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Wassermann, Jakob
Description
- Wassermann, Jakob
- Lettres autographes signées au baron et à la baronne de Schey, née Lili Goldschmitd-Rothschild et à sa soeur, Lucy Goldschmitd-Rothschild. Vienne, Altaussee, (Münich, Venise), 1913-1931.
29 pages formats divers dont une carte de visite, à son en-tête.
Catalogue Note
Dans ces lettres se mêlent appels à l’aide et remerciements : "Wenn sie sich nun, mein verehrter freund, für meinen fall verwenden würden, wenn sie eines der Mietglieder des familie Rothschild gewinnen würden, so hätten Sie überaus viel für mich und mein Werk getan" - ["Si à présent, mon ami révéré, vous vous employiez à ma cause, si vous gagniez un membre de la famille Rothschild, vous auriez fait énormément pour moi et pour mon œuvre »] -, écrit Wassermann au baron à propos d’une hypothèque en 1913. Quant à la "Verehrte Baronin Schey" , il la compare à une "fée" : "es ist ein so seltener fall in dieses unsererWelt, dass einem Künstler oder Dichter mit solcher Noblesse und Grösse geholfen wird" -|"il est si rare dans ce monde qui est le nôtre qu’un artiste ou un poète soit aidé avec une telle noblesse et une telle grandeur"]. -
Et en retour, il fait part de ses projets littéraires : "Ich werde im Lauf der nächsten zehn oder fünfzehn Jahre einen Cyclus von Romanen veröffentlichen, der (...) ein zusammengefasstes Bild unserer ganzen Epoche darstellen und ebenso mein bisheriges Schaffen binden und unter das Licht eine bedeutenden Idee bringen wird" - ["Je vais publier dans le courant des dix à quinze années prochaines un cycle de romans qui sera une image ramassée de l’ensemble de notre époque, et qui, en même temps, liera l’ensemble de ma création antérieure et mettra en lumière une idée majeure"] - écrit-il en 1913.
Wassermann aspire à avoir du style, et exige de ses lecteurs qu’ils soient à la hauteur : "Der Leser muss zunächst die freude an des Gestalt lernen, ja geradezu lernen, und das übel ist, dass dies bei den Durchschnittsschrifstellern nicht möglich ist, da sie eben keine Gestalt haben" - ["Le lecteur doit avant tout apprendre le goût de la forme, oui, tout simplement apprendre, et le mal réside dans le fait que ceci n’est pas possible chez les écrivains moyens, puisqu’ils n’ont justement pas de style"] - Par ailleurs, il offre au couple plusieurs de ses manuscrits comme Gänsemännchen, un roman dans lequel Wassermann aborde justement les tourments et la quête d’un artiste pauvre, et qu’il compare à un Brueghel ou encore Engelhart Ratgeber (voir lot précédent), resté longtemps inédit.
Cette relation de mécénat se mue en véritable amitié au fil de la correspondance. Peu à peu, la peur d’importuner est remplacée par des invitations à déjeuner, et le baron von Schey est surnommé affectueusement "Pips". Son talent littéraire reconnu, Wassermann fréquente le gotha allemand et autrichien du début du XXe siècle, et ces relations transparaissent parfois ici. Ainsi, l’écrivain Hofmannsthal joue parfois l’intermédiaire entre Wassermann et le baron von Schey, via son grand ami Georg von Franckenstein, diplomate autrichien. Wassermann s’adresse également à la soeur de la baronne von Schey, Lucie von Goldschmidt-Rothschild. La lettre de condoléances que Wassermann lui écrit lors du décès de son mari dénote une véritable affection : "Repräsentant eine Epoche, in der freundschaft noch ein Wort voll Sinn und Gehalt war" - ["Il représentait une époque dans laquelle l’amitié était encore un mot plein de sens et de teneur"].