PF1209

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Lot 24
  • 24

François Boucher et Atelier Paris 1703 - 1770

Estimate
80,000 - 120,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Les petits oiseleurs,Les enfants musiciens
  • Le premier signé en bas vers la droite Boucher
    Au revers des châssis n° P204-16 pour l'un et P204-15 pour l'autre
    L'un porte aussi une inscription en russe qui signifie: rentoilé en 1888 par A. Snufov.
  • Huile sur toile chantourné mise au rectangle, une paire

Provenance

Collection du Prince Stroganoff, Léningrad;
Vente anonyme, Berlin, Lepke, 12-13 mai 1931, n°64 et 65;
Collection Arthur Veil-Picard, Paris;
Collection M. Jonas, Paris;
Vente anonyme, Paris, Galerie Charpentier, 9 avril 1957, n°10 et 11;
Vente anonyme, Ader, Picard, Daussy, Paris, Palais Galliera, 10 juin 1966, n°13 et 14;
Acquis à cette vente par le grand-père de l'actuel propriétaire.

Exhibited

Schönheit des 18 Jahrhunderts, Zürich, 1955, n°35 et 36

Catalogue Note

Ces deux toiles de Boucher étaient autrefois destinées à orner des dessus de portes ce qui explique le chantournement du format original. L'une représente un thème cher à Boucher, celui d'enfants jouant à dénicher et capturer de jeunes oiseaux, tandis que l'autre œuvre dépeint l'art de la musique sur un registre allégorique.
La composition représentant la musique est très évocatrice. Le bruit suggéré de l'eau coulant de la fontaine semble faire écho au concert tandis que le décor rocaille rappelle ce style, en vogue à cette époque dans toute l'Europe, que l'on trouvait dans tous les domaines artistiques.
La représentation de putti s'adonnant à différents jeux correspond à une iconographie à connotation allégorique typique du XVIIIème siècle français. Si le genre est bien connu dans la peinture de Boucher il existait également en sculpture chez des artistes comme Jean-Jacques Caffiéri. En effet, à cette époque les allégories se défont du sérieux qui appartenait traditionnellement à la représentation des arts pour mettre en scène l'idée de loisirs frivoles avec toute la légèreté que peuvent incarner les jeunes enfants. Boucher fut un pionnier dans le domaine en élevant les représentations d'amours au rang de genre indépendant. Les collectionneurs s'arrachèrent ces œuvres contribuant ainsi à les mettre à la mode.

Le thème des oiseleurs fut traité à plusieurs reprises par le peintre, le musée de la Rhode Island School of Design en conserve un exemple important (Ph. De Montebello, François Boucher 1703-1770, Paris, Galeries Nationales du Grand Palais, 1986, cat. N°15). différents dessus de porte tels que ceux réalisés pour Christian VII à Amalienborg où on retrouve des compositions comparables aux œuvres que nous présentons.

Ces panneaux décoratifs ont appartenu à la famille russe des Stroganoff qui comptait à l'époque de Boucher comme étant d'importants collectionneurs d'art et de grands mécènes. Ils firent construire l'une des plus importantes demeures de leur époque dans laquelle ils installèrent leur collection comprenant plus d'une centaine de tableaux, tous de très haute qualité parmi lesquels on trouvait des œuvres de Rembrandt, Claude ou encore Van Dyck.

Nous remercions Alastair Laing de nous avoir confirmé l'authenticité de ces oeuvres après un examen visuel.