PF1209

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拍品 73
  • 73

Louis-Léopold Boilly

估價
200,000 - 300,000 EUR
招標截止

描述

  • Louis-Léopold Boilly
  • Conversation dans un parc
  • Signé en bas à gauche L. Boilly

  • Huile sur toile

來源

Vente anonyme [Coincy], Paris, Maître Balbatre, 5 mars 1812, no. 2 (200 FF), selon une indication manuscrite au catalogue acquis par Hyppolite Delaroche ;
Vente anonyme [Dabos, Meunier, Vigni et a.], Paris (Gendron), 5-7 décembre 1814, n° 13 (110 fr.) ;
Vente Giroux, Paris (à domicile), 1816;
Collection Duc de Morny;
Sa vente après décès, Paris, Palais de la Présidence du Corps Législatif, Maître Pillet, 31 mai 1865, no. 92 (7 700 FF) selon une indication manuscrite au catalogue acquis par Heine;
Collection Prince Joachim Murat;
Vente princesse Murat et prince Joachim Murat, Paris, Palais Galliera, Maîtres Bezançon et Vincent, 2 mars 1961, no. 139 (48 200 fr);
Vente anonyme, Christie's, New York, 13 octobre 1994, lot 39; 
Galerie Richard Green, 1994;
Acquis chez ce dernier par les parents de l'actuel propriétaire

展覽

P. Burty, Catalogue des tableaux et dessins de l'Ecole française, principalement  du XVIIIe siècle, tirés des collections d'amateurs, Paris, 1860, p. 19, n° 74 ;
La vie parisienne au XVIIIe siècle, Paris, musée Carnavalet, 20 mars-30 avril 1928, n° 17 ;
Fondation Foch, Paris, 1934, n° (?)

出版

PF. Defer, Catalogue général des ventes publiques de tableaux et estampes, depuis 1937 à nos jours, Paris 1865, p. 446-447 (Collection du Duc de Morny);
H. Harrisse, Louis Boilly, peintre, dessinateur et lithographe (1761-1845). Sa vie et son œuvre, Paris, 1898 (mentionné sous trois numéros : p.110 no. 303 L'heureuse famille, p.122 no. 426 Le parc et p.130 no. 509 Les trois soeurs);
H. Mireur, Dictionnaire des ventes d'art faites en France et à l'étranger pendant les XVIIIe et XIXe siècles : tableaux, dessins, estampes, aquarelles, miniatures, pastels, gouaches, sépias, fusains, émaux, éventails peints et vitraux, Paris, 1911, vol. I, p. 268 (La promenade);
P. Marmottan, Le peintre Louis Boilly (1761-1845), Paris, 1913, p. 185;
A. Mabille de Poncheville, Boilly, Paris, 1931, p. 166 (sous le titre Femmes et enfants dans un jardin) ;
Catalogue de la galerie Richard Green, 1995, non paginé, n° 28

 

Condition

To the naked eye: The painting is in very good condition. It was relined very properly a long time ago. He was very properly cleaned there are about twenty years. No visible restoration. Under UV light: We notice some slight traces of old green varnish. No visible restoration.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."

拍品資料及來源

Peintre à la charnière entre deux siècles, Louis-Léopold Boilly s'est beaucoup intéressé à la vie de son époque. Nombre de ses tableaux sont de réels témoignages de l'activité parisienne, si bien bourgeoise que rurale à l'aube du XIXème siècle.
Cependant on connait aussi Boilly pour son importante production de petits portraits qui sont à la base de sa réputation. Ces œuvres mesuraient environ 21 x 17 centimètres et étaient encadrés par le peintre lui-même dans une large baguette. Sa notoriété dans ce domaine fut telle que l'on en dénombre aujourd'hui environ 4 500.

Fort de cette réputation de portraitiste, c'est naturellement qu'il aborda le portrait pré romantique au début du XIXème en plaçant ses modèles en extérieur, dans des jardins. Bien que notre tableau ne semble pas être une commande précise d'un portrait familial il est à rapprocher de cette production qui a probablement inspiré l'artiste au moment de la mise en place de sa composition. Ce type de portraits en pied dans un paysage, d'un modèle seul ou d'un groupe de personnages, constitue l'essentiel de la production de Boilly entre 1800-1810, époque à laquelle l'anglomanie et ses jardins romantiques puis l'idée de vivre en harmonie avec la nature apportée par Jean-Jacques Rousseau influencent la façon de penser et de vouloir « paraître ».

Il est amusant de noter que certains détails du tableau se retrouvent dans d'autres compositions de Boilly, par exemple, la sculpture du petit enfant assis au second plan à droite se retrouve sur la cheminée dans la célèbre composition de 1791, Les conseils maternels (musée des Arts décoratifs). De même la petite fille de droite portant une robe grise est très proche dans son vêtement, dans son visage et dans sa coiffure de la fillette sur le portrait supposé de madame Tallien (vente anonyme, Sotheby's, Paris, 23 juin 2011, n°94).
Enfin la chaise sur laquelle est assise le personnage de droite se retrouve dans le portrait de Charles d'Aucourt de Saint-Just (musée des Beaux-Arts de Lille).

Boilly a toujours été apprecié, les Salons et les présentations de ses œuvres au public étaient l'occasion d'éloges au sujet de son œuvre, aussi on retrouve dans la Gazette des Beaux-Arts de 1889 la retranscription d'un commentaire de monsieur W. Bürger très flatteur au sujet de notre tableau : « Un Boilly, petit chef-d'œuvre pour cet artiste : un monsieur et une dame sont assis dans un parc, près d'un pilier portant une statue d'enfant ; leur fillette, de treize à quatorze ans, est debout, vue de dos, en corsage rose et jupon de satin blanc, qu'elle retrousse de sa main droite ; vraie tenue de petite incroyable ; une tournure ravissante. Mais que cette manière de peindre est minutieuse dans sa finesse ! » Quelques pages plus loin il déclare au sujet du tableau « un bijou ».

Le tableau répertorié depuis plus d'un siècle, apparaît dans les publications et catalogues de ventes sous différents titres, tour à tour considéré comme une conversation dans un parc, une promenade ou une heureuse famille.
Boilly, peintre du XVIIIème siècle nous montre ici l'héritage culturel d'un Watteau en nous proposant une scène de genre à la lumière de l'esthétique romantique de son temps. Il illustre tout le charme et la douceur typique de Boilly où les deux personnages assis à l'ombre d'un arbre semblent écouter attentivement ce que viennent leur annoncer les deux jeunes filles. Cette ambiance romantique dans un jardin dit à l'anglaise reste tempérée par la touche précise et la finesse des drapées typique de Boilly, peintre qui reste profondément néoclassique. Ce tableau apparaît donc comme une parfaite illustration de la jonction entre l'art du XVIIIème et le XIXème siècle.

Ce tableau sera inclus dans le catalogue raisonné sur Boilly en préparation par Messieurs Etienne Breton et Pascal Zuber que nous remercions pour leur aide dans la rédaction de cette notice.