PF1201

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Lot 58
  • 58

Exceptionnel paravent à deux feuilles en bois sculpté et doré, travail d'Allemagne du Sud, probablement Munich, première moitié du XVIIIe siècle, recouvert de son tissu d'origine

Estimate
100,000 - 150,000 EUR
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Description

  • Haut. 195 cm, larg. (d'une feuille) 93 cm
  • Height 76 3/4 in; width (one leaf) 36 2/3 in
chaque feuille en forme de double cartouche encadré de volutes rocaille ajourées, de fleurs et de grenades éclatées, reposant sur des pieds cambrés, un côté gainé d'une broderie de fils d'argent et de fils de laine appliqués sur une toile de laine crème, l'autre gainée d'une broderie de fils de laine sur soie à décor floral

Literature

Références bibliographiques

W. Braunfels, François Cuvilliès, Munich, 1986

B. Langer, G. Hojer et H. Ottomeyer, Die Möbel der Residenz in München, Munich, 1996

Catalogue Note

Ce très beau paravent au décor rocaille le plus exubérant s'inspire des dessins de François de Cuvilliès (1695-1768). Reconnu comme l'un des plus grands architectes et ornemanistes du rocaille allemand, il devint architecte de la Cour à Munich en 1728 et il fut le concepteur des décors intérieurs de la Résidence de Munich de 1729 à 1737 et du pavillon de chasse d'Amalienburg dans le parc de Nymphenburg près de Munich de 1734 à 1739. Il publia à partir de 1738 et jusqu'à sa mort plusieurs recueils de planches d'ornements, de boiseries et de mobilier. Celles-ci montrent l'influence de plusieurs ornemanistes du style rocaille français tels que Jacques de Lajoue (1687-1761). Les recueils de Cuvilliès reflètent son talent d'interprétation du style rocaille français dans un esprit plus exubérant et mouvementé. S'inspirant des modèles français, il sut s'en détacher pour créer un style beaucoup plus foisonnant. Parmi ces recueils, citons le « Livre des panneaux irréguliers à divers usages Nouvellement inventé par François de Cuvilliès Conseiller et Architecte de S.A.S.E de Bavière gentilhomme de Bouche et Architecte de S.A.SE de Cologne ». Plusieurs éléments décoratifs de notre paravent se retrouvent sur les planches de ce recueil, dont les moulures rocailles déchiquetées et ajourées et les parties ajourées en treillage.  

Durant les années 1720 et 1730, Munich connut un formidable bouillonnement artistique favorisé par un système de cour à la Française autour des Electeurs Max Emmanuel (1679 – 1726) et Carl Albrecht (1697 – 1745) puis de l'empereur Charles VII. Durant son exil en France de 1705 à 1715, Max-Emmanuel développa son goût pour le style de ce pays. A son retour, il envoya des artisans munichois faire leur apprentissage à Paris comme Joseph Effner (1687- 1745) qui créa du mobilier dans le style de Cressent et de Boulle et il chercha à attirer des artisans français et belges, dont François Cuvilliès qui fit son apprentissage à partir de 1716 avec Joseph Effner, lui-même formé à Paris par Germain Boffrand (1167-1754). De 1720 à 1724, il étudia l'architecture auprès de Jacques-François Blondel à Paris. A la mort de Max-Emmanuel, Cuvilliès devint l'architecte favori de la Cour et le principal créateur du style rococo munichois. Il travaillait avec plusieurs sculpteurs dont Joachim Dietrich (1690 - 1753) à qui il commanda tous les éléments sculptés en bois pour le Schatzkammer de la Résidence, dont quatre consoles. En 1734, Cuvilliès lui commanda l'exécution des boiseries et du mobilier du pavillon d'Amalienburg. Le 14 mars 1736, Dietrich fut nommé sculpteur de la Cour. Malheureusement peu d'informations nous sont parvenus concernant son atelier qui était établi à Au dans la périphérie de Munich jusqu'en 1738.