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René Magritte
Description
- René Magritte
- L'Age du plaisir
- signé Magritte (en haut à droite) ; signé Magritte, titré L'age du plaisir, numéroté 25 P et daté 1946 (au dos)
- huile sur toile
- 80.5 x 60.5 cm ; 31 3/4 x 23 7/8 in.
Provenance
Vente : Sotheby's, Londres, 31 mars 1987, lot 63
Exhibited
Vervier, Société Royale des Beaux-Arts, Magritte, 1947, no. 33
Anvers, Salle Artes, Le Nu dans l'Art Belge Contemporain, 1947, no. 18
Bruxelles, Galerie Isy Brachot, Exposition Magritte, 1968, no. 72
Londres, Hayward Gallery, Dada and Surrealism Reviewed, 1978, no. 16.14
Bruxelles, Palais des Beaux-Arts & Paris, Musée National d'Art Moderne, Rétrospective Magritte, 1978-79, no. 135
Londres, Hayward Gallery, Magritte, 1992-93, no. 90
Literature
Condition
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Catalogue Note
L’Âge du Plaisir est peint par Magritte alors qu’il est à l’apogée de cette période dite "impressionniste" et réunit toutes les caractéristiques des œuvres de cette période. Les tonalités mordorées et chatoyantes, de même que la touche soyeuse utilisée pour dépeindre le corps féminin ne sont pas sans évoquer l’art de Renoir, même si le surréalisme reste ici présent avec la représentation d'une grotte mystérieuse et d'un paysage nimbé d'une lumière mystique. Tout en utilisant de nouveaux moyens plastiques, L’Âge du Plaisir reste en outre fidèle au symbolisme qui définissait les anciennes œuvres de Magritte, le thème familier de la princesse de conte de fée étant ici revisité ainsi qu'en atteste la présence du crapaud se raccrochant aux cheveux de la fille et d'un bilboquet aux dimensions exagérées, embrassé par la jeune fille. Sarah Whitfield explique en ces termes la présence de ce bilboquet : "Même si Magritte, comme les autres membres du groupe surréaliste de Bruxelles, ne partagea jamais le même enthousiasme que ses compatriotes français pour l’art tribal, ni pour les interprétations freudiennes, il représentait parfois ce bilboquet auquel il donnait une importance fétichiste et une signification phallique flagrante. Ici… ce bilboquet en bois prend le rôle d’un partenaire sexuel silencieux et immobile" (Sarah Whitfield, Magritte (catalogue d’exposition), 1992-1993).
Quant à la présence du crapaud, allusion au thème du prince charmant cher aux frères Grimm, qui apparaît également dans Le Brasier de 1945, elle prend ici une dimension presque grotesque tant sa présence dans les cheveux de la jeune fille est déroutante. Cette combinaison de beauté, d'érotisme et de grotesque pourrait avoir été suggérée à Magritte par une carte postale montrant une jeune femme, similaire à celle de notre œuvre, embrassant la statue d’un satyre. Il semblerait en effet que l’artiste ait été intrigué par l’improbable combinaison de ces deux figures. C'est sur cette réunion d'éléments contradictoires que Magritte revient dans son texte Titre de 1946, dans lequel il commente le titre d’un certain nombre de ses œuvres, et notamment L’Âge du Plaisir à propos duquel il écrit : "un plaisir plus vif survient lorsque les objets les plus contradictoires (le crapaud, le bilboquet, la femme, la grotte, le paysage) participent ) son exaltation" (cité dans David Sylvester (ed.), op. cit., p. 371).