Lot 360A
  • 360A

Vitrine en palissandre, bronze doré et marbre des Flandres de style néo-Renaissance, vers 1870-1880, par Edouard Lièvre

Estimate
15,000 - 25,000 EUR
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Description

  • Haut. 179 cm, larg. 115 cm, prof. 53,5 cm
  • Height 66 1/2 in; width 45 1/4 in; depth 21 in
sur deux niveaux séparés par des entablements ; la façade architecturée ornée de double colonnes en marbre ornées de bronze doré flanquant deux portes vitrées découvrant un fond de velours vert d'eau ; le fond de la partie supérieure décoré d'arcades ; reposant sur un piètement mouluré à décor de griffes de lion et de mascarons, terminé par des pieds en boule aplatie

Catalogue Note

Inspiré des cabinets italiens, le dessin de notre meuble est représentatif du travail d'Edouard Lièvre (1829-1886), célèbre ornemaniste de la seconde moitié du XIXe siècle. L’influence de la Renaissance italienne est visible sur ce meuble de par son aspect architectural ponctué de doubles colonnes et d’un fronton mouluré. Le piétement orné de pattes de lions et de masques de satyre relèvent plus de l’inventivité de Lièvre. On retrouve d’ailleurs ces masques sur les montants d’un cabinet attribué à Lièvre vendu chez Sotheby’s à New York le 26 octobre 2006, lot 187 (60 000 $). Ce cabinet était signé par Sormani et il montre que Lièvre faisait exécuter ses meubles par les plus grands ébénistes de son temps. Le caractère singulier voire unique de notre cabinet laisse à penser qu’ilest le fruit d’une commande particulière. L’art de la collection sous toutes ses formes était alors très en vogue. Les collectionneurs n’avaient pas de scrupules à exposer dans leur vitrine des émaux ou des ivoires médiévaux au côté de pièce d’art d’Islam par exemple.

Né à Nancy, Lièvre reçut d’abord une formation de peintre académique auprès de Thomas Couture. Il s’orienta ensuite vers les arts décoratifs avec la volonté de combattre le préjugé sur ce domaine estimé comme inférieur au Beaux-Arts tels que la peinture ou la sculpture. De même que Sormani, il s’entoura des meilleurs artisans tels que l’émailleur Claudius Popelin. L’une de ses premières œuvres répertoriées est certainement le grand vase persan dessiné pour Christofle en 1874 et qui figura par la suite aux Expositions Universelles de Paris de 1878, 1889 et 1900. Lièvre dessina aussi des pièces pour le bronzier Barbedienne. Parmi ses illustres clients, citons Sarah Bernhardt, Louis-Emilie Valtesse de la Bigne et Albert Vieillard, directeur d’une usine de céramique et fervent partisan du japonisme. Les meubles japonisants de Vieillard sont maintenant conservés au musée d’Orsay. A la mort de Lièvre en 1886, son stock fut vendu lors de deux ventes aux enchères en 1887 et 1890. Les propriétaires de l’Escalier de Cristal, Georges et Henri Pannier, furent d’après les rumeurs de l’époque les principaux acheteurs lors de ses deux ventes. Les deux frères réinterprétèrent les dessins de Lièvre, comme par exemple pour le cabinet japonais de Vieillard dont on connaît sept variations. L’un de ces cabinets fut vendu au Grand-Duc Vladimir de Russie et il est aujourd’hui conservé au musée de l’Hermitage.