PF1215

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Lot 11
  • 11

Simon Hantaï

Estimate
300,000 - 400,000 EUR
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bidding is closed

Description

  • Simon Hantaï
  • Blanc
  • signé des initiales et daté 73
  • acrylique sur toile
  • 240 x 220 cm; 94 1/2 x 86 5/8 in.

Provenance

Galerie Jean Fournier, Paris
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel circa 1990

Exhibited

Paris, Galerie Jean Fournier, Simon Hantaï, Blancs II, 13 mars - 6 avril 1974

Condition

The colours are less saturated in the original work than in the catalogue illustration. Also, in the illustration, the blue colour tends toward purple, the brown colour tends toward orange and red. Apart from a small indent located at 110 cm from the lower edge and 86 cm from the left edge this work is in excellent condition
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Catalogue Note

Simon Hantaï dans son studio, 1976 © Edouard Boubat

« L’espace sans cadre entre dans la danse. »
(Simon Hantaï in Simon Hantaï, Anne Baldessari, Paris, 1992)

D'origine hongroise, diplômé des Beaux-Arts de Budapest, Simon Hantaï arrive en France en 1948, à l'âge de 26 ans. A Paris, très tôt il se rapproche du groupe des Surréalistes et surtout d'André Breton. En 1953, c'est ce dernier qui préface sa première exposition française à la galerie L'Etoile scellée. Mais les divergences artistiques et même politiques, notamment au sujet des troubles en Hongrie, ont vite raison de leur collaboration. La séparation est consommée dès 1955.
C'est à cette époque qu'Hantaï découvre les Expressionnistes américains et en particulier l'Action painting. L'influence de ces derniers sur son oeuvre est considérable. Son style se fait alors plus abstrait et plus gestuel. Il se rapproche de l'Abstraction lyrique française. Il s'essaie aussi à de nouvelles techniques picturales. Sa peinture laisse déjà entrevoir un besoin d'innovation : opérations de grattage et frottage faisant apparaître en creux la peinture sur un fond coloré.
En 1954, sa rencontre avec Jean Fournier lui ouvre les cimaises de la Galerie Kléber à Paris qui deviendra la Galerie Jean Fournier. Jean Fournier / Simon Hantaï: ces deux noms deviennent indissociables. L'exposition Alice in wonderland (1955) puis Sexe Prime-Hommage à Jean-Pierre Brisset (1956) imposent Hantaï sur la scène artistique parisienne.
Mais c'est l'année 1960 qui marque une rupture dans la production artistique d'Hantaï. Comme il le déclare, "une interrogation sur le geste s'impose". Avec la série inaugurales des Mariales, Hantaï invente "le pliage comme méthode". Dans les cycles suivants, Catamurons, Meuns, Etudes, Blancs, Tabula, l'artiste poursuit l'expérimentation de ce procédé.
L'artiste ne peint plus avec la toule tendue sur châssis et ne manie plus les pinceaux. La toile est pliée puis froissée. Cette nouvelle surface, faite d'aspérités, est ensuite imprégnée de couleurs. Les zones repliées restent blanches, non-peintes. Puis vient le moment du défroissage, le "dépli" comme le nommera Gilles Deleuze. La toile retendue sur un châssis retrouve alors une surface plane. L'acte consistant à détacher la toile de son châssis aura un impact décisif sur la génération des peintres de Supports/Surfaces.
Par sa méthode, Hantaï va en outre se révéler un véritable magicien de la couleur et de l'empreinte. La couleur qui s'est déposée de façon discontinue, apparaît en éclats, répartis à travers l'espace de la toile jouant sur le même plan avec les éclats de réserves. La surface de la toile défroissée et retendue reste, elle, toujours discontinue, témoignant de la genèse de l'oeuvre.
Avec Blanc, l’artiste teste une nouvelle méthode de pliage. Quatre ans après les Etudes (1969), dans lesquelles l’air semble manquer, le non-peint reprend le dessus. Se localisant sur des surfaces réduites, les plages de couleurs se font plus rares. Et comme une sorte de contrepoids, l’apparition de la polychromie renforce la dislocation du motif, conférant à cette œuvre un prodigieux aspect kaléidoscopique.
"De rupture en rupture, Hantaï aura la plupart du temps précédé ou contredit l'attitude de ses contemporains" (Alfred Pacquement). Foncièrement original, hors champs et hors cadre, Hantaï s'impose comme une figure majeure de l'art de la seconde moitié du XXème siècle. Incomparable.