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Germaine Richier
Description
- Germaine Richier
- La Mante - Grande
- signé, numéroté HC2 et porte la marque du fondeur Susse
- bronze à patine brune
- 165 x 50 x 73 cm (avec la base); 64 15/16 x 19 11/16 x 28 3/4 in. (including base)
- Exécutée en 1946, cette oeuvre est le numéro HC2 d'une édition de 11 exemplaires.
Provenance
Transmis par descendance au propriétaire actuel
Exhibited
Amsterdam, Stedelijk Museum, 13 Beeldhouwers uit Parijs, 26 novembre 1948 - 1er février 1949 ; catalogue, no.173, illustré (autre exemplaire)
Sao Paulo, Musée d’Art Moderne, Ie Biennale ; catalogue, no.148 (autre exemplaire)
Anvers, Middelheim park, IIe Biennale di scultura, 30 juin - 30 septembre 1953; catalogue, no.83, illustré (autre exemplaire)
Chicago, The Allan Frumkin Gallery, The Sculpture of Germaine Richier, 1954; catalogue, no.2 (autre exemplaire)
Anvers, Middelheim park, IIIe Biennale voor Beeldhouwkunst, 11 juin - 2 octobre 1955; catalogue, no.192 (autre exemplaire)
Paris, Musée National d’Art Moderne, Germaine Richier, 10 octobre - 9 décembre 1956; catalogue, no.5 (autre exemplaire)
Anvers, Middelheim park, IVe Biennale voor Beeldhouwkunst, 25 mai - 15 septembre 1957; catalogue, no.355 (autre exemplaire)
New York, Martha Jackson Gallery, The Sculptures of Germaine Richier, 27 novembre - 27 décembre 1957; catalogue, no.24 (autre exemplaire)
Minneapolis, Walker Art Center, Sculpture by Germaine Richier, 28 septembre - 9 novembre 1958; catalogue, no.2 (autre exemplaire)
Anvers, Middelheim park, VIe Biennale voor Beeldhouwkunst, 15 juillet - 15 octobre 1961; catalogue, no.197 (autre exemplaire)
Anvers, Middelheim park, VIIe Biennale voor Beeldhouwkunst, 8 juin - 30 septembre 1963; catalogue, illustré (autre exemplaire)
Zurich, Kunsthaus, Germaine Richier, 12 juin - 21 juillet 1963; catalogue, no.30 (autre exemplaire)
Arles, Musée Réattu, Germaine Richier, 7 juillet - 30 septembre 1964 ; catalogue, no.12 (autre exemplaire)
Anvers, Middelheim park, Xe Biennale voor Beeldhouwkunst, 15 juin - 5 octobre 1969 (autre exemplaire)
Saint-Etienne, Musée d’Art Moderne, L’art en Europe, les années décisives : 1945-1953, 10 décembre 1987 - 28 février 1988 (autre exemplaire)
Humlebaek, Louisiana Museum of Modern Art, Germaine Richier, 13 août - 25 septembre 1988; catalogue, p.20-32 et no.6, illustré (autre exemplaire)
Duisburg, Duisburger Lehmbruck Museum, Europäische Plastik des Informel, novembre 1995 (autre exemplaire)
Berlin, Akademie der Künste, Germaine Richier, 7 septembre - 2 novembre 1997; catalogue, p. 20-31, p.46-57 et no.27, illustré (autre exemplaire)
Mannheim, Kunsthalle Mannheim, Menschenbilder - Figur im Zeiten der Abstraktion (1945-1955), 18 octobre 1998 - 31 janvier 1999; catalogue, illustré (autre exemplaire)
Arles, Musée Réattu et Musée Camarguais, Dards d’art - Mouches, moustiques…Modernité, 9 juillet - 10 octobre 1999; catalogue, no.16, illustré (autre exemplaire)
Baden-Baden, Staatliche Kunsthalle, Big nothing - Höhere Wesen, der Blinde Fleck und das Erhabene in der Zeitgenössischen Kunst, 27 janvier - 18 mars 2001; catalogue, illustré (autre exemplaire)
Lisbonne, Fundaçao Arpad Szenes - Vieira da Silva, Contemporaneos de Arpad Szenes e Vieira da Silva na Colecçao Berardo, 6 mars - 16 juin 2002; catalogue, illustré (autre exemplaire)
Venise, Peggy Guggenheim Collection, Richier, 28 octobre 2006 - 5 février 2007; catalogue, p.72-73, illustré (autre exemplaire)
Roubaix, Musée d’Art et d’Industrie André Diligent, La galerie Dujardin, 1905-1980 - L’art au XXe siècle à Roubaix, 1e Juillet - 4 septembre 2011; catalogue, no.146, illustré (autre exemplaire)
Londres, Royal Academy of Arts, Bronze, 15 septembre - 9 décembre 2012 ; catalogue, no.148, illustré (autre exemplaire)
Paris, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, L’art en guerre, 12 octobre 2012 - 17 février 2013 (autre exemplaire)
Berne, Kunstmuseum, Germaine Richier, 29 novembre 2013 - 6 avril 2014 ; catalogue, p.138-139, illustré (autre exemplaire)
Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts, Giacometti, Marini, Richier, 31 janvier - 27 avril 2014 ; catalogue, p.41, illustré (autre exemplaire)
Literature
Jean Bouret, Germaine Richier, Arts, Paris, 29 octobre 1948
Georges Limbour, La peinture : « Forêts en bronze », Actions, Paris, 24 - 30 novembre 1948, no.217, illustré (autre exemplaire)
René de Solier, Les arts : Germaine Richier, Les Cahiers de la Pléiade, Paris, printemps 1950, p.58-59
Pierre Francastel, "La nouvelle sculpture, Richier Germaine", in Les sculpteurs célèbres, Paris, 1954, p.316-320 et 399
Denys Chevalier, Un grand sculpteur : Germaine Richier, Prestige français et Mondanités, Paris, septembre 1956, no.19, p.60-65, illustré (autre exemplaire)
Bernard Milleret, Envoûtement de Germaine Richier, Les Nouvelles littéraires, Paris, 11 octobre 1956
André Chastel, Germaine Richier : la puissance et le malaise, Le Monde, Paris, 13 octobre 1956
André Warnod, Germaine Richier présente un monde inquiétant et pathétique, Le Figaro, Paris, 15 octobre 1956
Claude Roger-Marx, De Barye, le dompteur, aux hommes-insectes de Germaine Richier, Le Figaro littéraire, Paris, 20 octobre 1956
Denys Chevalier, Dans son atelier, vaste forêt de plâtres et de bronzes. Germaine Richier, chef d’école, sculpte les grands mythes sylvestres, Femme, Paris, octobre - novembre 1956, p.81-83
Barbara Butler, Paris, Arts, New York, décembre 1956, no.31, p.14-16
Michel Conil-Lacoste, Germaine Richier ou la confusion des règnes, Cahiers du sud, Marseille, février 1957, p.307-311
René Barotte, Germaine Richier… a mêlé la réalité à l’imaginaire, Paris-Presse L’Intransigeant, Paris, 4 août 1959, p.6
Claude Roger-Marx, Cette héritière inspirée des grands maîtres : Germaine Richier, Le Figaro littéraire, Paris, 8 août 1959
André Pieyre de Mandiargues, « Germaine Richier », in Germaine Richier, Bruxelles, 1959, p.3-8
Jean Cassou, Richier, Sculpteurs Modernes, Paris, 1961
Hugo Debrunner, Bedrohung und Verwandlung des Schönen : Germaine Richier im Kunsthaus, Zürichsee Zeitung, Zurich, 22 juin 1963, no.144
Brassai, « Germaine Richier », in Les Artistes de ma vie, Paris, 1982, p.194-197
Ionel Jianou, Gérard Xurigura et Aube Lardera, « Richier Germaine », in La sculpture moderne, Paris, 1982, p.178
Jean-Luc Daval, « Giacometti, Marini, Richier », in L’Art en Europe, les années décisives : 1945-1953, Genève, 1987, p.91-94
Iain Gale, Germaine Richier’s sculptures were half-insect, half-human. Iain Gale visits the studio of an outsider in post-war Paris, The Independant, Londres, 8 juin 1993
Françoise Guiter, « Biographie », in Germaine Richier, rétrospective, Saint-Paul, Fondation Maeght, 5 avril - 30 septembre 1996, p.19-21, 32-33, 74-75 et 108-109
Annick Benoist, Germaine Richier, un festin de la femme-araignée à la Fondation Maeght, Agence France Presse Mondiales, Paris, 7 avril 1996
Bernard Heitz, Rétrospective Germaine Richier : « le chaos debout », Télérama, Paris, 8 - 14 mai 1996, p.92-94
Arnaud Spire, Germaine Richier ou la stratégie de la mante religieuse, L’Humanité, Saint-Denis, 9 mai 1996, p.20, illustré (autre exemplaire)
Itzhak Goldberg, Les bêtes humaines de Germaine Richier, Beaux-arts magazine, Paris, mai 1996, p.64-68
Alain Dreyfus, Germaine Richier, des spectres familiers, Libération, Paris, 18 juin 1996, p.37, illustré (autre exemplaire)
Philippe Piguet, Germaine Richier, Art Press, Paris, juin 1996, p.60-61
Harry Bellet, Germaine Richier, Atelier International, Tokyo, juillet 1996, no.828, p.15-25
Condition
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Catalogue Note
La grande version de la Mante est conçue en 1946 date d’une période de création particulièrement riche. A cette époque, Richier vient de rentrer à Paris après l’exil de guerre en Suisse. Elle a commencé à travailler à des « êtres hybrides ». A mesure qu’ils grandissent et se multiplient, se dresse, dans l’œuvre de Richier, un peuple qui transite entre l’humanité, la nature et la mythologie ; La Mante est l’exemple même de ces êtres aux morphologies métamorphiques qui caractérisent à eux seuls l’œuvre de Richier et placent l’artiste au premier rang des grands inventeurs de formes de l’art au XXème siècle. Ce qui est admirable chez Richier en général, dans La Mante – Grande en particulier, c’est la manière unique qu’a l’artiste de s’abstraire de ses modèles, autrement dit de la réalité – pour donner vie à l’incomparable. Car dans l’atelier où Richier conserve toujours quelques objets trouvés et offerts, elle travaille d’après nature. La Mante, c’est le petit insecte que Richier avait demandé à son frère de lui envoyer ; il lui rappelait son attachement à la terre et les jeux des enfants du Midi (où Richier grandit et revint toujours) qui s’amusent, du bout des doigts, à faire ployer les membres des mantes capturées. La Mante c’est aussi, le modèle qui vient poser avenue de Châtillon : à la chute du cou qui soutient la petite tête pointue de la bête, ce sont ses minces clavicules qui se dessinent, ce sont ses seins, son ventre, ses hanches. Mais ce qui relève de la démiurgie créatrice, c’est le passage indéfinissable des membres de l’insecte au corps de la femme. Et la manière dont cette transition perdure et dont elle fait corps. La Mante – Grande est un être particulièrement achevé, parfait dans ses formes tendues et nerveuses venues des entrailles d’une nature imaginaire. Dans la forêt de bronze, La Mante - Grande est aussi d’une indépendance aristocratique, comparable à ces prophétesses antiques en qui la mante trouve étymologiquement ses racines.
When presented together, as they should have been in the 1956 exhibition of the Musée national d’Art moderne, La Mante-Grande and Don Quixote reveal all the force and originality of Germaine Richier’s art. These two large format bronze works are the invention of a world in limbo, of a restive and sovereign beauty.
The large version of La Mante was conceived of in 1946 a period particularly rich in creation. Richier had just returned to Paris after her exile in Switzerland during the war. She began working on “hybrid beings”. As they grew and multiplied, a people of shifting creatures between humanity, nature and mythology arose in Richier’s work. La Mante is the very example of these beings of metamorphic morphology that characterize alone Richier’s work and place the artist among the leading inventors of 20th century art forms. What is admirable both in Richier’s work in general, and in La Mante – Grande in particular, is the unique way in which the artist places herself at a distance from the model, in other words from reality – in order to give life to the incomparable. In the studio where Richier always kept a few found or given objects, she worked from nature. La Mante is the small insect that Richier asked her brother to send her; it recalled her attachment to the earth and to the children’s games in the South of France (where Richier grew up and still returns to) of pulling the wings off captured mantis in play. La Mante is also the model who came to pose at Avenue de Châtillon: the curving neck that holds the creature’s small, pointed head, the slim, sketched clavicles, her breasts, her stomach, her hips. The creative demiurge lies in the imperceptible transition from insect members to a woman’s body. And the way in which this shift endures and blends. La Mante - Grande is a particularly accomplished work, perfect with its taught and edgy forms, arising from the entrails of an imaginary nature. In the bronze forest, La Mante – Grande is also of aristocratic independence, comparable to those antique prophetesses in which the mantis finds its etymological roots.
Germaine Richier dans son atelier, Paris, 1950-1951 © D.R.