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Alain-Fournier (pseudonyme de Henri Alban Fournier)
Estimate
20,000 - 30,000 EUR
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Description
- Alain-Fournier (pseudonyme de Henri Alban Fournier)
- LE GRAND MEAULNES. Paris, Émile-Paul Frères, 1913. In-12, broché, en partie non coupé, emboîtage de maroquin rouge, dos à nerfs, doublure de daim clair, étui (J. P. Miguet).
- paper
Édition originale.
UN DES 20 EXEMPLAIRES SUR HOLLANDE, celui-ci spécialement tiré pour l’auteur (n° 7).
PRÉCIEUX EXEMPLAIRE OFFERT À Mme SIMONE, portant cet envoi : "Exemplaire pour Madame Casimir-Périer. Henri Alain-Fournier ".
JOINT : une belle LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE d’Albanie Fournier à Madame Simone, 3 pages in-8 sur papier de deuil, datée du 24 novembre 1917, écrite alors qu’elle vient d’apprendre le remariage de sa correspondante : … Est ce possible que tout ce passé de bonheur où j’ai vu rayonner mon enfant soit d’un seul coup détruit ? Estce possible ? Tant que vous me restiez je croyais, malgré nous, qu’il pouvait se reformer ; maintenant que me resteratil ? Je suis déchirée. Simone, vous ne savez pas ce que vous êtes, ce que vous représentez pour moi, ni combien je vous aime. C’est mon Henri qui s’est incarné en vous ; en vous aimant, c’est lui que j’aime.
Mais pourquoi vous remarier, ma Simone, pourquoi aliéner votre liberté ? Vous êtes si indépendante, si bien ainsi !… Et s’il revient jamais ? Ah ! c’est tellement atroce, qu’il ne faut pas y penser !… Combien vous avez dû souffrir, chère Simone, pour prendre une semblable décision. J’espère encore que ce n’est qu’un mensonge du journal « Le Sourire »… Mais quoique vous fassiez, je vous aimerai toujours, je sens qu’il m’est impossible de me détacher de vous…
L’actrice Pauline Benda, dite Mme Simone (1877-1985), eut en 1913-1914 une liaison passionnée avec Alain-Fournier, comme en témoigne leur Correspondance croisée (Fayard, 1992), où celui-ci l’informait de la genèse du Grand Meaulnes. Elle avait épousé en secondes noces l’homme politique Claude Casimir-Périer, dont AlainFournier devint en 1912 le secrétaire particulier, et menait une vie mondaine et intellectuelle très intense, recevant dans leur château de Trie des écrivains comme Péguy ou le jeune Cocteau.
L’apparente sécheresse de l’envoi porté par Alain-Fournier sur cet exemplaire s’explique par le strict respect des convenances mondaines de l’époque s’agissant d’une femme mariée. De son côté, Mme Simone attendra 1957 pour révéler, dans son autobiographie Sous de nouveaux soleils, sa liaison avec l’auteur du Grand Meaulnes.
UN DES 20 EXEMPLAIRES SUR HOLLANDE, celui-ci spécialement tiré pour l’auteur (n° 7).
PRÉCIEUX EXEMPLAIRE OFFERT À Mme SIMONE, portant cet envoi : "Exemplaire pour Madame Casimir-Périer. Henri Alain-Fournier ".
JOINT : une belle LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE d’Albanie Fournier à Madame Simone, 3 pages in-8 sur papier de deuil, datée du 24 novembre 1917, écrite alors qu’elle vient d’apprendre le remariage de sa correspondante : … Est ce possible que tout ce passé de bonheur où j’ai vu rayonner mon enfant soit d’un seul coup détruit ? Estce possible ? Tant que vous me restiez je croyais, malgré nous, qu’il pouvait se reformer ; maintenant que me resteratil ? Je suis déchirée. Simone, vous ne savez pas ce que vous êtes, ce que vous représentez pour moi, ni combien je vous aime. C’est mon Henri qui s’est incarné en vous ; en vous aimant, c’est lui que j’aime.
Mais pourquoi vous remarier, ma Simone, pourquoi aliéner votre liberté ? Vous êtes si indépendante, si bien ainsi !… Et s’il revient jamais ? Ah ! c’est tellement atroce, qu’il ne faut pas y penser !… Combien vous avez dû souffrir, chère Simone, pour prendre une semblable décision. J’espère encore que ce n’est qu’un mensonge du journal « Le Sourire »… Mais quoique vous fassiez, je vous aimerai toujours, je sens qu’il m’est impossible de me détacher de vous…
L’actrice Pauline Benda, dite Mme Simone (1877-1985), eut en 1913-1914 une liaison passionnée avec Alain-Fournier, comme en témoigne leur Correspondance croisée (Fayard, 1992), où celui-ci l’informait de la genèse du Grand Meaulnes. Elle avait épousé en secondes noces l’homme politique Claude Casimir-Périer, dont AlainFournier devint en 1912 le secrétaire particulier, et menait une vie mondaine et intellectuelle très intense, recevant dans leur château de Trie des écrivains comme Péguy ou le jeune Cocteau.
L’apparente sécheresse de l’envoi porté par Alain-Fournier sur cet exemplaire s’explique par le strict respect des convenances mondaines de l’époque s’agissant d’une femme mariée. De son côté, Mme Simone attendra 1957 pour révéler, dans son autobiographie Sous de nouveaux soleils, sa liaison avec l’auteur du Grand Meaulnes.