Statue, Igala, Nigeria

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Cette statue, d’une remarquable sensibilité, restitue la complexité de la culture et de l’histoire des peuples Igala. L’extrême rareté du corpus, sa très grande ancienneté et les éléments constitutifs de son iconographie la désignent comme un témoin archaïque de la statuaire exaltant, dans la région de la Benue, la notion de prestige.

Le récit légendaire d’Omeppa, évoquant le lien entre les Igala, les Igbo de Nsukka et les anciens Akpoto (Neyt, 1985, p. 74), de même que l’histoire des migrations dans la vaste plaine qu’occupe aujourd’hui le royaume Igala sont ici superbement retracés. Les Akpoto, qui avaient occupé l’Etat de la Benue avant l’arrivée des Igala, se paraient « d’un petit chignon disposé au milieu du crâne » (Shelton, 1971, p. 183). Ici, la crête sommitale est celle qui apparaît parfois sur les anciennes maternités Igbo et sur quelques figures inhambe des Tiv – dont l’arrivée dans la région est postérieure à la présence des Akpoto.

Relevant d’un culte individuel, cette statue exalte vraisemblablement, dans la majesté de la coiffe et de la pose, le statut de son propriétaire. Elle témoigne également de l’individualité et du talent remarquable du sculpteur, conjuguant le réalisme des parures corporelles, la force de l’expression, la dynamique des lignes fluides et l’émouvante sensibilité des modelés. Voir Lebas, Falola et Joubert (2012, n° 127) pour une statue très apparentée dans la collection Patrick et Béatrice Caput.