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Loménie de Brienne, Etienne-Charles de -- François-Xavier Laire
Estimate
4,000 - 6,000 EUR
bidding is closed
Description
- Loménie de Brienne, Etienne-Charles de -- François-Xavier Laire
- Index librorum ab inventa typographia ad annum 1500. Sens, Veuve et fils Pierre Hardouin Tarbé, 1791.
2 volumes in-8 (192 x 124 mm), exemplaire sur papier très légèrement bleuté, les résultats et les noms des acquéreurs à l'encre rouge.
reliure de l'époque. Maroquin vert, filet double en encadrement, dos lisse orné de filets doubles soulignant les nerfs absents et un losange au filet dans les "entrenerfs", tranches dorées. Quelques taches sur les plats, dos légèrement passé, mouillures pâles, f. Tij du t. I restauré sans perte de texte.
reliure de l'époque. Maroquin vert, filet double en encadrement, dos lisse orné de filets doubles soulignant les nerfs absents et un losange au filet dans les "entrenerfs", tranches dorées. Quelques taches sur les plats, dos légèrement passé, mouillures pâles, f. Tij du t. I restauré sans perte de texte.
Provenance
Maurice Escoffier (ex-libris "M.E. / Cum consommaverit homo, tunc incipiet").
Literature
Annie Charon, Un amateur russe à la vente Loménie de Brienne (1790-1792) : Doubrovski. Moscou, 2006.
Catalogue Note
Ce catalogue fut rédigé par l'incunabuliste François-Xavier Laire (1738-1801), frère minime qui, aidé d'une équipe de secrétaires, seconda inlassablement Loménie de Brienne dès 1786, visitant parfois avec Loménie lui-même cabinets et maisons religieuses, achetant, échangeant avec la Bibliothèque royale et cataloguant.
Loménie de Brienne (1727-1794), archevêque de Sens, cardinal, puis évêque constitutionnel d'Auxerre en 1790, avait été l'un des grands administrateurs de la France de Louis XVI. Selon Annie Charon, "il avait la passion des livres et des moyens exceptionnels". Il fit rédiger le catalogue des incunables, le joyau de sa bibliothèque, par Laire dès 1787. En 1790, des soucis financiers l'obligent à se défaire de sa collection. Il se réserve six mois pour vendre la collection en bloc (Lord Spencer, Mac Carthy se présentent), puis faute d'acquéreur accepte que les ouvrages soient vendus à la pièce.Le catalogue de Laire est publié à Sens, où se trouve la collection, et tiré à 500 exemplaires. La vente débute le 12 mars 1792 et se termine le 21 avril.
Le catalogue comprend 1332 incunables, auxquels s'ajoutent 56 manuscrits, décrits au volume II.
Précieux exemplaire annoté, donnant prix et noms des acquéreurs. On relève les grands noms de la bibliophilie des Lumières : B[ibliothèque] du R[oi] acheta pour une somme énorme 557 lots d'incunables, le bibliophile russe Donbrowski (seul acheteur russe), le libraire anglais Payne achetait sur commission pour les acheteurs anglais (il s'agit soit de Thomas, ou de son fils), les libraires français De Bure, Chardin, Mérigot, Bleuet, Tillard, mais aussi l'abbé de Montesquiou, le marquis d'Albaret, et un certain Robert dont on sait par l'exemplaire conservé à la BnF qu'il était le secrétaire de Loménie... 58 lots seulement furent invendus (portant la mention manuscrite Retiré, parmi lesquels les deux bibles imprimées par Gutenberg. L'une des plus grosses enchères de la vente fut gagnée par la Bibliothèque Royale pour l'exceptionnelle Divine comédie de 1481, exemplaire en état intermédiaire.
Les autres appréciations apposées dans les marges donnent des précisions précieuses sur l'état des exemplaires : "Mouillé et pourri d'un bout à l'autre" à propos d'une impression d'Ulrich Gering, daté 1477 (Vol. I, p. 427) ou encore "Très gâté et imparfait" (Vol. II, p. 29). Enfin, le catalogue est doté en fin de volume II d'un appareil important de quatre index : auteurs, matières, lieux, typographes.
Loménie de Brienne fut accusé et arrêté en 1792 puis en 1793, et mourut d'une crise d'apoplexie. Laire devint alors "le ci-devant bibliothécaire de Loménie de Brienne", catalogua les pillages religieux révolutionnaires en province et mourut en 1801.
Loménie de Brienne (1727-1794), archevêque de Sens, cardinal, puis évêque constitutionnel d'Auxerre en 1790, avait été l'un des grands administrateurs de la France de Louis XVI. Selon Annie Charon, "il avait la passion des livres et des moyens exceptionnels". Il fit rédiger le catalogue des incunables, le joyau de sa bibliothèque, par Laire dès 1787. En 1790, des soucis financiers l'obligent à se défaire de sa collection. Il se réserve six mois pour vendre la collection en bloc (Lord Spencer, Mac Carthy se présentent), puis faute d'acquéreur accepte que les ouvrages soient vendus à la pièce.Le catalogue de Laire est publié à Sens, où se trouve la collection, et tiré à 500 exemplaires. La vente débute le 12 mars 1792 et se termine le 21 avril.
Le catalogue comprend 1332 incunables, auxquels s'ajoutent 56 manuscrits, décrits au volume II.
Précieux exemplaire annoté, donnant prix et noms des acquéreurs. On relève les grands noms de la bibliophilie des Lumières : B[ibliothèque] du R[oi] acheta pour une somme énorme 557 lots d'incunables, le bibliophile russe Donbrowski (seul acheteur russe), le libraire anglais Payne achetait sur commission pour les acheteurs anglais (il s'agit soit de Thomas, ou de son fils), les libraires français De Bure, Chardin, Mérigot, Bleuet, Tillard, mais aussi l'abbé de Montesquiou, le marquis d'Albaret, et un certain Robert dont on sait par l'exemplaire conservé à la BnF qu'il était le secrétaire de Loménie... 58 lots seulement furent invendus (portant la mention manuscrite Retiré, parmi lesquels les deux bibles imprimées par Gutenberg. L'une des plus grosses enchères de la vente fut gagnée par la Bibliothèque Royale pour l'exceptionnelle Divine comédie de 1481, exemplaire en état intermédiaire.
Les autres appréciations apposées dans les marges donnent des précisions précieuses sur l'état des exemplaires : "Mouillé et pourri d'un bout à l'autre" à propos d'une impression d'Ulrich Gering, daté 1477 (Vol. I, p. 427) ou encore "Très gâté et imparfait" (Vol. II, p. 29). Enfin, le catalogue est doté en fin de volume II d'un appareil important de quatre index : auteurs, matières, lieux, typographes.
Loménie de Brienne fut accusé et arrêté en 1792 puis en 1793, et mourut d'une crise d'apoplexie. Laire devint alors "le ci-devant bibliothécaire de Loménie de Brienne", catalogua les pillages religieux révolutionnaires en province et mourut en 1801.