- 372
Manuscrit
Estimate
10,000 - 15,000 EUR
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Description
- Manuscrit
- Manuscrit français de la fin du XVe, ayant appartenu à l’illustre poète et mécène berrichon Jacques Thiboust.
In-8 (212 x 150 mm). Parchemin de remploi (écrit au recto, mais inversé à la reliure, visible au 2e contreplat), avec le carton constitué de 10 ff. de papier couverts d’écritures en latin du début XVIe, émanant de l’Officialité de Bourges (visibles au même contreplat) et doublé d’un f. volant à l'arrière en parchemin d’une écriture en minuscule du XIIIe (?) en latin sur 2 col. (Reliure datant de l’époque de Thiboust). Emboîtage moderne plein chagrin noir titré or au dos.
139 ff. sur papier filigrané à l’ancre, écrit recto-verso et justifié à 24 lignes tracées à la pointe, initiales peintes en rouge et bleu.
Incomplet du début que ne possédait pas Thiboust et de la fin. Le titre au dos : “Roman de lesperance” est du XVIIIe et figure aussi en tête du 1er f.
Incipit : "Et haulx palais adesmesure / Coulourez de fine painture”. Explicit : “Esperance dist chose est voire / Tout preudon qui vit le doit croire / vergongne est du chastel la portiere”.
manuscrit inédit de l’une des deux versions dérivées au xve d’un poème didactique connu sous le titre "voie d’enfer et de paradis", écrit par un clerc anonyme d’origine picarde au début du XIVe, comme en témoignent des allusions au supplice d’Enguerrand de Marigny en 1315 et à l’octroi de décimes au roi de France (1315-1336). Les deux versions de ce poème, connu par trois mss, sont différentes : l’une est remaniée et l’autre dramatisée. Le texte de notre manuscrit est celui de la version remaniée. Le même texte dont la langue révèle cette fois un auteur orléanais se trouve dans un ms de la Bibliothèque de Gand (n° 352), très incomplet et dans le ms complet de la BnF (n° 1051). Le nôtre est proche de celui de Paris et les leçons en sont meilleures.
Dans le cadre d’un songe, un clerc, désireux d’aller en enfer; voit apparaître pour l’y conduire Désespérance, fille d’Orgueil qui lui fait rendre visite aux sept péchés capitaux. Arrivé au terme, le pèlerin est sauvé des flammes par Espérance. Après s’être repenti, aidé par Contrition, il se réveille, non sans avoir écouté un long exposé de la doctrine chrétienne. Mais déjà un nouveau songe l’entraîne au seuil de la demeure divine sous la conduite d’Espérance. Et bien qu’il ait rencontré les vertus, il ne peut contempler le Père éternel, condamné à mener une vie de pénitence.
Aux XIIIe et XIVe siècles, les pèlerinages d’Enfer et de Paradis sont fréquents. Par une vision de l’au-delà, l’auteur fait œuvre satirique ou présente des conseils moraux par le biais de l’allégorie. Le texte de notre version remaniée présente de nombreux passages satiriques contre les religieux et laïcs sous forme de dialogues.
Traces d’humidité sur les ff. de gardes inférieurs, usures diverses (reliure et papier) sans atteinte au texte, sinon tel que dans sa condition du XVIe siècle.
139 ff. sur papier filigrané à l’ancre, écrit recto-verso et justifié à 24 lignes tracées à la pointe, initiales peintes en rouge et bleu.
Incomplet du début que ne possédait pas Thiboust et de la fin. Le titre au dos : “Roman de lesperance” est du XVIIIe et figure aussi en tête du 1er f.
Incipit : "Et haulx palais adesmesure / Coulourez de fine painture”. Explicit : “Esperance dist chose est voire / Tout preudon qui vit le doit croire / vergongne est du chastel la portiere”.
manuscrit inédit de l’une des deux versions dérivées au xve d’un poème didactique connu sous le titre "voie d’enfer et de paradis", écrit par un clerc anonyme d’origine picarde au début du XIVe, comme en témoignent des allusions au supplice d’Enguerrand de Marigny en 1315 et à l’octroi de décimes au roi de France (1315-1336). Les deux versions de ce poème, connu par trois mss, sont différentes : l’une est remaniée et l’autre dramatisée. Le texte de notre manuscrit est celui de la version remaniée. Le même texte dont la langue révèle cette fois un auteur orléanais se trouve dans un ms de la Bibliothèque de Gand (n° 352), très incomplet et dans le ms complet de la BnF (n° 1051). Le nôtre est proche de celui de Paris et les leçons en sont meilleures.
Dans le cadre d’un songe, un clerc, désireux d’aller en enfer; voit apparaître pour l’y conduire Désespérance, fille d’Orgueil qui lui fait rendre visite aux sept péchés capitaux. Arrivé au terme, le pèlerin est sauvé des flammes par Espérance. Après s’être repenti, aidé par Contrition, il se réveille, non sans avoir écouté un long exposé de la doctrine chrétienne. Mais déjà un nouveau songe l’entraîne au seuil de la demeure divine sous la conduite d’Espérance. Et bien qu’il ait rencontré les vertus, il ne peut contempler le Père éternel, condamné à mener une vie de pénitence.
Aux XIIIe et XIVe siècles, les pèlerinages d’Enfer et de Paradis sont fréquents. Par une vision de l’au-delà, l’auteur fait œuvre satirique ou présente des conseils moraux par le biais de l’allégorie. Le texte de notre version remaniée présente de nombreux passages satiriques contre les religieux et laïcs sous forme de dialogues.
Traces d’humidité sur les ff. de gardes inférieurs, usures diverses (reliure et papier) sans atteinte au texte, sinon tel que dans sa condition du XVIe siècle.
Provenance
Jacques Thiboust (1492-1555), éditeur, poète et mécène, époux de la belle et vertueuse Jeanne de la Font (décédée en 1532), elle-même femme de lettres. Ils avaient réunis à Quantilly un fécond cénacle littéraire. La BM de Bourges possède un cahier de pièces diverses, en partie de sa main, relatives à la fondation du collège de Sainte-Marie de Bourges, 1555 (ms 373, voir le sommaire et la numérisation dans Les Bibliothèques virtuelles humanistes).
Mention autographe du bibliophile sur le 1er plat : "Cest au Seigneur de Quantilly./ Me Jaques Thiboust notaire/ et secrétaire du Roy." Au centre, une phrase autographe usée où nous décryptons : "Pour apprendre alire". Même inscription de Thiboust au 1er f., complétée par "du Roy et esleu ordinaire en Berry" (de Marguerite d’Angoulême, duchesse de Berry en 1517). Il est seigneur de Quantilly depuis 1524, suite à l’achat du château.
“Ma farrage et librairie” dans une lettre du 1/6/1555 (f. 2, ms 373, voir de même f. 1v.). Mélange de divers grains semés pêle-mêle, farrage est masculin chez Huguet. Estienne crée le néologisme de langage "farragineux", mélangé. Ainsi Thiboust nomme-t-il sa bibliothèque et son armoire fourre-tout qu’il retourne et fouille l’année de son décès. Peu de livres ou manuscrits de sa bibliothèque, en dehors de ses écrits, registre, lettres et poèmes à lui adressés. ont été retrouvés : un Pasquier Le Moyne, Le Couronnement du roi Francois Ier. Paris, Couteau, 1520 ; ex. cédé par Arthur Rau à la Yale U. Library. Celui-ci porte au titre la même mention d'appartenance que notre ms : "Nicolai Xaverii Fouriet (...) 1718".
"Pour apprendre alire". L’inscription autographe usée sur le plat donne à penser. D’assez nombreuses ratures avec corrections et changements de mots, vers supprimés ou ajoutés nous interpellent. Difficulté à transcrire un ms plus ancien nécessitant une relecture ? Est-ce que Thiboust y aurait trouvé un modèle d’écriture pour parfaire ses jambages et hastes, car il y a parenté de graphisme ? Au moins une note marginale de sa main au 1er f. (en plus de la mention d’appartenance écrite deux fois).
Le célèbre premier ex-libris armorié français gravé sur bois (vers 1518/1520), avec sa devise “Lex et Regio”, l’anagramme “Qvi voyt s’esbat” et ses armes aux perroquets adossés, frappé au 1er f. On le retrouve dans une pièce du cahier de Bourges cité supra, dans le Terrier de Quantilly, 1543 (Bourges, Archives départementales du Cher, G 61, numérisé) et sur "Le Couronnement" de Yale. Il en possède un autre typographique. Thiboust était fort mêlé au milieu des imprimeurs (Geoffroy Tory de Bourges), réformateurs de l’orthographe et de la typographie. Il faisait imprimer ses poèmes sur des feuilles volantes en parchemin.
référence : Arthur Rau, "The earliest extant french armorial ex-libris" in The Book Collector, automne 1961, p. 331-32.
Mention autographe du bibliophile sur le 1er plat : "Cest au Seigneur de Quantilly./ Me Jaques Thiboust notaire/ et secrétaire du Roy." Au centre, une phrase autographe usée où nous décryptons : "Pour apprendre alire". Même inscription de Thiboust au 1er f., complétée par "du Roy et esleu ordinaire en Berry" (de Marguerite d’Angoulême, duchesse de Berry en 1517). Il est seigneur de Quantilly depuis 1524, suite à l’achat du château.
“Ma farrage et librairie” dans une lettre du 1/6/1555 (f. 2, ms 373, voir de même f. 1v.). Mélange de divers grains semés pêle-mêle, farrage est masculin chez Huguet. Estienne crée le néologisme de langage "farragineux", mélangé. Ainsi Thiboust nomme-t-il sa bibliothèque et son armoire fourre-tout qu’il retourne et fouille l’année de son décès. Peu de livres ou manuscrits de sa bibliothèque, en dehors de ses écrits, registre, lettres et poèmes à lui adressés. ont été retrouvés : un Pasquier Le Moyne, Le Couronnement du roi Francois Ier. Paris, Couteau, 1520 ; ex. cédé par Arthur Rau à la Yale U. Library. Celui-ci porte au titre la même mention d'appartenance que notre ms : "Nicolai Xaverii Fouriet (...) 1718".
"Pour apprendre alire". L’inscription autographe usée sur le plat donne à penser. D’assez nombreuses ratures avec corrections et changements de mots, vers supprimés ou ajoutés nous interpellent. Difficulté à transcrire un ms plus ancien nécessitant une relecture ? Est-ce que Thiboust y aurait trouvé un modèle d’écriture pour parfaire ses jambages et hastes, car il y a parenté de graphisme ? Au moins une note marginale de sa main au 1er f. (en plus de la mention d’appartenance écrite deux fois).
Le célèbre premier ex-libris armorié français gravé sur bois (vers 1518/1520), avec sa devise “Lex et Regio”, l’anagramme “Qvi voyt s’esbat” et ses armes aux perroquets adossés, frappé au 1er f. On le retrouve dans une pièce du cahier de Bourges cité supra, dans le Terrier de Quantilly, 1543 (Bourges, Archives départementales du Cher, G 61, numérisé) et sur "Le Couronnement" de Yale. Il en possède un autre typographique. Thiboust était fort mêlé au milieu des imprimeurs (Geoffroy Tory de Bourges), réformateurs de l’orthographe et de la typographie. Il faisait imprimer ses poèmes sur des feuilles volantes en parchemin.
référence : Arthur Rau, "The earliest extant french armorial ex-libris" in The Book Collector, automne 1961, p. 331-32.
Condition
Traces d'humidité sur les ff. de gardes inférieurs, usures diverses (reliure et papier) sans atteinte au texte, sinon tel que dans sa condition du XVIe siècle.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."
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