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Jacques Majorelle
Description
- Jacques Majorelle
- Trois africaines dans une végétation luxuriante
Signé en bas à droite J Majorelle
- Gouache avec rehauts d'or sur toile
- 72 x 59 cm ; 28 1/3 by 23 1/4 in
Provenance
Albert Van der Velden, La Mésangère, Liège (entre 1995 et 1997),
Vente, Paris, Hôtel Drouot, 10 juin 1997, lot 35, reproduit.
Catalogue Note
Au cours de ses voyages en Afrique noire de 1945 à 1952, Jacques Majorelle poursuit sa découverte de l'Afrique et sa recherche obsessionnelle de la beauté féminine. Il souhaite se plonger dans cette végétation luxuriante si différente de l'austérité de l'Atlas, et qu'il avait recréée dans ses jardins à Marrakech.
En 1952, il découvre en Côte d'Ivoire les grandes forêts de Tonkui, qu'il va peindre dans de nombreux tableaux. Il retrouve un problème pictural qu'il avait déjà tenté de résoudre : comment capter cette lumière qui traverse à peine l'épaisse végétation ? Il s'attache à décrire les effets de la lumière, les rares rayons de soleil à travers le feuillage touffu. L'artiste rend compte de cette densité végétale par une déclinaison de verts à laquelle il incorpore de légers rehauts d'or.
Il s'attache également à insérer l'homme au cœur de cette végétation compacte, par touches de couleurs vives. Cette vibration de la couleur marque la vie au sein de ses forêts. La petitesse de l'homme contraste avec la grandeur de la nature rendue par ces masses de verdures enchevêtrées qui décrivent avec force la richesse des forêts de Tonkui.
Cette série de tableaux d'Afrique noire sera très remarquée par la critique de l'époque. Majorelle expose à Abidjan en 1952 puis à Dakar en 1954. De nombreux articles relatent l'exposition : « Jacques Majorelle n'est pas imprégné d'Afrique noire comme nous le sommes et cependant il a compris le mélange paradoxal de mouvement et d'immobilité qui la caractérise [...] Immobiles sont les jeunes filles que Jacques Majorelle a peintes avec un visible plaisir [...] Mais le mouvement de l'Afrique anime ses marchés, qu'ils soient du Sud ou de Dakar, ses fougères arborescentes de Tonkui, ses forêts et ses marécages de Guinée. » (Anonyme, « Les Deux Expositions de J. Majorelle à Casablanca et à Abidjan », Le Petit Marocain, 17 avril 1952).