PF1216

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Lot 27
  • 27

Henri Hayden

Estimate
100,000 - 150,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Henri Hayden
  • La Table de Cuisine
  • signé Hayden et daté 1913 (en haut à droite)
  • huile sur toile
  • 64,3 x 80,4 cm
  • 25 3/8 x 31 5/8 in.

Provenance

Charles Malpel, Paris & Montauban
Vente : Perrin-Royère-Lajeunesse, Versailles, 8 avril 1990, lot 47
Acquis lors de cette vente par le propriétaire actuel

Exhibited

Lyon, Musée des Beaux-Arts, Henri Hayden, 1960, no. 15
Londres, Roland Browse & Delbanco, Henri Hayden, His Cézannesque and Cubist Period, 1966, no. 5
Kumamoto, Kumamoto Prefectural Museum of Art ; Hyogo, Hyogo Prefectural Museum of Art Okazaki, Okazaki City Museum, L'École de Paris : entre Primitivismes et Nostalgie, 2006, no. 57

Condition

This work is in very good condition. The canvas is not lined. A close inspection reveals some minor frame abrasion towards the upper left and lower right corners which is barely visible when framed. Examination under UV light reveals some scattered small spots of retouching and two small intermittent lines of retouching running vertically in the lower right corner and towards the centre of the right edge.
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Catalogue Note

signed 'Hayden' and dated '1913' (upper right), oil on canvas. Painted in 1913.

Dès son arrivée à Paris en 1907, Henri Hayden a l’occasion d’assister à la rétrospective consacrée à Cézanne au Salon d’Automne, une exposition qui le marque profondément. Si le travail de ses premières années parisiennes révèle l’influence de Gauguin qu’il fréquente lors de ses nombreux voyages à Pont-Aven (en témoignent tout particulièrement ses paysages construits et synthétiques exposés à la Galerie Druet en 1911), ainsi que celle des cubistes de la "bande à Picasso" qui lui sont présentés en 1910 par André Salmon, c’est vers l’art de Cézanne qu’il se tourne à nouveau de 1912 à 1914. L’influence des préceptes cézanniens est alors telle que l’on a pu qualifier la production de Hayden pendant ces années de "période cézanienne".

De la même manière que Cézanne tendait à "traiter la nature par le cylindre, la sphère et le cône" (lettre de Cézanne à Emile Bernard du 15 avril 1904), l’art de Hayden à partir de 1912 témoigne d’une démarche de simplification des formes. Ses natures mortes, notamment, incarnent sa recherche de sobriété et de dépouillement, tant dans son travail sur la couleur que sur les formes. La présente composition, mettant en scène quelques légumes, une brioche et des instruments de cuisine disposés sur une table, est un exemple remarquable de ces recherches plastiques qui s’inscrivent dans la lignée de l’enseignement cézannien et semblent directement mettre en application les principes affirmés par son ainé quelques années auparavant : "Il n’y a pas de ligne, il n’y a pas de modelé, il n’y a que des contrastes. Ces contrastes, ce ne sont pas le noir et le blanc qui les donnent, c’est la sensation colorée. Du rapport exact des tons résulte le modelé. Quand ils sont harmonieusement juxtaposés et qu’ils y sont tous, le tableau se modèle tout seul." (propos rapportés par Emile Bernard dans son article "Paul Cézanne", L’Occident, no. 32, juillet 1904). Le traitement en facette des objets, le registre sourd des couleurs, la discipline de la composition sont autant d’exemples de cet héritage.

Les œuvres des années 1912-1914 sont fondamentales dans l’œuvre de Hayden, le traitement schématisé des figures portant déjà en germe les simplifications formelles cubistes qui caractériseront le travail de l’artiste dès 1915. Les tableaux de cette période anticipent ainsi déjà la règle que Hayden formulera quelque temps plus tard : "La peinture, ce n’est pas l’addition, c’est la soustraction… Il faut enlever le plus possible, enlever, épurer… et ne laisser que l’essentiel".