Escrime

manuscrit sur papier de 589 pages in-8 oblong (110 x 166 mm). Divers filigranes dont l'un de F. Sauvage. Poitou 1743 (p. 55 ou p. 89)]. Texte à l'encre brune, par plusieurs mains. Le texte débute page 1 par une dédicace Au Roy.
illustration : 44 dessins montés tracés à l'encre et rehaussés de sanguine, 6 gravures sur cuivre, et 24 dessins supplémentaires tracés à l'encre noire sur feuillets libres, numérotation discontinue.
reliure de l'époque. Basane fauve, dos à 4 nerfs orné de fleurons losangés, écoinçons et étoiles, titre doré. Reliure frottée, accidents aux coiffes.

Gelli, pp. 413-416. -- Thimm, 222. --  Letainturier-Fradin, G., Les Joueurs d'épée à travers les siècles, pp. 294-318 et pp. 399-431.

Reliure frottée, accidents aux coiffes.
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Ce travail fut entrepris dans l'idée de compléter de manière exhaustive la première édition de ce classique de l'escrime, parue en 1676, ce que confirme une comparaison entre le manuscrit et l'imprimé de la réédition de 1750 conservé à la BnF (ID 77-4, Dept. des Estampes). Pourtant, cet épais volume manuscrit fort de 589 pages, illustré et accompagné de 74 dessins et gravures n'a, à première vue, que peu à voir avec la réédition en 1750, lequel est un petit ouvrage composé d'un titre-frontispice, d'un feuillet d'avertissement, et de 40 gravures sur cuivre accompagnées de quelques feuillets de texte gravés explicatifs, paru sous le titre De l'exercice des armes. Si les deux versions, manuscrite et imprimée, débutent de manière identique, et la numérotation des gravures suit celle des dessins, la version très riche du manuscrit diverge rapidement de l'imprimé : les 3 chapitres consacrés à la garde seront réduits à un seul par l'éditeur ; de nombreuses passes décrites et illustrées dans le manuscrit ont été négligées dans l'imprimé ; les thèmes abordés dans l'imprimé se réduisent à la garde, la révérence, l'engagement, les passes les plus connues de seconde, tierce et quarte, et le saissement d'épée. Enfin, les illustrations ont été limitées à 40.

au total, 74 illustrations dont 68 dessins à la plume ont été réalisés et sont clairement destinés à l'impression. Pour chaque gravure de l'imprimé, on trouve dans le manuscrit le dessin à la plume réhaussé à la sanguine, puis une version plus élaborée, avec filet double gras et maigre et légende destinée à la gravure, sur feuillet volant.  Quelques dessins montés portent des restes de légendes, reprises dans l'imprimé. Les passes se déclinent au travers de plusieurs dessins dont les variations sont parfois minimes et ne seront pas conservées dans l'imprimé. Les figures gravées de l'imprimé furent cependant encore revues : toutes, hormis 5, montrent les épéistes portant chapeau. Parmi les 5 mettant en scène des épéistes à tête découverte, 2 portent une adresse : A Paris, chez N. Bonnart rue St Jacques à l'aigle. Les 6 gravures reliées dans le manuscrit sont toutes des états tête nue.

Le manuscrit, anonyme, fut composé par un maître d'armes ayant été page dans les écuries du Roi, à qui il est dédié : "Sire, J'espere que votre Majesté voudra bien recevoir favorablement le petit ouvrage que j'ay l'honneur de luy presenter, qui est un abrégé de la connoissance des armes ou j'ay commencé à m'instruire des ma plus tendre jeunesse sous les leçons des plus habilles maîtres de l'Europe, pendant que j'ay eu l'honneur d'être page de votre grande écurie" (p. 7-8).