PF1303

/

Lot 92
  • 92

Unruh, Fritz von

Estimate
15,000 - 20,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Unruh, Fritz von
  • Correspondance à Minka et Karl Hans Strauss. Vers 1924- vers 1936.
54 lettres autographes, 7 poèmes autographes, 15 cartes postales autographes, tous signés et 7 photographies originales, dont 6 sont signées et 3 avec notes autographes, soit environ 100 pages à l'encre et à la mine de plomb sur différents papiers de différents formats.

Catalogue Note

Poète, dramaturge et romancier expressionniste allemand, Fritz von Unruh, fils d'un général prussien, commence sa carrière dans l'armée prussienne. Il en démissione très vite pour protester contre l'interdiction de sa pièce Offiziere en 1911, mises en scène par Max Reinhardt. Mobilisé en 1914, il racontera les atrocités de la guerre dans son ouvrage Opfergang, 1916, décrivant la bataille de Verdun, qui est le pendant allemand de l'ouvrage de Barbusse, Le Feu. D'autres oeuvres suivront et en feront un défenseur acharné des idées pacifistes. Il publiera une trilogie expressionniste sur son expérience de la guerre : Ein Geschlecht, Platz et Dietrich.

Ses lettres à Minka von Schey, de 20 ans sa cadette, mais dont il partage les mêmes cercles littéraires sont, dans un premier temps, galantes et courtoises. Il la surnomme "son cher trèfle", lui envoie des poèmes courtois aux vers enlevés : 'Ton œil réveille les fleurs du bouton / Les abeilles vétues du sommeil hibernal / Dès que tu parles, le rossignol se tait / Et il y a un sentiment qui se réveille – est-ce l’amour ?".
Mais son amour ne semble pas partagé. Si il la remercie pour les lettres qu'elle lui envoie ou les fleurs que Minka lui offre pour Noël, une absence de réponse ou un silence trop long l'inquiètent. Il est pressent.
Lili, la mère de Minka, décède au cours de l'année 1925. Le choc est difficilement surmontable. Unruh s'attriste cette disparition et tente de la réconforter dans ce moment de douleur.
Les lettres sont toujours galantes, parfois enflammées mais l'annonce du mariage de Minka avec Karl-Hans Strauss en 1932, brisent les espoirs d'Unruh. Les poèmes qu'il lui envoie sont empreints de tristesse : "Les nuages restent / Doux dans le coucher de soleil / Je veux rester seul / Seul jusqu’à la mort / (...) / Si la lande finit de fleurir / Mon espoir meurt. / Vous mettrez sur ma tombe un bouquet de bruyère (...)".

A l'arrivée au pouvoir des nazis, les idées pacifistes qui transparaissent dans ses oeuvres le font exclure de l'Académie littéraire. Il émigre à Paris d'où il poursuit, plus épisodiquement, la correspondance avec son "petit trèfle". La Seconde Guerre mondiale y mettra un terme définitif.

Emouvant ensemble de lettres galantes du poète Fritz von Unruh à la jeune et fraiche Minka von Schey.