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Karel Appel
Description
- Fille en pleurs
- signé et daté 53
- huile sur toile
- 116 x 89 cm; 45 11/16 x 35 1/16 in.
Provenance
Exhibited
Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, Karel Appel, 1953
Venise, XXVIIe Exposition Biennale Internationale des Beaux-Arts, 1954; catalogue, no.26
Berne, Kunsthalle, Junge Kunst aus Holland 1945-1955, 1955; catalogue, no.9
La Haye, Haags Gemeente Museum, Facetten 2, 1956-1957; catalogue, no.83
Schiedam, Stedelijk Museum, Grande Galerie, 1996-1997
Paris, Centre Georges Pompidou, Face à l'Histoire 1933-1996. L'artiste moderne devant l'événement historique, 1996-1997; catalogue, p. 254, illustré
Berne, Zentrum Paul Klee; Humblebaek, Louisiana Museum of Modern Art; Amstelveen, Cobra Museum of Modern Art, Klee and Cobra - A Child's Play, 2011-2012; catalogue, p.191, illustré en couleurs
Literature
Michel Ragon, Karel Appel. Peinture 1937-1957, 1988, p. 397, no. 701, illustré en couleurs
Condition
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Catalogue Note
Pablo Picasso, La femme qui pleure (Dora), 1937, Londres, Tate Gallery © Succession Picasso 2012
Ethel Portnoy et Hebzibah Kousbroek, Paris, circa 1960 © D.R.
Ethel Portnoy, Paris, circa 1954 © D.R.
Karel Appel, Figure debout, 1949 © D.R.
Paul Klee, Ein Doppel-Schreier, 1939 © D.R.
Issu de l'Experimentele Groep, CoBrA fut fondé en 1948 par un groupe de jeunes artistes dont les membres originaires étaient Asger Jorn (Danemark), Pierre Alechinsky de la (Belgique), Karel Appel et Constant (Hollande). Les années qui suivirent les terreurs de la Seconde Guerre mondiale coïncidaient avec un besoin urgent et hurlant de liberté artistique.
En 1948, Constant écrit : « Un tableau n'est plus une structure de couleurs et lignes, mais plutôt une bête, une nuit, un cri, une personne, ou tous ces derniers ensemble » ('Manifesto' in Reflex, 8 octobre 1948). La même année, Karel Appel peint Cri pour la Liberté considéré comme une œuvre emblématique du mouvement (vente: Sotheby's, Amsterdam, 30 Mai 1995, lot 65, adjugé 258 000 euros).
A cette époque, les œuvres de Karel Appel sont fortement influencées par Picasso et par Paul Klee dont la vision de l'enfance, éloignée du stéréotype de l'innocence et de la sincérité, procède d'un intérêt avide pour l'impénétrabilité et la complexité des comportements enfantins.
Combinant tendances figuratives et abstraites aux accents expressionnistes, CoBra s'intéresse fortement, outre aux cultures primitives et aux malades mentaux, aux enfants et à leurs dessins.
En 1950, Karel Appel visite l'exposition du Congrès international de Psychiatrie à Paris, achète le catalogue et spontanément, l'illustre. Dès 1950, les enfants deviennent ainsi une figure sinon obsédante, du moins récurrente, dans l'œuvre de Karel Appel.
Dans Fille en Pleurs daté de 1953, le traitement de la matière est plus dur que dans les œuvres des années précédentes. Le coup de pinceau est devenu autosuffisant, rapide et sûr. Les couleurs primaires d'une palette vive et criarde, rouge, vert, bleu et jaune, associées à l'épaisseur de la couche picturale confèrent à l'œuvre une puissance hautement expressive, évoquant la brutalité sous-jacente de l'enfant.
« Appel présente une forme de peinture pleine d'émotion, de force et d'immédiateté, liée à l'archétypique, l'original et l'image humaine. La figuration dure et simplifiée reflète complètement l'art primitif et les dessins d'enfants » (F. Steininger, Karel Appel, Bratislava 2005, p. 39).
Jamais présentée sur le marché depuis qu'elle entra en 1953 dans la collection d'Ethel Portnoy, écrivain et anthropologue hollandaise, Fille en Pleurs fut exposée l'année même de sa création au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Chef d'œuvre en la matière, Fille en Pleurs cristallise admirablement et simultanément les préoccupations du mouvement CoBrA et ses caractéristiques artistiques.