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Gounod, Charles
Estimate
6,000 - 8,000 EUR
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Description
- Gounod, Charles
- Lettre autographe signée adressée à Jean-Dominique Ingres. Vienne, 17 août 1842.
3 pages et 1/2 in-8 (127 x 214 mm) sur un double feuillet, adresse au verso de la seconde page, trace de cachet. Pli central fendu, avec petites bandes de papier collant.
Condition
Pli central fendu, avec petites bandes de papier collant.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."
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Catalogue Note
Au lendemain d’un pèlerinage sur la tombe de l’immortel musicien à Vienne, Gounod confie à celui qu’il sait partager ses sentiments, toute la joie ressentie : "Je ne sais quelle impérieuse influence l’idée de Beethoven a toujours exercé sur moi, mais je ne puis m’y soustraire ; il me tient, et je l’aime comme on aime le Soleil : or, on n’a qu’une manière d’aimer son Soleil, parce que l’on en a qu’un. Oui je crois toujours que Beethoven est l’Astre le plus beau le plus splendide que le firmament musical ait encore vu luire. (…) Quoique l’état actuel de la musique à Vienne souffre aussi de la gangrène de l’Italie, cependant le nom de Beethoven s’y prononce encore avec solennité qui vous va droit au cœur et on se sent tout ému et une bonne grosse envie de pleurer comme un enfant en voyant que le souvenir au moins conserve l’empreinte de cette majesté que la marche momentanée de l’Art a malheureusement désavouée". Gounod recueille avec ferveur le moindre souvenir de qui a pu croiser Beethoven, contemple, exalté, un arbre où le musicien aurait pu s’appuyer, et raconte en détail sa visite au cimetière, sa découverte de la pierre tombale, celle de Schubert, toute proche et encore plus simple que celle de Beethoven : "Moi pauvre aspirant en fait de gloire, j’ai aussi cueilli un souvenir de Schubert : mais c’est pour moi : je ne vous envoie, cher Monsieur Ingres, qu’un brin d’herbe pris à Beethoven. (…) J’ai donc pu malgré ma profonde et unique vénération pour l’Empereur de toute la musique, m’incliner aussi avec respect devant le Roi de la Ballade et des chansons : c’est une petite province, mais il en était le n°I, et jusqu’à présent il conserve cette suprématie (...)".
A cette lettre est joint un papier deuil plié contenant une feuille séchée et portant la mention manuscrite d'une main inconnue : "Feuille cueillie sur le tombeau de Beethoven par Ch. Gounod".
A cette lettre est joint un papier deuil plié contenant une feuille séchée et portant la mention manuscrite d'une main inconnue : "Feuille cueillie sur le tombeau de Beethoven par Ch. Gounod".
C’est lors de son séjour à la Villa Médicis en 1840 que Gounod avait rencontré Ingres, alors directeur de l’Académie de France à Rome. Une véritable amitié naquit entre ces deux hommes qui partageaient la même passion pour la musique le du dessin. Gounod, dans ses Mémoires d’un artiste, évoque les longues soirées passées dans le bureau de son directeur: "Je l'ai beaucoup aimé, et je n'oublierai jamais qu'il a laissé tomber devant moi quelques-uns de ces mots lumineux qui suffisent à éclairer la vie d'un artiste quand il a le bonheur de les comprendre".
Ingres fit le portrait de son ami Charles Gounod ainsi que celui de sa femme.