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Louis Majorelle, 1859 - 1926 & Victor Prouvé, 1858 - 1943
Description
- Piano 1/2 queue, La mort du cygne, 1903
- Signé V. Prouvé et daté 1903 à l'avant droit
Numéroté 88354 à l'intérieur - Mahogany, carved and inlaid with fruitwood veneers
- Hauteur : 100,5 cm (39 5/8 in.) Largeur : 147,5 cm (58 in.) Profondeur : 220 cm (146 5/8 in.)
Provenance
Collection John Mecom Jr, Houston, Texas
Minami Art Museum, Tokyo
Literature
Société des Artistes Décorateurs,1906, Le Mobilier aux Expositions des Beaux-Arts Au Salon des Artistes Décorateurs, etc., 1906, éd. Armand Guérinet, Paris, pl. 37, pour le même
Edith Mannoni, Meubles et ensembles style 1900, éd. Charles Massin, Paris, 1968, p. 43 pour le même piano et p. 59 pour celui du Musée de l'école de Nancy
Laurence Buffet-Challié, Le Modern Style, éd. Baschet, Paris, 1975, pp. 36-37 pour celui de l'école de Nancy
Lara-Vinca Masini, Art Nouveau, éd. Chartwell Books Inc., Seaucus, 1984, p. 89, n° 226, pour celui de Nancy
François Mathey, Véronique de Brugniac, Yvonne Brunhammer et al., Chefs d'oeuvre du musée des Arts Décoratifs, éd. Flammarion, Paris, 1985, pp. 160-161
Alastair Duncan, Fin de siècle, Masterpieces from the Silverman Collection, éd. Cross River Press, New York, 1989, p. 103-109
Alastair Duncan, Louis Majorelle, Master of Art Nouveau Design, éd. Harry N. Abrams, New York, 1991, n. 83, 85 et 86
Carl Benno Heller, Art Nouveau furniture, éd. Harry N. Abrams, New York, 1994, p. 11
Anne-Marie Quette, Le Mobilier Français, Art Nouveau 1900, éd. Massin, Paris, 1995, p. 41 pour celui du Musée des arts décoratifs
Alastair Duncan, The Paris Salons 1895-1914, Volume III: Furniture, éd. Antique Collectors' Club, Woodbridge, 1996, couverture et p. 28, p. 31 pour celui du Musée des Arts Décoratifs in situ au Salon des Artistes Décorateurs, Paris, 1906, p. 393
Alastair Duncan, Louis C. Tiffany, The Garden Museum Collection, éd. Antique Collectors' Club, Woodbridge, 2004, p. 628-630
Le Musée de l'Ecole de Nancy, oeuvres choisies, éd. Somogy, Paris, 2012, pp. 12-13 et pp. 58-5
On dénombre six pianos sur ce modèle, cinq réalisés par Louis Majorelle en collaboration avec Victor Prouvé, dont deux font partie de collections publiques françaises : Le Musée des Arts Décoratifs à Paris conserve un exemplaire, daté 1903 (don de Louis Majorelle en 1919), au décor tiré de la "Chanson de l'homme au sable" de Richepin. Quatre exemplaires, à décor illustrant "La mort du cygne" sont répertoriés : l'un, daté 1903, fait partie de la collection Benedict Silverman aux Etats-Unis, notre exemplaire, également daté 1903, et celui conservé au Musée de l'Ecole de Nancy (leg d’Eugène Corbin), daté 1905. Un autre enfin, de même décor mais non signé et non daté fait partie d'une collection privée américaine. Enfin, un exemplaire de forme identique mais sans décor marqueté a été vendu chez Sotheby’s à New York, les 17-18 mai 1985, lot 496.
Un exemplaire à décor de "La mort du cygne" est passé en vente à Paris chez Maîtres R.G et Claude Boisgirard 19 et 20 juin 1972, lot 143.
Artiste polyvalent, Victor Prouvé étudie à l'école de dessin de Nancy puis aux Beaux-Arts à Paris, où il expose aux Salons en tant que peintre à partir de 1885. Revenu dans sa ville natale, il devient un acteur central du renouveau des arts décoratifs à Nancy et prendra la suite d'Emile Gallé en 1904, à la mort de ce dernier, à la tête de l'École de Nancy.
Il pratique toutes les techniques : peint, dessine des décors de verreries et des marqueteries de meubles et s'adonne à l'art de la reliure.
Même si sa collaboration avec Emile Gallé est la plus connue, fournissant à ce dernier des modèles de vases décoratifs, notamment celle du célèbre Vase d'Orphée présenté à l'Exposition universelle de 1889 et conservé au Musée des Arts Décoratifs, à Paris, qui porte la signature des deux artistes, Prouvé collabore également avec de nombreux autres acteurs du renouveau nancéen tels Louis Majorelle, Eugène Vallin, Fernand Courteix, Daum Frères et Albert Heymann, Camille Martin et René Wiener.
Quelque soit la technique avec laquelle il s'exprime, on doit à Victor Prouvé des compositions aux lignes simplifiées, où la ligne est fluide, peintes de couleurs claires, caractéristiques qui se retrouvent dans son traitement de la marqueterie sur notre piano.
Le thème de la mort du cygne provient de la mythologie grecque. On prête en effet au cygne un chant divin : au moment de mourir, sentant venir son dernier souffle, le cygne entonnerait à la gloire de son dieu tutélaire, Apollon, un chant d'une incroyable beauté reproduisant aux oreilles humaines le miracle d'Apollon, dieu du soleil, de la grâce et de la musique.
Five version of this piano, created by Louis Majorelle in collaboration with Victor Prouvé, are known, two of which are in French public collections. One in the Musée des Arts Décoratifs in Paris (a gift from Louis Majorelle in 1919), has marquetry inspired by the ‘Chanson de l’homme au sable’ by Richepin, dated 1903 ; the other 4 are decorated with ‘la mort du cygne’ imagery : one in the Benedict Silverman collection, New York, dated 1903, the present example, also dated 1903, one in the collection of the Musée de l’école de Nancy (gift of Eugène Corbin), dated 1905, and finally, an unsigned and undated example, in an American private collection. A sixth piano (with carving but no marquetry) was sold at Sotheby’s in New York, 17-18 May 1985, lot 496.
One model of the piano was offfered at auction in Paris by Maîtres R.G et Claude Boisgirard on 19-20 June 1972, lot 143.
A multi-talented artist, Victor Prouvé studied at the école de dessin in Nancy, and at the école des Beaux Arts in Paris, where he exhibited his painting at the Salons of 1885. He returned to his native Nancy, where he became a major proponent in the revival of the decorative arts, becoming head of the école de Nancy in 1904, after Emile Gallé’s death. Here he practiced painting, drawing, glass-making, marquetry work, and the art of book-binding.
His most famous collaborations were with Emile Gallé, for whom he provided decorative designs for vases, notably for the Vase Orphée which is signed by both men. Presented at the Exposition Universelle in 1889, the vase is now in the Musée des Arts Décoratifs in Paris. Prouvé also worked with other figures of the Art Nouveau movement in Nancy, including Majorelle, Eugène Vallin, Fernand Courteix, Daum, Daum Frères, Albert Heymann, Camille Martin and René Wiener.
Prouvé was known for his compositions of simple yet fluid line, rendered in pale colours, characteristics which are found in the marquetry work on the present piano.
The theme of the dying swan comes from Greek mythology. The swan would have had a divine song: at the time of its death, feeling its last breath coming, the swan sang to the glory of its tutelary god, Apollo, god of the sun; of grace and music, a song of incredible beauty.
Condition
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