts de l'Océanie, organized in 1951 at the Parisian gallery La Gentilhommière, was the first in France to be devoted solely to Oceanic Art, with a particular emphasis on works from Papua New Guinea, including several objects acquired from Pierre Loeb. In 1955, the “P.S. Vérité Collection" of  Oceanic art was exhibited at the galerie Leleu (Magie du décor dans le Pacifique, 1955).  Object number 27 in the accompanying catalogue is listed as "Hook. Long human figure in wood, brown patina. Lower Sepik."

Reflecting the vital links between the clan and its ancestors, the visible and the invisible, anthropomorphic  Samban hooks are closely associated with the ceremonial men's house, which was considered by the Iatmul and related peoples (including the Sawos) to be a physical articulation of the world of creator-ancestors (Ombres de Nouvelle-Guinée. Arts de la grande île d’Océanie dans les collections Barbier-Mueller, 2006, p. 111-112). Suspended by the hole at the top of the head in the ceremonial house, this hook was used to hang the offerings presented to the ancestor of the clan. See Peltier and Morin (ibid., p. 100, No. 37), for a stylistically related mask of similar age and sculptural quality, formerly in the collection of Arthur Speyer, and attributed to the Sawos by the scholar Christian Kaufmann.