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Proust, Marcel
Description
- Proust, Marcel
- Lettre autographe signée à Reynaldo Hahn. Mardi 8h du matin [23 mai 1911].
Literature
Catalogue Note
Après avoir évoqué la mort de la nièce de Reynaldo, Mme Falk, née Léni Seligman, morte à Hambourg le 22 mai 1911, et du petit frère de celle-ci Edouard Seligman, décédé en 1907. "(…) Cher Buncht, mêlé sans interruption à toute ma vie (je vous avais écrit plusieurs lettres hier)".
Il fait alors l’éloge de d’Annunzio : "Tout ce qu’il y a d’étranger chez d’Annunzio s’est réfugié dans l’accent de Me Rubinstein. Mais pour le style, comment croire que c’est un étranger. Combien de français écrivent avec tant de précision. Comme je finis toujours par venir à vos opinions j’ai trouvé les jambes de Me Rubinstein (qui ressemble moitié à Cloménil [il s’agit de Léonie de Clomesnil courtisane célèbre qui vécut avec René de Maupeou], moitié à Maurice de Rothschild) sublimes. Cela a été pour moi, tout. Mais j’ai trouvé la pièce bien ennuyeuse malgré des moments, et la musique agréable mais bien mince, bien insuffisante, bien écrasée par le sujet, la réclame et l’orchestre bien immense pour ces quelques pets (…). Bonsjours cher Genstil. Buncht (…)".
La représentation à laquelle Proust fait allusion est la répétition générale du Martyre de saint Sébastien, mystère en cinq actes de Gabriel d’Annunzio, mis en musique par Claude Debussy, avec les décors et les costumes de Léon Bakst dans une mise en scène d’Armand Bour, avec une chorégraphie de Fokine. La pièce connut onze représentations ; celle à laquelle Proust fait allusion eut lieu au Châtelet le 21 mai 1911. Ida Rubinstein y tenait le rôle du saint.
En 1894, Proust rencontre chez son amie Madeleine Lemaire le musicien Reynaldo Hahn qui lui inspirera les plus doux sentiments.