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Matta
Description
- Matta
- Les Nerfs Volant
- daté Paris 38 et titré Les Nerfs-volant (en bas à droite)
- crayons de couleurs et crayon sur papier
- 51 x 66 cm
- 20 1/8 x 26 in.
Provenance
Castellane Gallery, New York
Dr. and Mrs. Richard Levy, Nouvelle Orléans
Michael Rosenfeld Gallery, New York
Collection particulière, États-Unis
Acquis auprès du précédent par le propriétaire actuel
Exhibited
Condition
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Catalogue Note
"Les luttes entre la nature et l’homme, entre l’homme et sa propre nature, Matta commençait à les traduire dans ses premiers essais graphiques, dessins aux crayons de couleur d’un style entièrement nouveau dans l’art surréaliste, ne contenant pas d’objets à vrai dire, mais eux-mêmes des objets en pleine révolution."
Marcel Jean, "Matta ou le labyrinthe de verre", Les Lettres nouvelles, septembre 1958
Gordon Onslow-Ford, qui fait la connaissance de Matta en 1937, relate en ces termes sa première découverte des dessins du jeune artiste chilien : "[…] j’ai découvert avec étonnement […] ses dessins passionnants exécutés aux crayons de couleur, des paysages absolument extraordinaires, peuplés de nus malmenés, d’architectures étranges et de végétation. […] Matta considérait ces dessins comme un passe-temps sans conséquence et sembla surpris de me voir ébahi à ce point… en sortant de la pièce, j’étais un autre homme." (G. Onslow-Ford, "Notes sur Matta et la peinture (1937-1941) ", in Matta (catalogue d’exposition), Paris, Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou, 1985).
Le dessin est le premier mode d’expression artistique utilisé par Matta, avant même qu’il ne découvre la peinture à l’huile en 1938. Dès son arrivée en Europe en 1934, il prend l’habitude de tout dessiner : des projets d’architecture inspirés de son travail dans l’atelier de Le Corbusier, des motifs végétaux, des visions cosmiques, des motifs issus des dernières découvertes scientifique. Après avoir rejoint le groupe surréaliste, le dessin devient pour lui l’outil par excellence de l’automatisme surréaliste, l’expression la plus directe de son inconscient.
Les dessins exécutés par Matta au cours de l’année 1938, dont Les Nerfs Volant est l’un des exemples les plus aboutis et les plus sophistiqués, sont essentiels pour appréhender l’ensemble de son œuvre. C’est en effet avant tout dans ces œuvres sur papier qu’il cherche à retranscrire ses recherches plastiques sur la science et sur la psychanalyse, qu’il détaille dans l’article "Mathématique sensible – Architecture du temps" publié dans la revue Minotaure (Paris, no. 11) en mai 1938. C’est également dans ces œuvres au crayon que l’on reconnaît le style unique et si novateur de Matta, peuplé de prismes aux couleurs vibrantes, de fantaisies végétales et de constructions hallucinatoires, qui inspirera tant les artistes de la nouvelle école américaine, à commencer par Arshile Gorky et qui fera dire à André Breton : "Ce qui constitue la richesse de Matta, c’est que, dès ses premières œuvres, il était en possession d’une gamme colorée entièrement nouvelle, peut-être la seule, en tout cas la plus fascinante qui ait été proposée depuis Matisse" (A. Breton, "La perle est gâtée à mes yeux", Le Surréalisme et la peinture, New York, 1945).