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Tinan, Jean de
Estimate
500 - 700 EUR
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Description
- Tinan, Jean de
- Lettre autographe signée à Pierre Louÿs. Dimanche [3/1/1897].
1 page in-12 carré (192 x 153 mm) vélin teinté glacé (plis d’envoi), avec suscription sur enveloppe “Monsieur Pierre Louÿs/Fontaine Bleue/près Alger”, cachets postaux départ Paris, 4/1/97, et arrivée Alger 7/1/97.
La complicité est alors grande entre les deux dandys, et de loin ils s’adonnent à quelques surenchères verbales et coïtales.
Louÿs l’algérois lui avait écrit le 22/12/96 : "j’ai déjà eu le temps de consommer dans la Kasbah d’innombrables petits coïts avec des personnes terre de Sienne, ocre, cadmium clair, pourpre extra (…). Tout cela est rond, ferme, râblé, gentiment étroit et prodigieusement juteux. (…) Comme elles ont de treize à quinze ans" (Goujon, infra, p. 202).
Le parisien leur découvre un remède de choc : la pinoplastie. "j’ai tant mangé de mandarines que je m’imagine mandarin. Ah de quel bouton me suis-je occupé cette nuit... 'On ne se doute pas assez de toute la tendresse que peut donner une jeune personne dépucelée depuis un mois et lâchée depuis huit jours par son premier béguin' -- Cette phrase est de notre ami Demetrios, ou à peu près (...). J’y souscris de la main que j’ai libre… que j’ai fait libre. On m’a dit toi bon Pierre grippé avaler vilaine antipyrine et quinine amère, moi prendre part à l’antipyrine pour mon mal de tête… Conseiller à toi abus vénériens… Quand nous serons défraîchis – eh bien nous nous ferons faire la pinoplastie.”
Il termine une anecdote par cette phrase de haut vol : "j’ai eu le sourire amer et hautain des triomphateurs sans modestie qui secouent du geste le prosternement des plèbes".
La complicité est alors grande entre les deux dandys, et de loin ils s’adonnent à quelques surenchères verbales et coïtales.
Louÿs l’algérois lui avait écrit le 22/12/96 : "j’ai déjà eu le temps de consommer dans la Kasbah d’innombrables petits coïts avec des personnes terre de Sienne, ocre, cadmium clair, pourpre extra (…). Tout cela est rond, ferme, râblé, gentiment étroit et prodigieusement juteux. (…) Comme elles ont de treize à quinze ans" (Goujon, infra, p. 202).
Le parisien leur découvre un remède de choc : la pinoplastie. "j’ai tant mangé de mandarines que je m’imagine mandarin. Ah de quel bouton me suis-je occupé cette nuit... 'On ne se doute pas assez de toute la tendresse que peut donner une jeune personne dépucelée depuis un mois et lâchée depuis huit jours par son premier béguin' -- Cette phrase est de notre ami Demetrios, ou à peu près (...). J’y souscris de la main que j’ai libre… que j’ai fait libre. On m’a dit toi bon Pierre grippé avaler vilaine antipyrine et quinine amère, moi prendre part à l’antipyrine pour mon mal de tête… Conseiller à toi abus vénériens… Quand nous serons défraîchis – eh bien nous nous ferons faire la pinoplastie.”
Il termine une anecdote par cette phrase de haut vol : "j’ai eu le sourire amer et hautain des triomphateurs sans modestie qui secouent du geste le prosternement des plèbes".
Provenance
Collection Simonson qui était le grand pourvoyeur des Louÿs de son ami Charles Hayoit. -- Collection A.K.
Literature
Pierre Louÿs/Jean de Tinan. Correspondance 1894-1898 présentée & annotée par Jean-Paul Goujon. (Paris), Editions du Limon, 1995, lettre XCI bis, p. 205. Bien établi, sauf la ponctuation à peaufiner et le mot “quinine” sauté. Enveloppe non signalée. On peut voir en manière de palimpseste, sur toute la page et à l’endroit, l’empreinte encrée d’une lettre de Tinan.