Joan Miró

Vente : Galerie Motte, Genève, 23 mai 1964, lot 37
Collection particulière (acquis lors de cette vente)
Vente : Doyle, New York, 7 novembre 2007, lot 99
Acquis lors de cette vente par le propriétaire actuel

Executed on beige wove paper, not laid down. The sheet is fixed to the mount along the edges and is slightly wavy. The right edge is slightly irregular. There are some artist’s pinholes in the corners and to the centre of the left and right edges. A close inspection reveals some light frame abrasion and a few scattered faint lines of superficial surface scuffing, mostly in the upper right quadrant and lower centre. Old glue stains, inherent to the artistic process, are visible around the collage. Apart from some light time-staining, this work is in very good original condition.
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signed 'Joan Miró', dated 'septembre 1934' and titled '"Collage-Peinture"  on the reverse, oil, graphite and collage on paper. Executed in September 1934.

"Avec ses personnages réduits à leurs contours nonchalamment tourmentés, Miró semble entreprendre une exploration de l'infinitésimal. Il saisit un monde dans les instants de sa naissance, de son bourgeonnement, dans son essor contrarié par la résistance du milieu où il est plongé et comme l'hésitation de sa pensée même."
Jacques Dupin, Miró, Paris, 1993, p. 182

 

Cette composition illustre admirablement la ferveur de Miró à explorer sans cesse de nouvelles techniques et de nouveaux matériaux. Aux "constructions" et "peintures-objets" des années 1930-32 succèdent les "peintures-collages" de 1933-34 au sein desquelles l'artiste, dans une volonté de dépassement, joue des différentes textures, matériaux et techniques qu'il éprouve. Jacques Dupin rapporte ainsi qu' "en 1934, Miró expérimente, dessine, conduit toujours plus loin mais toujours aussi sûrement ses recherches et ses fouilles. Il utilise des supports nouveaux tels que des feuilles de papier noir, du papier de verre ; des moyens nouveaux ou réinventés tels que le pastel en pulvérisation ; de nouvelles combinaisons telles que  le pastel avec l'encre de Chine, le collage avec la peinture. Il interroge ou plutôt il dialogue avec de nouvelles matières car il a le génie de faire parler tous les matériaux et de leur faire parler une langue neuve mais toujours naturelle, leur langue" (idem).

Peinture-Collage est exemplaire de ces nouvelles explorations menées par l'artiste. A l'instar des œuvres qu'il exécute au cours de l'été 1934 sur papier de verre, l'artiste réduit sa palette à trois tonalités brune, blanche et noire sur lesquelles s'enchevêtrent des formes stylisées biomorphiques découpées, peintes ou dessinées. Le trait de crayon est rapide et souple, il évolue sans rupture pour dessiner les silhouettes oniriques de personnages en lévitation. Comme le souligne Jacques Dupin, "Miró ne résiste pas à la tentation figurative et nominative et le plus souvent les formes qu'il obtient lui suggèrent des personnages qu'il qualifie en quelques traits. Son crayon parachève l'identification humaine, ou animale, ou plus souvent du genre intermédiaire entre l'homme et la bête" (idem).