Henri Matisse 1869 - 1954

Galerie Berggruen, Paris
Galleria Ippolito Simonis, Turin
Acquis auprès du précédent en 1985

Florent Fels, Henri-Matisse, Paris, 1929, reproduit p. 11
Pierre Schneider, Matisse, Paris, 1984, reproduit p. 578 (daté vers 1928)

Executed on white wove paper, not laid down. The sheet is fixed to the mount along the edges. The edges are slightly irregular. There are two small remnants of old framer's tape on the reverse of the upper corners. A close inspection reveals some abrasion to the surface of the paper at the centre of the left edge and a tiny repaired horizontal tear in the upper part of the left edge. There are three small losses to the edge of the sheet, towards the lower and upper left corners and along the upper part of the right edge. Apart from a few scattered tiny spots of foxing which are barely visible to the naked eye and some light time-staining, this work is in very good condition.
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signed ; pen and India ink on paper. Executed in Nice in 1929.


"Les dessins de Matisse sont toujours générateurs de lumière, une lumière subtilement modulée par l’épaisseur plus ou moins grande du trait et par les différentes surfaces qu’il délimite sur la feuille. Même les détails ornementaux, bijoux, fleurs ou arabesques, densifiés ici ou là sont une manière de filtrer la luminosité du papier blanc dans certaines zones, et contribuent  à "l’orchestration" ( c’est le terme qu’emploie Matisse) de ces compositions en apparence si simples."
Isabelle Monod-Fontaine au sujet des dessins des années 1920 de Matisse

Ce dessin à la plume figurant une femme coiffée, parée et tatouée selon les codes de la mode orientale s’inscrit pleinement dans la thématique des Odalisques que Matisse immortalise dans les années 1920 au cours de sa période niçoise. Très bel exemple de "dessin au trait" (c’est-à-dire tracé à la plume), cet élégant portrait, d’un remarquable raffinement, laisse jouer la lumière du papier, "sa qualité de blancheur attendrissante", ainsi que Matisse la définit dans ses Notes d’un peintre sur son dessin parues en 1939 où il met en perspective le travail accompli depuis une vingtaine d’années (texte publié dans Le Point no. 21 (juillet 1939) et repris dans Ecrits et propos sur l’art, Dominique Foucade, Paris, 1972, p. 159-163).

Contrairement à ses dessins d’études réalisés au fusain ou à l’estompe qu’il compare à des exercices d’assouplissement, Matisse considère ses dessins au trait comme "la traduction la plus pure de [s]on émotion". Son dessin au trait "contient, amalgamés selon [s]es possibilités de synthèse, les différents points de vue qu’[il a] pu, plus ou moins assimiler par [s]on étude préliminaire". Ce portrait d’une hindoue, tracé à la plume, relève ainsi de cette seconde catégorie : celle des dessins définitifs au trait, auxquels l’artiste ne saurait rien ajouter ni reprendre. "La page est écrite, aucune correction n’est possible" (ibid).